Version:1.0 StartHTML:0000000197 EndHTML:0000006527 StartFragment:0000002500 EndFragment:0000006491 SourceURL:file://localhost/Users/mauricerubenhayoun/Documents/YOUNG%20PEREZ%20CHAMPION.doc
YOUNG PEREZ CHAMPION, PAR ANDRÉ NAHUM ; ÉDITION TÉLÉMAQUE.
J’aimerais que vous découvriez avec la réédition du livre passionnant du Dr André Nahum, mon éminent collègue sur une radio libre parisienne, livre consacré à la réactivation de la mémoire d’un boxeur juif, natif de Tunisie, qui connut une gloire aussi éphémère qu’éclatante. Il s’appelait Parez et habitait avec sa famille dans la hara (quartier juif) de Tunis où, avec son frère et ses copains, il avait coutume de faire les quatre cents coups. Pugiliste dès son très jeune âge, aguerri au combat grâce aux confrontations de sa bande avec celle de leurs concitoyens arabes, Perez était vraiment doué pour les rixes en tout genre.
Outre le destin semi tragique de cet enfant de la hara de Tunis, rentré en France d’où il sera déporté vers Auschwitz, c’est l’histoire du déracinement qui m’a le plus ému, un destin que ce jeune boxeur, champion du monde des boxe de poids mouche en 1931, a partagé avec des centaines de milliers de ses coreligionnaires, contraints d’abandonner, par la suite, leur Tunisie natale si chérie. J’avoue ne pas toujours comprendre comment ces gens peuvent vivre un tel attachement avec une terre, certes natale, mais devenue largement hostile et les ayant, pour finir, rejetés, au simple motif qu’ils sont juifs et partisans d’Israël.
Mais du temps de Young Perez champion, ce n’était pas encore le cas, même si l’entente n’a jamais été parfaite. Le Dr André Nahum raconte d’une plume alerte et néanmoins émue l’histoire fort attachante de ce jeune homme, promis à une brillante carrière mais dont les projets ont fait naufrage, après l’avoir placé sous les projecteurs de l’actualité. On sent derrière le héros un narrateur qui s’identifie un peu à la vie qu’il relate, laquelle peut évoquer, par certaines ressemblances les aléas ayant traversé l’existence de Tunisiens expatriés. Je laisse les lecteurs découvrir la primeur de cette vie si mouvementée.
L’auteur a voulu tirer son héros d’un oubli immérité, d’une sorte de désuétude qui devient le lot de tout héros qui n’a eu qu’un petit quart d’heure de gloire mais qui a eu une vie, avec des espoirs, de l’amour, des rêves et une brutale désillusion ; un retour non moins dur à la réalité.
Mais grâce au Dr André Nahum, son biographe, renaît à une nouvelle vie. C’est en tre tant d’autres choses, le mérite majeur de ce sympathique petit livre qui se lit si facilement.