Europe ou plus d’Europe ?
Les prochaines élections européennes risquent de souffrir de la désaffection des électeurs qui veulent infliger un nouveau désaveu à François Hollande auquel ils reprochent de mener une mauvaise politique. C’est un fait constant que les électeurs confondent souvent les enjeux et profitent de chaque occasion offerte pour dire leur mécontentement au lieu de répondre clairement à la question posée. C’est bien la raison pour laquelle le pouvoir se refuse à organiser un référendum pour la suppression des départements et la fusion des régions, jugées en trop nombre et responsables de ce que l’on nomme le millefeuille administratif français.. Alors que faire ? On ne sait.
En revanche, il faut dire un mot de l’importance de l’Union Européenne pour tous les Etats du continent et singulièrement pour la France. S’il n y avait pas eu l’Euro, l’Hexagone aurait été contraint à de nombreuses dévaluations. Certes, du temps de François Mitterrand, cela permettait de stimuler les exportations tout en alourdissant la facture énergétique de la France. Mais depuis l’introduction de l’Euro, ce n’est plus possible. Un seul problème demeure incontestable : le renchérissement du coût de la vie, impulsé par une monnaie européenne trop forte. Et là, c’est le phénomène inverse : exportations bien plus chères mais facture énergétique moins lourde..
Marine Le Pen offre un renouveau qui pourrait séduire les électeurs mais sa volonté de quitter l’Euro est assez aberrante. D’abord, chacun sait qu’aujourd’hui cela est impossible et ferait de la France, en cas de mise à exécution, un pays doté d’une monnaie sensiblement équivalente à celle de l’Albanie.. C’est dire combien de tels projets sont de funestes chimères. Cela fait même penser que d’aucuns mettent en avant de tels projets à des fins purement électoralistes…
En fait, le désamour de l’Europe se focalise sur Bruxelles, sur la Commission Européenne et la bureaucratie de cette même institution. Les gens rêvent d’une Europe qui s’occupe de leurs vrais problèmes et cesse de produire des règlements, soit moins papivore.
Enfin, il faudrait que les électeurs fassent clairement le départ entre leur mécontentement vis à vis de M. Hollande et l’enjeu réel de l’élection de dimanche : l’Europe. Cela ne semble pas être le cas car ils veulent envoyer un nouveau coup de semonce au président français. C’est dommage. On ne veut pas, on ne veut plus s’occuper de l’Europe.
PS: Il faut féliciter les électeurs suisses pour leur réponse concernant un salaire minimum plutôt somptueux. Vive la Suisse qui refuse, quant à elle, de vivre durablement au dessus de ses moyens..