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Titre de la noteLes Français ne veulent plus d’une première dame… M. Trierweiler sacrifiée

Les Français ne veulent plus d’une première dame… M. Trierweiler sacrifiée

Ce qui vient de se passer en France est assez rare. D’abord, depuis un certain temps, les Français ont eu l’impression que l’on diffusait sous leurs yeux un vaste écran de fumée afin de leur faire oublier la gravité de leur situation économique : mariage pour tous qui a déchaîné les passions, ensuite l’affaire M’bala M’bala et à présent, même si ce n’était guère prévu ni programmé, le mélodrame autour de la vie privée du président de la République. L’observateur attentif de la chose politique verra que le PS a changé ce matin de stratégie pour défendre son chef qui est aux commandes du char de l’Etat : plus de première dame de France, plus de statut pour la personne qui partage la vie d’un président, plus de cabinet, plus de budget, plus d’accompagnement lors des voyages officiels.

C’est un changement total de pied et de stratégie. En fait, les stratèges du PS ont sacrifié madame Valérie Trierweiler. Ce n’est pas très élégant de leur part, et ce d’autant plus que cette personne est encore hospitalisée et à ma connaissance, aucun communiqué de l’Elysée ni de personne d’autre ne lui a souhaité publiquement un prompt rétablissement..

 

C’était très frappant ce matin car les porte paroles du PS ont martelé que la première dame était un héritage résiduel de la monarchie, que la République n’avait que faire de cette rémanence de la monarchie et que tout irait mieux sans elle.. En fait, assez adroitement mais avec un cynisme consommé, on n’a trouvé que cette méthode pour sauver le président :  comme tout homme, il a le droit de mener la vie amoureuse qu’il souhaite, si l’on supprime le corpus delicti, eh bien, il n y a plus de délit. Les juristes, ou plutôt les moralistes, apprécieront. On assiste à une opération qui consiste à broyer quelqu’un qui disparaît purement et simplement et auquel on n’a aucun compte à rendre puisque le président et son amie ne sont pas mariés et que le premier a un statut tandis que la seconde n’en a guère et ne devrait plus en avoir. C’est aménager sur mesure une nouvelle configuration pour le chef de l’Etat. Ses amis ont donc allumé un contre-feu : ils ont sauvé leur chef mais ont dû, pour cela, sacrifier sa compagne..

Que pouvons nous en dire ? Eh bien ceci me rappelle une phrase que feu Bernard Stasi m’avait dite lors d’un dîner au cours duquel on devait parler de choses qui l’intéressaient. Parlant de Jacques Chirac, il m’a dit : les pouvoirs d’un président de la Ve république sont sensiblement équivalents à ceux d’un monarque républicain… Verbatim. Or, depuis Valéry Giscard d’Estaing et peut–être déjà le général de Gaulle (qui rencontrait régulièrement, dit-on, une pensionnaire de la Comédie Française) tous les présidents ont eu des vies amoureuses parallèles : Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et aujourd’hui Fr. Hollande..

Pour que les principes soient en accord avec la réalité, il faut donc supprimer ce côté officiel de la femme du chef de l’Etat, hérité de la monarchie : plus de budget, plus de cabinet, plus de statut officiel, en une phrase. Les partisans du maintien de la tradition arguent que la femme du chef de l’Etat ou sa compagne humanise la fonction, lui donne un aspect compatissant, visite les hôpitaux, répond à la souffrance des Français etc… Leurs adversaires, partisans de la suppression, renvoient à ce qui se passe en Allemagne et dans l’Europe du nord..

Que dire ? Tout d’abord qu’il faut plus d’éthique dans la vie. Je ne dis pas que le chef de l’Etat, quel qu’il soit, n’a pas droit au bonheur.. Après tout, le président allemand, bien que pasteur, vit depuis plus de dix ans avec une compagne, sans être formellement divorcée de son épouse légitime. Quand j’en fis respectueusement la remarque à un très haut fonctionnaire allemand de mes amis, il me répondit par une boutade : C’est l’avantage du protestantisme par rapport  au catholicisme. Voire.

Voyez vous, je me suis souvent demandé pour quelle raison la liturgie de Yom Kippour, le jour des propitiations, incluait une lecture du Pentateuque (le Lévitique) interdisant les unions sexuelles illicites. Un peu comme si résidait bien là le summum d’une conduite éthique. Mais déjà dans le livre de la Genèse, on voit clairement que l’une des causes de la survenue du Déluge était justement l’inconduite morale des hommes sur terre (car toute chair avait corrompu ses voies sur terre : ki shihét kol basar et darko ‘al ha-aréts).

Souhaitons sincèrement au Président de la république une bonne conférence de presse et l’emploi des bonnes recettes pour le redressement social et économique de la France.

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