La situation actuelle de la Syrie et de l’Irak
Le plus étrange dans cette affaire, je veux dire l’effondrement de l’armée irakienne et la perte de terrain de l’armée syrienne, reste l’attitude énigmatique des USA qui considèrent, contre toute attente, que la chute de Ramadié ne constitue pas un revers stratégique. Et ces mêmes Américains continuent de penser que les tapis de bombes sont plus efficaces que l’envoi de troupes au sol.
L’exécutif US ne s’est pas encore remis de la guerre en Irak et préfère se couper la main que d’envoyer des hommes sur le terrain. Pourtant, ils sont au moins trois mille soldats de corps d’élite et formateurs de l’armée irakienne sur place. Ils ont dans la nuit de samedi à dimanche réussi une belle opération contre les cadres supérieurs de l’E.I. tuant le principal financier et capturant son épouse. Il semble même qu’au cours de l’attaque, des dizaines de gardes de ce camp aient été neutralisés.
On peut aussi s’interroger sur l’attitude et la mentalité de cette armée irakienne qui est pourtant bien équipée mais fuit sans cesse devant l’ennemi. Laissant derrière elle des tonnes de matériel et d’armes lourdes, que leurs ennemis ne manqueront pas d’utiliser contre ses troupes.
L’explication de cette attitude est la suivante : l’armée de ce pays ne répond pas aux critères habituelle des armées du monde occidental, car là—bas on obéit à sa tribu et non à l’état central. L’homme qui s’engage dans l’armée ne rompt pas pour autant ses liens avec le circuit tribal auquel il doit généralement son engagement et sa rémunération.
Et le grave problème qui se pose est celui des haines sectaires. Cet état, l’Irak, tout comme la Syrie d’ailleurs, est une mosaïque de communautés ethniques et religieuses qui ne rêvent que d’une chose : en découdre ! On l’a vu lors de la reprise de Tikrit, suivies par de graves exactions, que même le président US a dénoncées clairement. Lorsque le Premier Ministre irakien a décidé d’enrôler les milices chiites, le même Obama a mis en garde : il faut que l’armée mène l’axe central de l’assaut et non point les milices chiites, considérées comme des supplétifs.
En Syrie, la situation est bien pire car le pays est déjà morcelé en communautés ethniques et religieuses. Ce qui explique que le régime ne fait plus confiance qu’à sa garde prétorienne. Et aussi les pertes de terrain car les djihadistes reçoivent des renforts et du matériels alors que Bachar dépend exclusivement de son allié russe.
Le Proche Orient est devenu une véritable poudrière : la Syrie, l’Irak, l’Egypte, le Yémen, le Liban et la Libye : tout bouge. Et rien ne dit que ces états ne seront pas suivis par l’Arabie et la Jordanie
On comprend qu’Obama se tienne à distance…