Qui peut bien faire plier Vladimir Poutine?
C’est la question que toutes les chancelleries se posent : un homme cynique, rompu aux rapports de force exclusivement, ne cède que s’il y a plus fort que lui face à lui. Or, si l’Allemagne et la France sont déterminées, ce n’est pas vraiment le cas du reste de l’UE. Poutine n’est pas un enfant de cœur, mais tout de même les Occidentaux sont allés le chatouiller d’un peu trop près. En allemand on dit, wir sind ihm zu nahe getreten. Et maintenant voyez ce qui se passe : il s’implante en Egypte car les USA dans leur stupide infantilisme renâclent à livrer des armes à l’armée égyptienne empêtrée dans des répressions sanglantes dans le Sinaï, les Russes sont déjà en Syrie où ils soutiennent le régime de Bachar , enfin, ils sont aussi implantés en Iran.
La Russie est l’ombre d’elle-même, elle n’est plus une superpuissance mais il ne fallait pas la pousser dans ses derniers retranchements. Il ne fallait pas s’avancer jusqu’au cœur de l’ancien régime soviétique. La ligne rouge à ne pas franchir, c’est l’adhésion à l’OTAN. On peut comprendre l’hostilité des Russes.
Par ailleurs, on craint une attaque surprise contre l’un des Etats baltes. Depuis Staline, ces Etats sont une proie facile pour leur géant voisin. Ces Etats avaient déjà été victimes de la convoitise russe tout au long de leur histoire.
Il m’étonnerait fort que dans cette constellation, Poutine puisse céder. Seules des sanctions économiques aggravées et des livraisons d’armes massives à Kiev pourraient l’inciter à réfléchir avant d’agir. Or, aujourd’hui, ses armées ont conquis avec l’aide de quelques séparatistes une large portion de territoire ukrainien et la Crimée a déjà été annexée officiellement. C’est un bras de fer qui s’annonce. L’économie russe a été atteinte ainsi que le rouble, mais ce ne sera pas suffisant. Si l’on veut éviter la guerre tout court il faut intensifier la guerre économique.