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Jean des Cars, Nicolas II et Amexandra de Russie. Une tragédie impériale

Jean des Cars, Nicolas II et Alexandre de Russie. Une tragédie impériale

Lorsque vous avez ce beau livre de Jean des Cars, entre les main, vous ne le lâcherez plus, tant il est somptueusement illustré et magnifiquement écrit. C’est littéralement un beau livre, l’auteur a un style sobre et élégant ; c’est un vrai travail d’historien qui envisage les faits directement, sans jamais se perdre dans des détails ; et pourtant, on suit pas à pas la vie, hélas tourmentée et finalement tragique, de ce jeune homme qui s’écrie à la mort trop tôt survenue de son père : je n’ai jamais voulu être tsar !

Dès l’introduction, elle aussi, d’une remarquable clarté, on plonge dans le roman d’une vie commencée sous des auspices inquiétants : il y a , au début, l’assassinat du grand père du futur Nicolas II qui n’était peut-être pas fait pour les lourdes charges qui l’attendaient. On imagine les sentiments de cet adolescent qui assiste aux tout derniers instants de son grand père, victime d’un attentat… Il commit l’imprudence de sortir de son carrosse et de rester sur les lieux de l’attaque, au lieu de se laisser évacuer par sa garde. Un second assaillant arrive immédiatement et cette fois-ci le tsar est tué par l’explosion d’une seconde bombe.

Les deuils et les malheurs semblent avoir jeté leur dévolu sur un jeune homme qui a vécu à une époque néfaste pour son pays, et pour sa propre famille.

Mon propos ici n’est pas de relater par le menu ce qui est écrit dans ce bel ouvrage ; ce serait trop long, mais de mettre rapidement l’accent sur ce temps axial (Achsenzeit) au cours duquel Nicolas II a vécu et régné en Russie. Cependant, il faut dire un mot de la fin tragique de ce monarque et de sa famille. Le tsar, son épouse et leurs enfants seront cruellement exécutés par les révolutionnaires.

Mais l’Histoire a tout de même permis à la nouvelle Russie, présidée par Boris Eltsine, de demander pardon pour ce crime odieux. D’une certaine manière, ce grand pays a fini par se réconcilié avec lui-même et avec son histoire. Le régime communiste n’a plus laissé de traces , même s’il a fait d’innombrables victimes. Le prédécesseur de Vladimir Poutine a fait acte de contrition et surtout de repentance pour les crimes du passé. Je pense à un adage allemand qui stipule que les moulins de Dieu agissent lentement, très lentement, mais toujours finement (Gottes Mühlen mahlen langsam, langsam, aber fein )!

Avec ses talents connus et reconnus d’écrivain et d’historien, Jean des Cars, qui porte un nom si prestigieux, s’est admirablement acquitté de sa tâche. Il déroule sous nos yeux les grands moments d’une vie qui se termine tragiquement avec la fin d’une époque.

Si vous avez envie de vous plonger dans un tel univers presque entièrement englouti, lisez ce bel ouvrage de Jean des Cars.

Vous ne serez pas déçus.

Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 26 novembre 2015

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