La situation politique en France depuis le recours au 49.3
Ce qui était prévu par la constitution et a été maintes fois utilisé par le passé, tant à droite qu’à gauche, fait aujourd’hui l’effet d’une véritable bombe. Cela masque un malaise plus profond. En fait, l’exécutif devrait parler avec ceux des députés socialistes appelés les frondeurs en vue de faire cesser justement cette fronde. Le problème est qu’on demande à l’une des parties de s’auto-renier : les frondeurs disent qu’on ne pratique pas la politique pour laquelle on a été élu, le gouvernement rétorque : il faut parer au plus pressé, on ne savait pas vraiment avant d’arriver aux affaires, mais aujourd’hui, après deux ans, presque trois au pouvoir, on est déterminé à changer de politique…
Certes, le gouvernement ne court aucun risque, la motion de censure ne passera pas, mais ce processus même, le conflit de l’exécutif avec sa majorité, laissera des traces. En plus, la préparation du congrès du PS n’arrange pas les choses ; ceux qui ne veulent pas que les libéraux prennent le pouvoir au sein du parti se mobilisent et Martine Aubry commence déjà à fourbir ses armes. Quand elle demande un débat, cela signifie en clair qu’elle va lutter pour que triomphe sa ligne. Et si c’était le cas, alors le nouveau PS ne désignera pas François Hollande comme candidat en 2017.
En d’autres termes, les choses ne vont pas se calmer dans les prochains mois.
Par-delà le PS, c’est toute la France qui s’interroge. On n’a jamais eu un une telle crise économique doublée d’une crise morale. Tout peut arriver. Et il y a depuis ce début de janvier une menace d’attentats qui plane avec insistance sur ce pays, mettant en alerte ses polices et ses services spéciaux.
Les plus sagaces parmi les analystes politiques prédisaient une secousse tellurique vers le mois de janvier, elle survient vers la fin du mois de février… On se demande s’il ne faudra pas que le président prenne une initiative, une sorte d’impulsion nouvelle remettant la balle au centre et vérifiant sir le pays est toujours d’accord avec ce qui se passe. Sauf miracle ou acte providentiel, on ne pourra pas rester dans la présente situation. Ce n’est pas le vote contraint et forcé de la loi Macron qui pose vraiment problème, ce sont les suites, les conséquences d’un tel vote. On a l’impression que le pouvoir n’a plus de majorité à l’assemblée.. Le plus dur est devant nous. Soit l’exécutif modifie la teneur des lois qu’il veut faire voter, soit il reste immobile, dans l’attente de jours meilleurs.
Toute la vie politique est suspendue aux résultats du congrès du PS. La partie est délicate, surtout si l’opposition arrive à réunir toutes ses voix. Cela pourrait donner des idées à des députés socialistes qui savent qu’en cas de dissolution, ils ne reviendront plus à l’assemblée. Sans même parler des élections du mois de mars