La présence d’un prélat maronite libanais dans la délégation du pape en Israël
Dans quelques jours, le Pape François se rendra en visite officielle en Israël. En soi, ce n’est pas un scoop, ce qui l’est, en revanche et fait déjà couler beaucoup d’encore au Liban et dans des pays limitrophes, c’est la présence, aux côtés du Pape, du prélat libanais Bechara Raï. Sauf erreur de ma part, c’est la première fois qu’un dignitaire religieux maronite se rend dans l’Etat juif. Certes, on spécifie bien qu’il n’aura pas de contact officiel avec des personnalités israéliennes : mais tout de même il se rendra à Jérusalem qui est la capitale de l’Etat juif.
Les journaux libanais proches du Hezbollah crient au scandale mais le prélat semble tenir bon et répète à qui veut bien l’entendre qu’il ne se laissera pas dicter sa conduite. Il précise cependant qu’il n’enfreint aucune loi et que ne personne ne pourrait lui interdire de rencontrer, par exemple, ses ouailles qui ont quitté le Liban sud dans les fourgons de Tsahal.
En fait, le Liban et Israël sont en état de guerre larvée. Et certaines sanctions sont prévues pour dissuader les Libanais de se rendre en Israël, même si l’on sait que de nombreux contacts, avoués ou inavoués, existent entre les deux Etats.
Il existe cependant un thème fort délicat et que le prélat maronite abordera sûrement avec ses ouailles réfugiées en Israël : l’enrôlement dans Tsahal d’Arabes chrétiens, à l’instar des Druzes, qui font preuve d’une fidélité à toute épreuve à l’égard de l’Etat juif, notamment dans les rangs des garde-frontières. Postes hautement sensibles s’il en est. La même chose vaut des jeunes Bédouins qui se spéculaient dans la détection des infiltrations dans le pays. Que dira le prélat lorsque le sujet sera abordé ? C’est un sujet très sensible.
Il n’est pas exclu que la paix survienne un jour grâce à des religieux, animés d’un esprit d’harmonie et de concorde. Et le christianisme d’Orient, issu du tronc originel abrahamique et juif, pourrait très bien jouer ce rôle dans un avenir qu’on espère proche.
L’état de guerre n’est pas un état normal, c’est l’état de paix qui l’est.