Dangereux dérapages verbaux entre la Turquie et la Russie
Il convient de surveiller cette affaire comme on surveille le lait sur le feu. La Turquie, et singulièrement ses dirigeants actuels devraient prendre conscience de la gravité de leur situation : il n’est jamais bon d’avoir pour ennemi –et la destruction du chasseur russe est un acte de guerre- un homme nommé Vladimir Poutine.
Le couple de l’exécutif turc croit avoir le vent en poupe ; il a arraché à l’UE presque trois milliards d’Euros pour restreindre la liberté de mouvement des migrants en partance vers l’Europe. Les Turcs ont conservé ce moyen de pression sur l’Europe pour obtenir la réouverture des négociations avec l’Union Européenne. Les Turcs se croient donc en position de force ; ils se trompent gravement et lourdement. Entre eux et la Russie, le monde entier choisira toujours ce dernier pays. Et il n’est pas sûr que l’OTAN volera à son secours en cas de problèmes violents.
Il suffit de voir comment Poutine a contraint les alliés occidentaux à revoir leur position à l’égard de Bachar, l’ennemi juré d’Erdogan. Désormais, tous les regards se tournent vers le pays du Bosphore, suspecté de laisser les rebelles de Daesh entrer chez lui, se reposer, se faire soignent et y écouler leur pétrole. Or, ce sont ces mêmes camions citernes que Russes, Américains et Français détruisent implacablement afin d’assécher le circuit financier de Daesh. Et les Russes formulent de très graves accusations contre la Turquie et certains de ses milieux dirigeants : en plein COP 21 les accusations ont été formulées provoquant des dénégations indignées de M. Erdogan.
Et ce n’est pas fini : les mesures de rétorsion économique vont battre leur plein. Ce sera une véritable guerre économique et chacun sait que la guerre économique aboutit presque toujours à la guerre tout court.
Donc, les Turcs qui ont ouvert le feu les premiers devraient chercher une solution pacifique et ne plus verser d’huile sur le feu.