L’appel du pape François à la conversion des mafieux
Dans une époque comme la nôtre où personne ne s’intéresse plus aux valeurs morales ni à la solidarité interhumaine, la souffrance d’autrui laisse indifférent. C’est le fruit d’un apprentissage d’insensibilité quasi quotidienne= chaque jour que Dieu fait nous recevons les pires catastrophes, les pires nouvelles, les événements les plus cruels, alors que nous prenons nos repas, que nous écoutons de la musique ou que nous nous réunissons avec nos familles. Ce qui est grave, c’est que cela ne nous étonne plus.. Alors, évidemment, l’appel du pape exhortant les criminels d’Italie et d’ailleurs a se convertir, à cesser de faire le mal, pourrait faire rire les gens. Certes, dans notre monde tel qu’il est, c’est fort possible, mais si l’on y réfléchit, un tel appel revêt une importance capitale.
C’est une façon de dire que la conversion intérieure est supérieure aux sanctions judicaires, à la prison ou à toute autre privation de liberté ou saisie de ses biens.
C’est aussi un acte de foi en l’homme dont il ne faut pas désespérer. Comment traiter les criminels ? Doit-on les punir ou les convertir ? Certes, ceux qui représentent un danger pour leurs congénères doivent être neutralisés, mais les grands malfaiteurs mis à part, la masse des délinquants peut être rédimée.
Il existe un Psaume (37) dont la traduction a posé un problème. Il s’agit du verset suivant (v. 35-36) : yttamou hatta’im min ha-aréts u-resha’im ‘od éynam = que disparaissent les péchés de la surface de la terre, les impies ne seront plus là…
Les deux termes hatta’im et resha’im veulent dire la même chose : les péchés, les impies.. Et l’on sait demander pour quelle raison la Tora s’est répétée, elle qui évite toute redondance… En fait, le texte ne pose pas de problème puisqu’on lit hatta’im et non hot’im qui seraient de stricts synonymes. Mais comme chacun sait, la Tora recherche des enseignements éthiques et non des explications philologiques…
Les sages (en fait la fille de l’un d’entre eux : Brouria) ont donc proposé l’explication suivante : si les péchés disparaissent, il n’y aura donc plus de pécheurs ni d’impies sur cette terre. En clair, ne faisons pas disparaître les hommes malfaisants mais leurs méfaits et ainsi on aura assaini l’univers tout en réformant et en épargnant l’humanité.. C’est donc un message de paix et d’amour qui est ici dispensé.
Vaste programme, séduisant mais un peu utopiste. Mais le pape François est dans son rôle lorsqu’il lance un tel appel.
Sera t il entendu ? L’avenir nous le dira.