La drame des migrants et l’interview de Marine Le Pen ce matin sur I-Télé
Ce que nous vivons depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans tous les pays de l’UE est à peine croyable. Tous les gouvernants, de droite comme de gauche, du nord comme du sud, n’ont rien vu venir et il n’est pas étonnant qu’ils subissent les événements à défaut de pouvoir au moins les canaliser. On a assisté à des scènes à peine croyables : des hordes humaines où même les enfants et les vieillards ne sont pas absents s’infiltrer dans les pays d’Europe, échouer sur des rivages qu’ils croyaient hospitaliers, le tout sous le regard impuissant de soldats, de garde-frontières ou de douaniers… Cela fait penser au limes de l’empire romain qui a fini par succomber aux grandes invasions.
Que l’on me comprenne bien, je ne compare pas ces pauvres êtres à des envahisseurs armés qui se seraient juré la fin de notre civilisation et de notre culture ; je dis simplement que sauf à être des barbares et à faire usage d’armes à feu, on ne peut plus s’opposer à de telles marées humaines.
Je tire de cela au moins deux leçons : les gouvernements ont fait preuve d’une coupable impéritie, ne prévoyant rien, laissant la situation s’aggraver indéfiniment en Syrie, en Irak et en Afghanistan, sans jamais penser une seconde que ces pauvres gens finiraient par tout tenter alors qu’ils bravent la mort chez eux chaque jour que Dieu fait. La seconde leçon relève de l’égoïsme national ou même européen : comment penser que les gens se feraient massacrer chez eux sans bouger ? Comment avoir hésité à intervenir dans ces foyers de conflits, comme la Syrie et l’Irak ?
Le problème est que les gouvernements vont réagir à un moment où des milliers, voire des millions de gens vont tenter de quitter l’enfer où ils vivent pour rejoindre les pays de l’Europe du nord. Une fois installés dans leur destination de prédilection ils pourront aller où il leur plaira dans toutes l’Europe, ce qui signifie que même la France et la Grande Bretagne ( en dépit de statut européen particulier) ne pourront rien faire…
C’est à peu de choses près que Marine Le Pen a développé ce matin sur I-Télé. Certes, l’Allemagne fait exception à la règle puisqu’elle a fait volte face, ne parle plus de renvoyer ces réfugiés chez eux et se déclare prête à les recevoir. Mais pourra t elle les intégrer valablement, les assimiler, ou simplement les loger et leur donner du travail ? Il y a aussi des arrière-plans historiques radicalement différents, tant en Allemagne que dans les autres pays de l’UE : l’histoire récente de ce pays l’incline à se montrer accueillant. Par ailleurs, il a la poursuite d’un but non avoué mais bien réel : la population allemande ne se renouvelle plus, les naissances ne couvrent plus les décès. Et l’économie germanique, la plus puissante du continent, besoin de main-d’œuvre : 800.000 personnes à recevoir, ce n’est pas rien, même pour un pays comme l’Allemagne.
Est ce que toute la population allemande est sur la même ligne que la chancelière ? Ce n’est pas sûr car nombre de citoyens craignent que cet afflux massif de réfugiés ne conduise à des changements d’équilibre et ne créent des problèmes des vingt années à venir, lorsque ces populations d’origine non européenne marqueront leur différence et présenteront leurs revendications spécifiques. Là aussi il y a une différence avec la France qui elle veut assimiler entièrement alors que l’Allemagne tolère le communautarisme.
Un dernier point : nos politiques doivent absolument changer et regarder l’avenir de manière bien plus large et non plus par le petit bout de la lorgnette nationale. Sinon, on s’expose à de tels défis civilisationnels qu’on ne pourra plus maitriser.
Qu’on soit ou non d’accord avec elle, Marine Le Pen paraît mieux à même de faire face. J’ignore comment, mais elle, au moins, ne minore l’étendue de ce grave problème.