Israël et l’Union Européenne : la crise
Lentement mais inexorablement, on s’achemine vers une rupture assez fracassante entre l’Etat d’Israël et l’Union Européenne. Alors que des accords encourageants avaient été signés entre les deux parties, et que, d’autre part, l’OCDE avait noué des liens forts avec l’Etat juif, voici que cette pommes de discorde que constituent les implantations juives en Cisjordanie refait parler d’elle. De quoi s’agit-il au juste ? L’UE entend faire le départ ou établir une distinction entre les frontières de l’Etat juif de 1967 et les territoires passés, depuis cette année là, sous administration israélienne. L’UE entend exclure de ses accords avec Israël ces zones pourtant peuplées par des centaines de milliers d’Israéliens.
On imagine la réaction du Premier Ministre Benjamin Netanyahou qui ne peut pas, sans se renier, accepter un tel état de faits. Comment sortir de cette impasse ? Ce n’est pas facile. On se rend compte que ce conflit israélo-palestinien obstrue tout l’horizon du Proche Orient, pollue même les relations internationales et fait d’Israël une sorte de mouton noir des nations. C’est injuste et l’on doit rechercher une solution qui passe par la négociation. Ce n’est guère facile, il ne faut pas se voiler la face. Même John Kerry, le secrétaire d’Etat US, n’a pas réussi à faire bouger les lignes, en dépit de multiples navettes entre Jérusalem et Ramallah. Les positions sont bloquées, l’impasse est quasi totale et surtout le point le plus délicat est qu’Israël a l’impression que les Etats arabes ne recherchent qu’une solution temporaire, dans l’attente d’un moment propice à son éviction totale de la région.
On n’évacue pas en peu de mois des décennies de rejet, de négation et de haine. Si l’on veut instaurer une paix durable et sans arrière-pensée, il faut s’adresser à la fois au cœur et à l’esprit. Il faut cesser ces prêches qui sèment la haine dans les jeunes générations. Lorsqu’on écoute les discours des radicaux islamiques au sujet d’Israël, on a la chair de poule, tant on est sidéré par ce déferlement de haine. Certes, la position israélienne pourrait, elle aussi, être assouplie. Mais comment y parvenir tant que les Israéliens ont la nette impression que leurs voisins ne souhaitent qu’une chose : les vouer au diable…
Tout ceci pour dire que l’UE devra faire preuve de beaucoup de prudence pour éviter une crise ouverte qui ne ferait qu’envenimer les choses. Si elle n’assouplit pas sa position, on voit mal Israël accepter de passer sous ce qui s’apparente à de véritables fourches caudines.
Comment faire ? Ce conflit a des racines religieuses qui échappent à la logique et à l’entendement sain. Tant qu’on ne l’aura pas débarrassé des ces facteurs irrationnels ou mystiques, il perdurera. Peut-être qu’un dialogue de nature philosophique ou théologique s’impose. Mais je ne suis pas très optimiste.
J’ai souvent eu l’occasion de l’écrire dans ces colonnes : judaïsme et islam sont certes deux confessions différentes mais qui partagent tant de choses en commun, et notamment l’appartenance à un même univers linguistique, celui du groupe sémitique nord. Tant de racines communes : ceux qui savent bien l’hébreu comprennent naturellement un peu d’arabe, et ceux qui possèdent bien l’arabe comprennent un peu d’hébreu.