En lisant les caernets d’A. Camus : ce qu’il disait de la politique et des politiques en1937…
La crise du politique doit, à mon humble avis, remonter au moins à Platon, le père de la cité parfaite qui n’a jamais existé autrement que dans son cerveau. Les érudits lisent tout ; c’est ainsi qu’en me plongeant dans le premier Carnet d’Albert Camus, j’ai relevé un certain nombre de déclarations intéressantes sur Luther, Kierkegaard, le protestantisme, etc… mais la plus prophétique me semble être celle-ci qui achève de discréditer entièrement la politique et les politiques :
Chaque fois que j’entends un discours politique, ou que je lis ceux qui nous dirigent, je suis effrayé depuis des années de n’entendre rien qui rende un son humain. Ce sont toujours les mêmes mots qui disent les mêmes mensonges. Et que les hommes s’en accommodent, que la colère du peuple n’ait pas encore brisé les fantoches, j’y vois la preuve que les hommes n’accordent aucune importance à leur gouvernement et qu’ils jouent vraiment, oui, qu’ils jouent avec toute une partie de leur vie et de leurs intérêts soi-)disant vitaux… (Albert Camus, Carnets I Mai 1935-Février 1942, pp 55-56 Gallimard, folio, 2013)
Cela se passe de commentaire ; on se croirait en mai 2014 !!