François Hollande à Bagdad, à la recherche d’un bol d’air frais ?
C’est hélas ce que la presse dit plus ou moins franchement, selon les tendances politiques de chaque journal. Le Figaro titrait hier carrément : Le naufrage ! Et il mettait en première page des graphiques ne laissant aucun espoir sur les comptes publiques, les déficits, les chiffres du chômage, la disparition de la croissance, etc… Bref, un constat assez déprimant.
Et on apprend depuis trois jours que François Hollande va aller en Irak. C’est bien, c’est même courageux, mais Américains et Allemands rient sous cape en se disant dans leurs presses respectives que Paris n’a vraiment pas changé, qu’il cherche toujours à se donner le beau rôle alors qu’en réalité c’est Washington qui décide de tout. On se souvient de la reculade de M. Obama alors que Paris avait désigné à son armée les cibles en Syrie… M. Hollande avait se résigner et suivre le grand frère américain.
Et M. Hollande ne s’arrête pas là. Voulant sauver les apparences, il convoque une grande conférence à Paris sur la sécurité en Irak alors que M. Obama a déjà fait tout le travail en mettant sur pied la grande coalition.
Il est légitime qu’un président boudé par son opinion publique, sérieusement malmené dans les sondages, et dont l’éventuelle démission a été clairement évoquée, veuille rattraper tout cela et chercher une échappatoire pour peut-être revenir enfin en grâce.
Mais si la démarche est légitime, est-elle efficace et surtout est-elle appropriée ? Car pendant ce temps, les Français voient leurs impôts s’envoler, leurs emplois se faire rares et filer les déficits.. C’est là tout le problème.
Quand on parle d’engagement militaire, il faut garder en mémoire que les armées françaises sont déjà très occupées dans la Centrafrique, au Mali, dans le sud Liban… Peut-on surcharger la barque et demander encore aux pilotes d’avions de chasse de se porter en Irak contre les Djihadistes ?
Il y a un aspect qui justifie quelque peu l’envol de Fr Hollande vers Bagdad : c’est la crainte de voir revenir en France et en Europe ces centaines de djihadistes partis combattre en Irak et en Syrie et qui pourraient compromettre la quiétude de nos pays. Et là toute l’Europe est concernée.
Mais sera-ce suffisant ? Nous voulons l’espérer.