François Hollande, entre fraternisation et manœuvre de prédation
La presse ne parle que de cela : la tentative de François Hollande de jouer de la division de la droite pour neutraliser ses rivaux de la présidentielle, tant à droite qu’à gauche. Selon certains commentateurs un peu rapides et peu profonds, le locataire actuel de l’Elysée serait le maître du jeu : il aurait neutralisé la gauche de la gauche, et tiendrait en otage les leaders de la droite qui vont s’entredéchirer, le laissant apparaître au second tour contre Marine Le Pen, laquelle l’aurait aucune chance de l’emporter, permettant ainsi sa réélection.
C’est très bien sur le papier et cela évacue une quantité d’éléments absolument incontrôlables. D’abord, il y a la situation intérieure concernant le chômage et le terrorisme. On ne comprendrait pas que le pouvoir, pris au piège des défis réels, accepte d’associer la droite à la gestion de ces deux dossiers alors qu’il a toujours refusé d’appliquer ses amendements et subi d’infernales critiques sur ces deux sujets.
Certes, deux hommes de droite ont sauvé leur tête (mais à quel prix !) en acceptant de faire des appels du pied aux électeurs de gauche, encouragés par le PS à céder la place. En agissant ainsi, Hollande n’a pas fait de cadeau à la droite, c’est un prêté pour un rendu. : j’ai fait voter pour vous, je vous ai sauvé la mise, vous en ferez autant pour moi au second tour de la présidentielle où je compte bien être présent…
Encore une fois, sur le papier, c’est très bon. Mais regardez le taux de croissance, l’INSEE a dû revenir sur ses prévisions excessivement optimistes. L’impact économique des attentats de Paris était imprévisible. Tout a été impacté : les avions, le tourisme, la consommation, les achats, les dépenses en tout genre ! Et il faudra pas mal de temps pour que les choses repartent.
Au plan politique, les écologistes semblent sonnés par leurs décevants résultats aux récentes élections et Duflot n’a même pas eu la pudeur de se faire oublier, elle a tendu une main que peu s’empressent de prendre…Mais rien ne dit que sa volonté de compter ou de se venger de Hollande ne vas pas renaître. Et n’oubliez pas Arnaud Montebourg, remercié sans ménagement du gouvernement qui réservera des surprises. Cela, pour la gauche, où le camarade Mélenchon est toujours en embuscade et un sondage va jusqu’à la créditer de 12%, un drame pour Hollande !
Enfin la droite, rien ne laisse prévoir que LR vont suivre Jean-Pierre Raffarin, ce Poulidor de la politique française, et qui n’a pas laissé de souvenir impérissable lors de son passage à Matignon, il a fermement accompagné la paresse chiraquienne : se laisser aller, se laisser porter par les événement, bien manger, bien profiter des plaisirs et des avantages du pouvoir.
En fait, le PS devrait organiser une primaire s’il veut avoir quelque chance de l’emporter. Cela fait longtemps que Hollande s’en sert sans le servir. Or, nul n’est éternel.