L’aéroport Ben Gourion menacé : Israël coupé du reste du monde ?
C’est ce que nous apprenions hier soir déjà mais qui ne semble pas se justifier : des compagnies aériennes, craignant pour la sécurité de leurs passagers, ont interrompu et pas annulé leurs vols en direction de Tel Aviv. Sur le plan psychologique, ceci ne laisse pas d’impressionner mais la venue par avion du secrétaire d’Etat US John Kerry et les vols réguliers d’El Al montrent que la sécurité est assurée dans les airs.
Cette confrontation armée avec le Hamas a donné lieu à des réactions humaines rares par leur solidarité et leur grandeur d’âme : deux jeunes soldats d’Israël, un franco-américain et un israélo-américain sont tombés au champ d’honneur. Mais ils vivaient seuls en Israël où ils avaient fait leur aliyah. Alertés, les réseaux sociaux ont convié la population qui a afflué aux enterrements. Faute de quoi, il n y aurait peut être même pas eu un minyam (quorum religieux) lors des obsèques. Dans les deux cas, les présents se comptaient par milliers. Mais hélas, chaque fois qu’il est attaqué, comme aujourd’hui, le peuple juif se retrouve entre soi, seul, pour enterrer ses morts.
Par ailleurs, Israël semble avoir la haute main tant sur le champ de bataille sur dans le forum diplomatique mondial. Un consensus silencieux semble s’être instauré car à part quelques manifestations anti israéliennes, les chancelleries se tiennent silencieuses ; voyez l’Union Europe qui exige le désarmement du Hamas et du Djihad islamique et condamne les tirs de missiles sur Israël.
Hier sur I24News, un général israélien a dit ce que tout le monde attendait : certes, les pertes sont douloureuses mais une armée n’est pas motivée par cela mais par l’accomplissement intégral de la mission. Et sur ce point, Israël a décidé de lutter implacablement contre ces tunnels qui aboutissent sur son territoire et où chaque journée connaît au moins une tentative d’infiltration.
Même les Palestiniens de Ramallah ainsi que les régimes arabes modérés souhaitent en leur for intérieur la défaite du Hamas, au premier rang de ces pays là se trouve l’Egypte. Quant à la Turquie de Recep Tayyeb Erdogan, plus personne ne la prend au sérieux surtout depuis que cet homme perd le sens commun en comparant l’Etat juif aux pires régimes barbares de l’Histoire. En fait, cet homme instrumentalise à des fins politiques ce peuple palestinien qui n’a toujours pas trouvé de dirigeant digne et visionnaire.
Israël et le reste du monde veulent désormais une démilitarisation compl !te de Gaza, ce qui revient à dire que le Hamas doit s’en retirer. Ce qui explique l’intensification des combats, bien plus d’un apaisement.
Sans le dire explicitement pour ménager l’effet de surprise, Tsahal a capturé plusieurs dizaines de terroristes du Hamas qui livrent des informations sur le dédale de tunnels sous Gaza. Apparemment, le Hamas joue sa survie. Il y a de fortes chances pour que dans les semaines suivantes, Mahmoud Abbas entre enfin à Gaza, un Gaza débarrassé du Hamas. Les pays arabes, notamment l’Egypte, ont compris que le départ du Hamas priverait l’Iran de sa capacité de nuisance.
Dans ce contexte, il semble qu’Israël ait encore intensifié sa pression en acheminant encore plus de blindés et de soldats. Le ministre israélien de la défense reconnaît qu’il faut encore une semaine pour accomplir la mission assignée à Tsahal.
Quand les hostilités cesseront, ce que nous souhaitons tous, il y aura tant d’enseignements à tirer. Notamment sur le caractère asymétrique de cette guerre et sur le rôle joué par les souterrains.
Rares sont ceux, de par le monde, qui sont conscients du dilemme du peuple juif, revenu sur terre après deux millénaires d’exil, cette terre, à peine équivalente à la superficie de deux départements français de taille moyenne, et que des ennemis implacables lui contestent depuis des décennies. C’est assez incroyable.
Mais c’est aussi le destin du peuple juif, un destin, certes, prometteur, radieux à la longue, mais difficile pour le moment.