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François Hollande et sa majorité

François Hollande et sa majorité

Le discours du président Hollande le 14 juillet n’a pas vraiment soulevé l’enthousiasme, pas même dans son propre camp. A quoi tient cette retenue, pour ne pas dire cette réserve et comment s’explique-t-elle ? Il y a en tout premier lieu la crise qui paralyse l’action gouvernementale. Le président et son gouvernement ont beau faire, ils sont ont les mains liées par l’absence de moyens, la nécessité de réduire les déficits et la crainte de trop augmenter les impôts. Il y a aussi la teneur du discours du 14 juillet : le président a procédé à des affirmations qui n’ont retenu de personne ou presque : dire que la reprise est là, que les affaires reprennent, que la croissance même timide montre le bout de son nez, autant de déclarations qui font penser que les gens qui écoutaient ne vivent pas sur le même planète. Il y a enfin les contestations au sein du gouvernement, encouragées par ce qu’il faut appeler l’absence de cap. Même Jacques Attali le dit. Cette absence de fermeté au gouvernail est expliquée par quelques commentateurs de la façon suivante : le président gouverne la France comme il gérait le PS pendant dix ans : toujours veiller au consensus, neutraliser les adversaires en les intégrant afin qu’ils ne complotent pas à l’extérieur, réagir au cas par cas, etc… Le résultat est que personne n’est satisfait. Prenons l’exemple des ministres écologiques. Avec le PS, M. Hollande a la majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Or, ces messieurs-dames ne cessent de faire la leçon au président et au premier ministre. Le pouvoir ferait acte d’autorité en les renvoyant. Il devrait exiger d’eux une déclaration publique de solidarité gouvernementale. Pire, le pouvoir a sacrifié une jeune ministre, certes inexpérimentée et sans culture gouvernementale, et parallèlement il subit les critiques quotidiennes d’un autre ministre…  Tout ceci génère une impression de désordre là où il faudrait plus d’unité, plus de solidarité. Que va-t-il se passer à la rentrée ? Les candidats vont se préparer pour les élections municipales. Sauf retournement miraculeux de situation, les résultats de cette consultation ne devraient pas être très bons pour la majorité. Inquiétude supplémentaire pour le pouvoir, la montée en puissance du Front National . Par un curieux mouvement de pendule, c’est toujours la gauche au pouvoir qui crée les conditions d’une progression du FN. Pourquoi ce parti est-il le bénéficiaire des difficultés du pouvoir ? Sauf erreur de notre part, les Français n’acceptent plus un grand nombre d’étrangers sur le territoire. Ceux qui votent pour le FN considèrent que ces étrangers sont responsables (à tort) de tous leurs maux : déficit de la sécurité sociale, chômage de masse, insécurité, encombrement des hôpitaux, surcharge des prisons, etc… Il y a un peu de vrai dans tout cela, mais il y a aussi une exagération flagrante. Malheureusement, l’électorat n’est pas sensible aux nuances et sa volatilité est bien connue : une partie non négligeable des votants du PS se sont portés récemment sur des candidats du FN…  Comment est ce possible ?

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