La campagne pour les régionales s’emballe…
Pour la première fois depuis fort longtemps, une élection locale qui n’intéressait presque personne , mis à part les partis politiques et leurs différents candidats, prend un éclat particulier. Les plus hautes autorités de l’Etat, les grands leaders de l’économie, certains organes de presse et de multiples représentants du monde politique ont déclenché un tir groupé contre les candidates du Front National, dans deux régions principalement, le nord et le Var. il est vrai que le désenchantement et la déception engendrés par la politique de François Hollande sont tels que rien ne semble pouvoir arrêter la progression constante des deux Le Pen, Martine et Marion. Est ce que leurs adversaires qui tentent de conjurer le sort et les sondages ont choisi la bonne méthode en les décrédibilisant aux yeux de l’opinion publique, c’est loin d’être certain.
Pour comprendre cette lancée du FN qui risque bien de ne pas être celle que l’on croit, il faut rappeler une évidence : contre l’immigration, l’islamisme et l’insécurité, tous les gouvernements, toutes tendances confondues, ont échoué. Même quand le FN ne fait pas campagne, il avance. Rendez vous compte : on dit même que Claude Bartolone, président de l’assemblée nationale, serait au coude à coude avec le candidat du FN en Île de France. Sans porter de jugement de valeur sur l’un ou l’autre, c’est tout de même quelque chose. C’est sur cela que les forces politiques devraient s’interroger au lieu de discréditer les uns ou les autres.
Comme les sondages sont désespérément identiques et donnent le FN vainqueur au premier tour, les partis politiques qui ne sont nullement dirigés par des agrégés de philosophie ni par des gens de grande culture, tirent dans le tas, de manière désordonnée, s’en prennent aux autres au lieu de balayer devant leur porte. Et cette action un peu sauvage, au sens de parking sauvage, a suscité chez Martine Le Pen la réaction dont tout le monde parle depuis hier : Marine nomme directement et de manière univoque l’ennemi. Elle prévient : si elle devait être frustrée de sa victoire annoncée, et la chose n’est pas à exclure en cas de mobilisation conjointe de la droite et de la gauche, nous ne pourrions plus vivre en paix dans notre pays. C’est excessif évidemment et chacun le sait bien. Mais cela risque de produire l’effet escompté : les partis traditionnels ont perdu la confiance des électeurs, comme ce fut le cas de la droite lors de la défaire de Nicolas Sarkozy.
Les Français veulent donc de nouveaux visages et ils se disent : pourquoi pas le FN ? le programme économique de ce parti ne tient pas la route, notamment parce qu’il préconise la sortie de l’Euro. Le fera-t-il s’il gagne ? Evidemment que non, il ne le fera pas car il ne POURRA PAS le f aire… Mais même François Hollande, avant l’élection, avait nié l’existence de la crise économique, disant que le problème s’appelait Sarkozy : on connaît la suite : d’effroyables hausses d’impôts, les gens de na parlaient que de cela. J’ai entendu de vieilles dames de près de 90 ans en Normandie, dire qu’elles avaient dû demander à leurs enfants et petits enfants de payer pour elles ! Et cela a largement endommagé l’image du pouvoir actuel aux yeux des Français.
Au vu de ce qui précède il ne faut pas s’étonner de la montée en puissance du FN.
Pour bien envisager la suite des événements il faut attendre ; les résultats du premier tour seront excellents pour le FN car les Français veulent envoyer un grave avertissement a pouvoir actuel. Quant au second tout, il est presque certain que les triangulaires vont compliquer la situation de quelques uns.
Mais voilà, il y a eu depuis, les attentats du 13 novembre : et il ne faut pas confondre la popularité du chef de l’Etat et l’authentique popularité de M. François Hollande.
Mais une élection n’est jamais gagnée ni perdue d’avance. Cependant les Le Pen ont le vent en poupe.
MRH in TDG du 3 décembre 2015.