La confrontation armée entre Israël et le Hamas
La situation devient de plus en plus compliquée, non pas qu’il y ait le moindre doute sur l’issue du conflit ou la victoire d’Israël, mais les coulisses de ce conflit laissent entrevoir une vérité hallucinante : apparemment aucune des deux parties ne veut la guerre et s’y trouve engagée, à son corps défendant, pour ainsi dire.
Du côté du Hamas qui entend le chant du cygne, il n y a plus rien à perdre. Et ce n’est sûrement ce mouvement terroriste qui va se laisser arrêter par une effusion de sang. Il n’a plus aucune base populaire, les mouvements radicaux armés, nés dans son sillage, ne lui obéissent plus et ont fini par l’entraîner dans cette confrontation. Par ailleurs, il a perdu tous ses soutiens car partout il a fait le mauvais choix : en Syrie, Bachar se maintient et gagne du terrain, en Egypte, poumon de Gaza, leur ami Morsi a été renversé et croupit dans une geôle de l’armée. Enfin, l’Iran a considérablement ralenti son aide car l’actuel président essaie de se tirer de cette mauvaise passe que traverse son pays depuis des décennies. Il y a aussi les possibilités que les USA font miroiter au président Rouhani lui faisant comprendre que le soutien au terrorisme ne lui rapporte rien d’autre que des désagréments. Les Iraniens, essence même de duplicité, passés maîtres dans l’art de l’exégèse de n’importe quel texte, ont changé de camp. Ils n’ont plus qu’une obsession : se sortir de la nasse dans laquelle Ahmaninedjad les avait enfermés en se focalisant stupidement sur le nucléaire. Enfin l’union nationale avec le Fatah a privé le Hamas du peu de pouvoir qu’il lui restait. Même pour payer ses fonctionnaires et surtout ses bandes armées, il a dû se soumettre au bon vouloir de Mahmoud Abbas.
Israël a gradué sa riposte ; il est encore trop tôt pour dire s’il a eu raison ou tort. L’avenir, l’avenir proche nous le dira. Le premier ministre israélien avance sur des œufs, très prudemment : s’il avait voulu en finir avec le Hamas il aurait réagi autrement. Selon l’adage populaire, on sait ce qu’on a, on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve.
Mais même si Israël est dans son droit et défend la sécurité de ses citoyens, même si l’Union Européenne et l’ONU espèrent, sans le dire, que le Hamas sortir vaincu de cette confrontation, et malgré les erreurs d’analyse de Barack Obama qui n’est vraiment pas à la hauteur, en dépit de tous ces éléments, la bataille médiatique est la plus risquée. Qu’un incendie se déclare dans une ville côtière israélienne, que des sirènes retentissent à Jérusalem, Tel Aviv ou Haïfa, et les médias en font leurs choux gras.
Pour ma part, j’apprécie bien la retenu dont fait preuve le service de communication de Tsahal, économe en déclarations et efficace sur le champ de bataille. Même I24News n’est pas à la hauteur que ce soit lors de débats ou lors de la diffusion de bulletins d’information. Tout ceci manque de sobriété et de professionnalisme. Et c’est dommage car le plus grand joueur, toujours absent du champ de bataille mais omniprésent dans les médias, c’est l’opinion publique internationale.
Si le monde suivait un cours normal, Israël aurait dû bénéficier d’une immense vague de sympathie après l’assassinat des trois jeunes adolescents et cette pluie de missiles tombant sur ses villes… Et pourtant, il n’en est rien.
Comme je l’écrivais dans un précédent papier, Israël est à la croisée des chemins. Il ne peut plus admettre que chaque fois, après deux, trois ou cinq ans, il doit faire face à des actes hostiles de la part du Hamas ou du Hezbollah. Cela me rappelle un développement de l’ancien premier ministre Itzhac Shamir qui n’est pas mon maître à penser et qui n’était pas un grand penseur, mais un bon observateur de la scène proche orientale. Voici en substance ce qu’il disait avec résignation : la nuit est la nuit, le jour est le jour, les juifs sont les juifs, les Arabes sont les Arabes… Tous les dix ou quinze ans, on fait une bonne guerre et on a la paix…… Et au bout de ce temps, cela repart de nouveau……
Est ce qu’Israël sera condamné à vivre ainsi continuellement ? J’en doute. Au bout de soixante-dix ans, le monde arabo-musulman n’a toujours pas accepté Israël qui a pourtant des droits immémoriaux sur cette terre. Imagine t on l’inanité de cette attitude qui a coûté tant de vies et causé tant de dégâts matériels ? Imagine t on un instant à quoi ressemblerait aujourd’hui la région si l’on avait choisi la paix au lieu de la guerre ?