La mise à l’écart de Janoukovitch en Ukraine, la défaite de Vladimir Poutine
Incroyable, inimaginable, seulement quelques heures auparavant : les insurgés ukrainiens, révoltés par les crimes du tyran désormais déchu, n’ont pas voulu suivre la voie défaitiste des négociateurs européens, animés par un esprit quasi munichois et ont poussé leur avantage jusqu’au bout. Même le parlement où le dictateur déchu avait, il y a peu, la majorité, changea du tout au tout. Il s’est doté d’un nouveau président, a voté la libération immédiate de la passionaria Joulila Timochenko et a destitué le président-tyran Janoukovitch. Selon des infirmations non vérifiées, l’homme se sent traqué, abandonné de tous et cherche à quitter son pays pour se réfugier en Russie. Sur la place Maidan à Kiev les libérateurs et les libérés veulent lui loger une balle dans la tête (sic)
On doit tirer de nombreux enseignements de ce qui vient de se passer. La première leçon est de ne jamais négocier avec l’innommable, avec les dictateurs sanguinaires qui veulent gagner du temps et se maintenir au pouvoir par la ruse. Or, comme d’habitude, les Européens sont tombés dans le panneau et ont cru utile de signer un accord avec le tyran déchu. Les manifestants ont compris qu’il s’agissait d’un marché de dupes. Ce n’est pas seulement l’Europe qui est en cause, même les USA se laissent volontiers berner quand cela les arrange. Voyez l’exemple syrien. L’attitude des puissances occidentales est assez honteuse mais l’Europe a depuis longtemps baissé les bras devant V. Poutine.
Le second enseignement est que rien ne peut arrêter tout un peuple qui ne supporte plus de vivre sous la tyrannie. Et c’est probablement le plus grave échec de Poutine et du système qu’il incarne. Car le cas ukrainien fera sûrement des émules en Russie. Le peuple, écœuré par le gouvernement actuel et le système politique (tout est entre les mains d’un seul homme qui dicte sa loi à tous) finira par se soulever. Car, à ses portes, un autre peuple vient de contraindre un tyran à la fuite.
Ce qui vient de se passer signe donc une grave défaite pour Poutine qui se voit infliger un énorme camouflet pour un pays voisin qu’il entendait asservir et gouverner à sa façon. Certes, le maître du Kremlin dispose encore de quelques cartes en sa main. Mais les Ukrainiens aussi. Ils peuvent dénoncer les accords concernant les bases militaires russes chez eux. Et surtout, ils ne sont plus seuls, l’Europe, le monde entier (sauf Poutine) est avec eux.
Poutine doit ruiner son amertume, lui qui comptait sur les jeux olympique de Sotchi pour refaire son image. Et voici que la révolution ukrainienne a tout occulté, voire même fait rater les cérémonies de clôture..
J’ai presque envie de dire qu’il y a un Dieu ou simplement une justice immanente au monde. Les bourreaux meurent aussi, pas seulement leurs victimes. V. Poutine se croyait le maître, surtout après son rétablissement spectaculaire en Syrie où il avait réussi, par la ruse et le cynisme, à coiffer les USA sur le poteau. Aujourd’hui, il se retrouve seul face à lui-même. Il a totalement disparu des écrans de télévision depuis une semaine. Que va t il faire, que peut il faire ?
Avec le cynisme qu’on lui connaît, il ne va plus miser sur le tyran déchu mais il va user d’autres moyens plus sournois, comme d’un chantage économico-financier car l’Ukraine est ruinée. Et l’UE ne peut malheureusement pas voler à son secours de manière significative. Seuls les Allemands le peuvent et j’espère qu’ils agiront. Les liens entre les deux pays, pas toujours recommandable (e.g. la guerre et le rôle joué par les gardes Ukrainiens dans les camps de la mort), sont anciens..
Et Poutine peut aussi encourager une sorte de sécession comme il le fit il y a peu en Géorgie où l’Abkhazie a fait sécession. Gageons que cette fois ci l’UE et les USA réagiront.
C’est le commencement de la fin ou la fin du commencement comme disait W. Churchill ? On va voir. Mais franchement l’avenir n’est écrit nulle part. Ou bien, comme le dit une vieille tradition orientale : le salut de Dieu ne prend guère plus de temps un battement de cils…
Comme je le notais dans l’article paru pas plus tard qu’hier : les tyrans n’auront pas le dernier mot et ils ne l’emporteront pas au paradis..
Et si M. Poutine veut poursuivre dans sa voie, libre à lui.. Mais on lui conseille la prudence. Ce qui s’est passé à ses portes, en Ukraine, n’est guère anodin.