L’accord de Lausanne sur le nucléaire iranien.
Est ce un hasard, une pure coïncidence ? Le fait que les négociateurs internationaux avec l’Iran aient hier soir finalisé un projet d’accord, la veille de la fête de Pessah, qui commémore la sortie d’Egypte et l’installation du peuple d’Israël en Terre promise après une harassante traversée du désert de près de quarante ans, ne laisse pas de paraître quelque peu troublant.
Je m’interroge sur l’état d’esprit des dirigeants israéliens qui vont célébrer ce soir, comme tous les Juifs du monde entier, la sortie d’Egypte et qui vont réciter les textes de la Haggada, littéralement la narration, le récit. Ils éprouveront une certaine amertume en constatant le cadeau que M. Obama leur a fait, un cadeau que certains trouveront très amer.
J’ai déjà expliqué dans un autre espace les fondements (si légers) du raisonnement de l’actuel locataire de la Maison Blanche, alors que même M. Fabius, ministre français des affaires étrangères (dont le ministère ne s’est jamais signalé par son attitude pro-israélienne prononcée) a des doutes sur les intentions de l’Iran des Mollahs. Ce président US part du principe que la jeunesse iranienne est essentiellement pro-occidentale, pro-américaine et veut s’ouvrir au monde. On part du principe qu’après tant d’années de privations et d’isolement, le peuple iranien sera séduit par l’ouverture sur le vaste monde et finira, à la longue, par renverser le régime militaire des Pasdarans… Cela prendra du temps, se dit M. Obama, mais cela arrivera. Et quand les Mollahs seront marginalisés, l’Iran ne parlera plus d’éradiquer l’Etat d’Israël… Une sorte de paradis sur terre, au bout de quelques décennies !
Mais c’est justement ce que les USA appellent par dérision le wishful thinking, en français prendre ses désirs pour la réalité. Comment s’imaginer que les Mollahs iraniens qui ont oublié d’être des idiots se laisseront déposséder de leur pouvoir sans réagir ? Il faut vraiment être un président démocrate pour croire de telles choses ! Un vrai conte de fée.
Certes, M. Obama qui veut finir son mandat sans trop de difficultés, a appelé le Premier Ministre israélien pour le rassurer, mais ce dernier ne s’est pas laissé anesthésier par les propos lénifiants de son interlocuteur.
La sortie d’Egypte est présentée comme un grand miracle. Et il faut attendre le mois de juin pour fixer tous les détails de cet accord.
Un autre miracle eut lieu 49 jours après la sortie d’Egypte, la remise des tables de la Loi. Qui sait ? Peut-être que se réalisera alors la supplique que le Psalmiste adressa à Dieu : Dessille mes yeux afin que je puisse contempler tes prodiges ?
Dans moins de deux ans, plus personne ne parlera d’Obama alors que l’Etat d’Israël sera toujours là.