Israéliens et Palestiniens…
Ma première constatation portera sur le rappel et le récit des faits qui se déroulent actuellement en Israël, et plus précisément à Jérusalem et en Cisjordanie. Alors qu’on gonfle démesurément les incidents, parfois très graves puisqu’il y a mort d’homme, sur place, la situation est plus détendue.
Certes, les journalistes d’ici et d’ailleurs ont pour mission d’attirer l’attention et de capter l’intérêt des gens puisque nous vivons sous le régime dictatorial de l’audimat. Mais revenons au cœur du sujet.
Ces troubles causés par des Arabes israéliens ont éclaté parce que les assaillants craignent un changement unilatéral des règles régissant les lieux saints musulmans, notamment la zone située entre le mur occidental du temple juif et la mosquée d’Al-Aqsa. En principe, seuls les musulmans ont le droit d’y prier et quelques juifs peuvent, au compte-goutte, visiter ce lieu qui revêt pour eux une sainteté inégalée, le har ha bayit, la colline du Temple.
Or, et ce n’est pas le fruit du hasard, les troubles ont commencé début septembre, au moment même où débutaient les grandes solennités juives de Tichri. Les orants juifs affluent en ces moments là vers le mur du temple et les Arabes se sentent menacés sur un espace qu’ils nomment l’esplanade des mosquées.
S’il y avait eu un minimum de confiance, de tels troubles n’auraient jamais dû se produire . Par ailleurs, la liberté de culte doit être générale et universelle : si les Arabes ont le droit de prier dans un lieu saint pour eux, il faut le même droit aux Juifs… Mais voilà, chaque fois que l’Etat d’Israël entreprend des fouilles archéologiques dans ce lieu si vivement convoité, les habitants arabes se dressent contre ces recherches. Il est vrai que si des découvertes importantes étayaient la cause israélienne, en mettant au jour des vestiges prouvant l’ancienneté de leur appartenance juive, les Arabes se sentiraient affaiblis. Pourtant, personne que je sache, ne veut s’en prendre à un lieu de culte, quel qu’il soit.
Les Arabes israéliens ont souvent marqué leur attachement à l’Etat juif dans des sondages : à plus de 90% ils ont dit préférer rester sous la bannière de l’étoile de David, même si un Etat palestinien voyait le jour.
C’est pourquoi nous pensons que ceux qui nourrissent la haine en sacrifiant la jeunesse de leur peuple, les forçant à s’en prendre à des Israéliens, civils ou militaires, devraient leur ouvrir d’autres perspectives. L’Etat d’Israël est suffisamment fort pour réduire ce semblant de soulèvement. Certes, c’est un mouvement violent mais il n’est pas organisé et va simplement provoquer une répression plus forte.
Il n’est pas faux de dire que les Palestiniens sont seuls : aucun pays arabe ne vole à leur secours, ni n’épouse leur cause. Abbas est bien seul… La Syrie est en pleine déliquescence, l’Egypte ruinée et sous la dictature, la Jordanie est au bord du collapsus en raison de l’afflux de réfugiés, l’Irak est dirigée par un gouvernement paralysé par ses divisions internes et par l’Etat islamique, la Libye n’a plus d’Etat, l’Arabie Saoudite est enlisée au Yémen qui est lui-même en ruines,, l’Algérie, jadis championne des causes tiermondistes fait face à une réduction drastique de la manne gazière et pétrolière et s’attend à des troubles sociaux, ne parlons même pas du Maroc et de la Tunisie… Quant au Liban et au Hezbollah, la Syrie voisine mobilise tous leurs moyens dans des guerres qui ne sont pas près de s’achever.
La seule perspective qui s’offre aux Palestiniens est de négocier avec Israël des accords économiques et de libre circulation de travailleurs. Même les USA d’Obama ne semblent pas se soucier autre mesure de ce qui se passe. John Kerry verra une visite de courtoisie aux deux dirigeants, mais son esprit est ailleurs : il gère les derniers mois d’Obama.
Et le Hamas ? A part les rodomontades, il se tient sagement à distance de ce qui se passe. N’ayant pas encore surmonté la grande défaite de l’été dernier, il place la survie de son régime au-dessus d’une improbable intifada, sachant que Tsahal lui fera payer encore plus cher toute incartade.
Haroun al-Rachid, l’ancien Calife de Bagdad au IX-Xe siècle avait raison de dire que les démarches sages et politiques étaient supérieures aux machines de guerre ((al-kiyassa wa l fhama yaghlaboun harakat al harb…