Hommage à un homme de cœur, Abd el Wahab Meddeb
C’est avec une profonde tristesse que j’apprends la disparition de mon collègue et ami Abd el Wahab. Je ne le savais pas malade et j’ai eu du mal à y croire lorsqu’un internaute ami, connaissant nos liens d’amitié, m’a fait part de cette triste nouvelle.
J’ai rencontré cet ami dans le cadre de l’université de Genève où j’enseignais alors régulièrement. Nous avions échangé, comme on dit aujourd’hui, sur des sujets d’intérêt commun et peu de temps après il m’a invité à parler de la philosophie d’Averroès dans le cadre de sa belle émission sur France-Culture. Ce fut un bel échange, une compréhension mutuelle entre un philosophe d’origine juive, né en Afrique du Nord et un poète et penseur musulman, natif de Tunisie.
J’ai gardé de cette émission un excellent souvenir. Plus tard, nous avons participé à un beau colloque qui s’est tenu à Lisbonne sur le dialogue des cultures. Et dans ce cadre, notre défunt ami avait donné toute la mesure de son talent.
Ce sont, certes, des souvenirs, mais que faire d’autre ? Je me souviens aussi qu’il y a quelques années, alors que je me rendais chaque semaine à Heidelberg pour y donner mes cours, j’avais vu à la devanture d’une librairie la traduction allemande de l’un de ses ouvrages sur l’islam. Un islam des Lumières, ouvert, attentif au reste du monde.
Abd al Wahab nous a quittés, mais son œuvre demeure, considérable et riche d’enseignements.
Qu’il repose en paix. Rahmat Allah alayhi