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L'abomination de la désolation, les attaques terroristes à Paris

L'abominationn de la désolation, les attaques terroristes à Paris, hier soir


 

L’abomination de la désolation

 

Tels sont les mots qui me vinrent à l’esprit hier soir, alors que nous achevions paisiblement et en famille le dîner du chabbat. L’expression se trouble dans un chapitre du livre de Daniel qui nous a donné le modèle de toute apocalypse juive classique et dont d’ailleurs s’inspire aussi le Voyant de Patmos.

 

Oui, une scène d’apocalypse : lorsque Daniel considère ce qu’il voit, cela dépasse tant et tant l’entendement, qu’il avoue sa sidération.

 

C’est à peu près ce que nous ressentons en voyant ce qui s’est produit dans la capitale française, faisant en maints endroits, jusques et y compris au stade de France où se trouvait le président de la République, plus de cent morts et près de deux cents blessés, sans compter les traumatismes que des milliers de gens ont subi et qui les suivront durant de longues années.

 

Ce qui m’a frappé en écoutant les témoignages des rescapés de ces tueries où les terroristes accomplissaient leurs macabres besognes sans le moindre état d’âme, rechargeant leurs fusils d’assaut méthodiquement et avec une froide détermination, comme si leurs instructions avaient été de tuer le plus de monde possible, oui, ce qui m’a frappé le plus, c’est l’incrédulité, l’irréel, personne n’a pensé qu’il s’agissait d’une attaque terroriste, tous ont cru à des pétards ou à d’autres détonations, mais jamais à des attaques de ce type. Je dois dire que trois jours avant ce terrible vendredi soir, j’avais dit à l’un de mes amis que je redoutais des événements graves pour la grande réunion sur le climat, prévue à Paris. L’ami a aussitôt réfuté mes craintes… Hélas ! Mais comment les services de renseignement n’ont ils rien vu venir ? Et comment ces terroristes ont il pu opérer sans éveiller le moindre soupçon ?

 

Or, tout dans ces attaques barbares reflète une planification parfaite : le choix des lieux, les plus fréquentés, la veille d’un weekend, le dévolu jeté sur une salle de théâtre, les cafés et les restaurants environnants, tout a été prévu et mené de manière quasi militaire. Même le choix du stade de France n’est pas le fruit du hasard. Le président de la République s’y trouvait.

 

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que l’EI a fait payer à la France son implication dans la guerre en Syrie. En effet, sur la foi de renseignements fiables, les frappes françaises ont été particulièrement efficaces, ce qui a provoqué la réaction que l’on connaît.

 

Qu’allons nous faire, que devons nous faire ? Il faut d’abord obvier à la carence des services de renseignements. Mais au niveau du public, il nous faut tenir compte d’une chose nouvelle dans la vie quotidienne : le pays est en guerre. En guerre contre une nébuleuse qui a des ramifications partout dans le monde. Il y a nécessairement en France des personnes qui ont servi de relais à tous ces massacres. Il faudra donc se livrer à des révisions déchirantes dans certains domaines sensibles. Il faudra aussi se pencher sur l’incompatibilité entre certaines croyances religieuses et de notre culture européenne. C’est ce qu’a dit Barack Obama et pour une fois je suis d’accord avec lui.

 

De manière indirecte, le président US porte une petite part de responsabilité, non pas dans les attentats, mais dans le temps accordé à l’EI au lieu de s’en prendre à lui dès le début. On l’a laissé occuper près de la moitié du territoire syrien, de larges portions de l’Irak, on a refusé d’envoyer des troupes au sol, etc… Il est vrai que depuis l’intervention russe, les choses ont changé. Pour la première fois depuis quatre ans, l’armée de Bachar avance et reconquiert des positions perdues ; les peshmergas ont eux aussi reconquis des localités stratégiques. En clair, il y a enfin une volonté politique et des pays comme la France ne s’entêteront plus sur des questions subsidiaires, aider Bachar ou ne pas aider Bachar ; il faut cesser de complaire absolument aux monarchies du golfe, Arabie Saoudite en tête, en réclamant le départ du président syrien : il tombera de lui-même, il partira de lui-même. Le soutien des Russes est lié à cela et Bachar ne peut rien refuser à son protecteur russe…

 

Au plan intérieur français, il semble que ces attaques au sein de notre capitale vont entraîner des bouleversements : faut il maintenir la réunion sur le climat ? Faut-il repousser les élections régionales ? Faut il enfin constituer un gouvernement d’union nationale ?

 

François Hollande et le PS doivent le comprendre : il faut une impulsion nouvelle. La patrie est en danger, il faut que les fractions politiques s’unissent en envoyant à Matignon et dans les ministères d’autres personnalités. Je ne dis pas que le gouvernement a failli, non point, je souligne simplement que le président doit prendre des décisions audacieuses, à la mesure de ce que nous venons de subir.

 

On ne peut plus raisonner dans les catégories politiques d’hier ou d’avant hier. Si Nicolas Sarkozy acceptait d’aller à Matignon pour une seule année et revenir dans l’opposition trois mois avant l’échéance de mai 2017. Ce serait une solution.

 

Malheureusement, les politiques se conduisent plus en politiciens qu’ en leaders responsables.

 

Mais qui sait : on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise.

 

 

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