Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'élection législative partielle dans le Doubs

 

L’élection législative partielle dans le Doubs

 

 

 

Le résultat de cette élection, quel qu’il soit ne manquera pas d’occuper la plume des journaliste et de revendiquer l’attention des spécialistes durant de longues semaines. Car il préfigure ce qui risque de se produire dans les prochains mois et reflète le rapport de forces entre la majorité et l’opposition. Mais aussi, bien au-delà, au sein même des rapports entretenus entre l’UMP et le FN.

 

 

 

Car le vrai coup de tonnerre c’est l’élimination du grand parti d’opposition qu’est l’UMP par le FN qui s’est autoproclamé principal parti d’opposition au pouvoir actuel. La majorité n’est menacée que par une chose, l’éventuelle victoire du FN, ce qui, personnellement, m’étonnerait car le report de voix des abstentionnistes du premier tour et même des votants se fera principalement au profit du candidat du PS. Mais si c’était l’inverse qui se produisait alors, dans ce cas, tant le PS que l’UMP auraient quelques soucis à se faire.

 

 

 

Si le PS gagne, ce qui est selon moi probable, de larges perspectives s’ouvrent alors à lui et pour son candidat en 2017. Sans même parler du fait qu’après douze élections législatives partielles perdues, la victoire change rait enfin de camp pour revenir dans celui du PS. Même le rapport de forces pour l’élection présidentielle changera au profit, évidemment, du président Fr Hollande puisqu’il dira qu’entre le PS et le FN il n’y a plus personne. Ce que disaient les dirigeants de l’UDR du temps de Georges Pompidou : entre nous et le part communiste, il n y a rien ! Donc, votez pour nous.

 

 

 

Au plan intérieur, le FN représente un danger quasi mortel surtout pour l’UMP. Car si cette tendance devait perdurer, celle qui place le parti lepeniste avant celui de N. Sarkozy, la frange la plus droitiste de l’UMP rejoindrait sans complexe le FN puisque seule la victoire a de nombreux  pères alors que la défaite est toujours orpheline.  Dans ce cas de figure, N. Sarkozy aurait de plus en plus de difficultés à rassembler ses troupes et à les disposer en ordre de bataille. Compromettant ainsi ses chances pour 2017.

 

 

 

Outre le grave danger incarné par le FN, en raison de ce phénomène de capillarité évoqué plus haut, il y a la sourde opposition intérieure, au sein même de la direction du parti, incarnée par M.M. Juppé et Fillon, deux hommes qui ont un grave compte à régler avec l’actuel président de leur formation politique : le premier qui n’a pas oublié comment il fut évincé de la présidence d’un parti qu’il entendait diriger et qui dut s’exiler au Canada après une infamante condamnation, le second qui a supporté, cinq ans durant, les brimades, voire les humiliations gratuites de l’Elysée… Ses maux de dos récurrents n’avaient pas d’autre origine ! Et je l’avais maintes fois croisé devant le portail de l’immeuble de son médecin traitant…

 

 

 

Dans le Livre des Proverbes on trouve l’original hébraïque de l’adage qui a donné dans notre langage, la formule suivante : Car tu ne sais pas de quoi demain sera fait (car tu ne sais pas ce que le jour va accoucher= kil o téda’ mah yéléd yom). Qui aurait pu prévoir , même les 6 janvier au soir ce qui allait se produire dans notre capitale le 7, en début d’après-midi ?

 

 

 

Ce drame a donné naissance à ce qui s’appelle aujourd’hui l’esprit du 11 janvier : quatre jours après ces horreurs vécues en direct à la télévision, notre pays devenait le centre du monde et le point de ralliement de l’humanité civilisée. Un défilé qui s’annonçait fort modeste avec très peu d’hôtes étrangers s’est miraculeusement mué en une marche majestueuse où les Français furent des millions à marcher dans les rues de nos villes et de nos villages. Ce faut un inoubliable hommage à la République mais aussi aux valeurs de liberté et de fraternité. Sans oublier la laïcité.

 

 

 

Si le pouvoir sait s’y prendre, et nous espérons qu’il le saura, il pourra faire de cet esprit du 11 janvier un espace éthique transcendant les clivages et les luttes partisanes.

 

 

 

La France est grande et belle, elle l’est encore plus quand elle est unie et rassemblée.

 

 

 

Maurice-Ruben HAYOUN in La Tribune de Genève du 8 février 2015

 

Les commentaires sont fermés.