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REjet de la politique ou haine des politiciens?

Rejet de la politique ou haine des policitiens ?

Le président du Conseil économique, social et environnemental, M. Jean-Pierre DELEVOYE, vient de donner une interview à I-Télé, au cours de laquelle il a dressé le portrait de ce qu’il faut bien nommer une société bloquée avec des citoyens qui ne croient plus en rien, des politiciens qui ne sont plus des hommes politiques et qui ne pensent qu’à jouir du pouvoir, des syndicats qui se font déborder par leur base et un patronat qui se laisse guider par le seul intérêt de ses entreprises.

On n’a jamais eu une France dans un tel état. Jamais nous n’avons connu dans ce pays une telle désespérance. Jamais la conscience d’une chute inexorable, d’un dépérissement inéluctable, n’a été aussi forte. Les classes moyennes, clé de voûte du corps traditionnel français, ont été mises à mal par le chômage et la baisse de leur pouvoir d’achat. Elles sont en voie de paupérisation, certes, pas absolue mais relative. Cependant, le phénomène risque de s’aggraver. Les enfants, même diplômés, ne trouvent pas de travail et doivent rester chez leurs parents, les usines ferment et pendant ce temps là, au lieu de réunir les forces vives de la nation, les responsables se complaisent dans les commémorations et se réfugient dans un incompréhensible hommage au passé. La position de la France, tant en Europe que dans le monde, s’affaiblit et l’avenir immédiate, même sur deux ou trois ans, semble morose. Mais ce qui est le plus préoccupant, c’est  l’absence de projet politique et la faillite des structures politiques. Faut-il tout changer, faire table rase de ce qui existe ?

 Le discours d’Arnaud Montebourg, passé presque inaperçu, est symptomatique à bien des égards et marque sûrement un virage. Certes, l’homme fait parler de lui, hésite sur sa présence au gouvernement, mais ne dispose ni d’un mandat électif ni de troupes. Il émet sa petite musique mais ne constitue pas encore de véritable danger pour le pouvoir. Pour le moment, la compétition avec le premier ministre n’est pas aggressive…

Selon M. Delevoye, les cadres ou les élites de cette nation n’ont toujours pas compris qu’il fallait changer de structures, innover et aller à la découverte de voies encore inédites. Mais ce qui est le plus frappant, c’est la concomitance des naufrages : l’UMP menacée de disparition, le PS guettée par l’implosion et en proie déjà à la division, les syndicats prisonniers d’une posture stérile, seule Marine Le Pen tire son épingle du jeu.

L’interviewé  a dénoncé avec force le cynisme de certains qui ambitionnent de figurer en second en 2017, face à Marine Le Pen, assurée, selon eux, d’être présente au second tour, tant le nombre des mécontents augmente.

Il est dur d’entendre de telles analyses au moment où l’Europe entière, et pas uniquement la France, s’apprête à inaugurer la grand transhumance estivale… Une chose est incontestable : le pouvoir politique, au plus haut niveau, n’a pas pris conscience de la gravité de la situation. D’où son impopularité abyssale qui ne connaît pas de freine.

Que faire ? Prendre des décisions courageuses, rendre la parole au peuple et s’appliquer à soi-même la règle démocratique. Les observateurs les plus experts doutent qu’une telle désespérance puisse perdurer encore des années.

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