Début de stabilisation en Egypte
Sauf à être démenti par des événements imprévisibles qui viendraient ensanglanter de nouveau ce début de retour au calme, il semble que l’armée soit parvenue à former un gouvernement civil dont Mohammed el Barad’i est la pièce maîtresse, sous la direction d’un président intérimaire, juriste de formation et même ancien élève de l’ ENA française. Donc , un homme qui sait que la justice militaire à la justice civile ce que la musique militaire est à la musique… Si je peux me permettre une telle comparaison.
Certes, on assiste encore à quelques rassemblements de manifestants pro Morsi mais ils ont un caractère résiduel et ne mobilisent plus les foules. Une information un peu inquiétante, mais après tout on est dans un pays du Proche Orient et la justice a parfois du mal à recouvrer une autonomie totale : des juges commencent à interroger l’ex président sur son lieu de rétention et les avoirs d’une bonne dizaine de chefs des Frères musulmans ont été gelés par les autorités. Signe que les nouvelles autorités commencent à perdre patience et à user de la manière forte. Il serait dommage et hautement préjudiciable au nouveau régime si le président déchu écopait d’une peine de prison à la suite d’un simulacre de procès.
L’Egypte a un grand besoin de stabilité. Le peuple doit se remettre au travail. Son seul poumon économique qui donne du travail à des millions d’Egyptiens et fait rentrer dans les caisses de l’Etat des milliards de dollars, c’est le tourisme. Or, celui-ci connaît un terrible marasme : comment voulez vous que les touristes européens, australiens et américains se rendent dans un pays où règne la violence et l’instabilité ?
Pour finir, signalons que le journal Le Monde a, la semaine dernière consacré deux pages intérieures ainsi que deux pages intérieures à la faillite de l’expérience islamistes. Le titre de cette une était particulièrement clair. La substance de toutes ses analyses était que l’islam n’est pas la solution des problèmes socio-économiques des pays musulmans.
La clé du succès revient à la démocratie, aux avancées sociales et au développement économique. Le reste, qui est certes, très important, relève de la vie privée des hommes.