Israël et la lutte contre la corruption
Il y a avait ce matin quelque chose de pathétique dans l’apparition de l’ancien Premier Ministre d’Israël, M. Ehoud Olmert, condamné une nouvelle fois à une peine de prison ferme pour corruption. L’homme, affaibli par la maladie et une procédure judicaire qui perdure, esquisse en voyant son avocat un sourire fatigué, empreint de fatalité et de lassitude.
Au vu d’un tel spectacle, on est quelque peu partagé. Je ne défendrai pas des gens qui trahissent les devoirs incombant à leur charge mais d’un autre côté, le spectacle de puissants d’hier, déchus aujourd’hui, ne m’inspire guère, j’ai plutôt tendance à ressentir de la compassion, surtout lorsque la santé physique de l’accusé et dans ce cas du condamné n’est pas parfaite.
La corruption du personnel politique n’est pas une spécificité israélienne. Loin de là. Personnellement, je suis choqué de voir que ce mal est assez répandu dans un pays qui se veut l’émanation de l’éthique juive, connue pour son rigorisme moral. Ce mal a contaminé tant d’autres pays de tradition chrétienne et c’est un mal endémique dans des pays issus d’autres civilisations ou cultures religieuses.
Alors, comment s’explique cette tentation mortelle à laquelle n’échappent pas un certain nombre de responsables politiques, depuis de simples maires jusqu’au président de l’Etat ?
Selon moi, la vie en Israël ne se limite pas à un soleil éclatant, à des bords de mer féériques et à une vie simplement agréable et sans problème. C’est, au contraire, un pays où la vie est dure, la compétition féroce et les conditions de vie simplement incroyables, tant la guerre, les impôts, la vie chère sont incontournables.
Je ne suis pas en train de dénigrer ce pays qui représente en soi un miracle permanent. Continuer d’exister dans un tel contexte est un acte d’héroïsme quotidien. Donc, Israël suscite notre sympathie, notre adhésion et même notre amour.
Alors, comment s’explique ce phénomène ? Selon moi, par l’âpreté au gain, la difficulté de gagner sa vie et une concurrence qui n’a rien à voir avec une saine émulation. Et comme le pays a depuis toujours une forte croissance, notamment dans le domaine de l’immobilier, certains ne résistent pas aux offres de gens dont la moralité n’est pas à toute épreuve. Imaginez ce que gagne un maire, un député ou un ministre, voire un Premier Ministre ?
Cela ne pèse pas lourd par rapport à certaines enveloppes déposées sur les bureaux de responsables qui doivent, pour se maintenir, dépenser de fortes sommes afin de financer de très coûteuses campagnes électorales.
Et, comme partout ailleurs, il y a les aléas de la nature humaine…