François Holland et Valérie Trierweiler : perplexité………
Je m’étais pourtant promis de ne pas écrire sur ce sujet si controversé. J’ai pu observer, néanmoins, la montée en puissance de l’affaire. Au tout début, les choses étaient feutrées, presque inaudibles, mais dès dimanche soir, les grands journaux télévisés en faisaient leur une pour ne pas dire leurs choux gras. Décidemment, l’Homme ne maîtrise pas ce qu’il faut bien nommer son destin. Et je ne parle pas précisément de tel ou tel homme, de telle ou telle femme, mais du genre humain. Voici une affaire qui tombe mal= alors que le président se promettait de reprendre les choses en mains, de déboucher l’horizon, son horizon politique, et de faire rentrer dans la configuration morose actuelle, un coin de ciel bleu, un petit rayon de soleil, voici qu’une affaire privée vient tout remettre en question. Mais que faut il penser de tout cela, au juste ?
On ne peut pas reprocher à un homme ou à une femme de tomber amoureux. Mais la chose se complique singulièrement lorsque l’homme en question vit déjà en couple avec quelqu’un d’autre et qu’il est, de surcroît, président de la république. Un président de la république a droit à une vie privée tant que celle-ci ne compromet pas ses responsabilités publiques. Or, comment admettre que le président, celui-ci ou un autre, s’affiche publiquement avec une femme, dite la première dame de France, alors qu’en réalité, il en aime une autre ? Il y a là le chevauchement de deux natures, de deux réalités qui s’excluent mutuellement. Tout le monde connaît aujourd’hui la thèse d’Ernst Kantorowicz sur le corps sacré du roi : il y a l’homme privé qui vit sa vie comme il l’entend et il y a l’homme investi de la responsabilité suprême par des millions de ses concitoyens…
En effet, dire que les deux ne se rejoignent jamais est une vue d de l’esprit, et dans ce cas précis, on assiste même à une violente collision puisque la première dame a mal accepté la révélation du scandale et qu’elle a été hospitalisée. On espère qu’elle sortira de cet établissement et qu’elle se remettra rapidement. Mais le problème reste posé et le sera sûrement demain lors de la conférence de presse du président français.
Ceux qui ont entendu ce matin, sur I-Télé, peu après huit heures, les révélations du directeur de Media part sur l’appartement qui abritait les rencontres, réelles ou supposées, entre le président et son amie, seront très intrigués par l’arrière-plan controversé de la chose. Le journaliste a cité des noms de Corses issus du grand banditisme, ce qui a posé le problème de la sécurité du chef de l’Etat.
On le voit, cette affaire risque de devenir un scandale d’Etat. Tout d’abord, une clarification s’impose concernant les relations du président Hollande et de sa campagne. Ensuite, le président doit comprendre que sa fonction lui impose des règles de sécurité strictes auxquelles il doit se soumettre. Du temps de Giscard d’Estaing Raymond Aron avait vertement tancé le locataire de l’Elysée en ces termes : quand on est président de la république, on reste à l’Elysée et on travaille…
Reste l’aspect humain, intime, c’est-à-dire ne concernant que l’homme au plus profond de son être : la fonction est harassante, dévorante, peut-être même dépasse t elle les capacité d’un homme normal. Mais il faut drôlement tenir à une femme pour la rejoindre sur un scooter, en pleine nuit, sans aucune protection ni escorte, dans une rue de Paris où l’attend l’élue de son cœur…
Après tout, aimer n’est pas un crime mais quand on est président de la république, cela peut être très dangereux. Surtout quand on ne prend pas quelques précautions.