Manuel Valls, les élections régionales et le FN
Hier ou avant-hier, le premier ministre français, Manuel Valls, a tenu des propos assez étonnants sur le FN et la nécessité d’empêcher ce parti, par tous les moyens, d’accéder à la présidence d’un région française. Il pensait probablement à la région PACA ou du Nord Pas de Calais.
Ces déclarations m’étonnent car si le FN n’est pas un parti comme les autres, est il anticonstitutionnel ? Si ce devait être le cas, alors on devrait tout simplement l’interdire. Et si on ne l’interdit pas, je ne vois pas comment l’empêcher d’accéder démocratiquement à la présidence d’une région…
En fait, je comprends bien le sens véritable des propos du Premier Ministre ; ils signent un certain désarroi, suite à l’érosion et au total discrédit de la classe politique. Ce qui fait débat c’est qu’entre 25 et 30% d’électeurs de ce pays accordent leurs suffrages, depuis déjà un certain temps, au FN : est ce qu’on va interdire à cette masse compacte de Français de se porter sur les candidats de leur choix, du seul fait que le FN présente quelques aspects inquiétants ?
Je pense que les partis traditionnels, dont le parti au pouvoir actuellement en France, ne répondent plus aux attentes des électeurs qui ont décidé de donner leur chance à un tout autre parti, lequel n’a encore jamais occupé de responsabilités gouvernementales. Est ce la faute du FN ? Non point puisque son programme est connu et que les Français se déterminent librement en sa faveur.
La vraie question que les dirigeants politique devraient se poser est tout autre : ce qu’ils font ne plaît pas à une majorité de Français. Je ne mets pas en cause la bonne volonté du pouvoir actuel mais il faut bien comprendre que les gens n’en veulent plus car, comme les partis de droite, il a échoué sur trois points majeurs : le chômage, l’insécurité et l’identité nationale.
On ne peut pas gouverner en faisant des coups, des stratagèmes, des tactiques politiciennes, etc… On gouverne en appliquant une politique claire et quand on n’y arrive pas, eh bien on laisse la place à d’autres.
Au lendemain du premier tour des élections régionales, qui promet d’être assez décevant pour la gauche, ce sera un teste de l’implantation du FN dans la France profonde. ET là les déclarations de tel ou de tel ne pèseront pas lourd face à ce que le peuple souverain aura décidé…
A méditer.