Les troubles en Corse : à surveiller comme le lait sur le feu…
Il y a un peu plus de quarante ans, VGE avait parlé de l’âme corse, signifiant par là que la sensibilité des insulaires devait être respectée, ou au moins qu’il fallait en tenir compte. Certes, j’aime la Corse et les Corses, mais je dois reconnaître qu’ils sont un peu spéciaux. Surtout pour un parisien qui ne connaît nullement cette appartenance insulaire. L’insularité, c’est bien mais il faut s’ouvrir aussi aux autres, sans toutefois accepter sans rechigner que les nouveaux venus prennent le pouvoir chez vous. C’est tout le problème avec l’île de beauté. Car l’île est vraiment très belle.
Et si les Corses ne s’y étaient pas opposés par tous les moyens, on aurait bétonné leur littoral et défiguré leur île. Néanmoins, je désapprouve les moyens itilisés pour se faire respecter.
Quand les enfants étaient jeunes, nous avons passé nos vacances d’été trois ans de suite en Corse du sud. Nous en avons gardé des souvenirs merveilleux, mais nous avons aussi assisté à des scènes absolument uniques et absolument improbables sur le continent.
Par exemple, dans un restaurant au bord de l’eau, le patron peut considérer que vous lui avez mal parlé et refuser de vous servir, voire vous mettre à la porte… La même chose sur une plage. Et aussi dans un autre lieu si l’on considère que vous faites trop de bruit. Le maître d’hôtel d’un splendide établissement, très luxueux, se plaindra si des clients fortunés lui parlent avec une certaine désinvolture, estimant que sa dignité est mise à mal… Même s’ils acquittent une note très onéreuse.
Bref, des comportements un peu à part.
Dans l’affaire qui occupe les journaux, j’ai retenu une ou deux réactions qui identifient bien le mal et sa nature : à la télévision, deux dames corses, ont dénoncé avec une véhémence incroyable l’attitude des maghrébins qui auraient agressé les pompiers et les policiers. Elle sont dénoncé l’impuissance et l’inertie de l’Etat français, soulignant que la Corse n’admettra jamais de tels crimes sans réagir. D’où les événements que nous vivons et qui ne sont pas près de s’arrêter.
Les Corses veulent être maîtres chez eux. Je ne pense pas que leur majorité soit pour l’indépendance, ils veulent simplement leur autonomie et empêcher l’établissement de populations issues d’autres cultures, d’autres comportements, en contradiction avec leur propre mode de vie. Mais cela ne justifie pas que l’on saccage un lieu de prière, même si ce local n’était pas officiel ni déclaré à la préfecture (d’après Fl. Philppot).
Les manifestants et les victimes de cette agression ont dit que leurs agresseurs voulaient pratiquement les tuer et que les coups de barre de fer assénés à leur camion auraient pu leur coûter la vie.
Un dernier point : les Corses considèrent que l’Etat ne réagit pas, qu’on ne peut pas lui faire confiance, qu’il est paralysé, etc… D’où leur volonté de se faire justice eux-mêmes et d’arrêter les coupables.
D’un point de vue plus général, et en lien avec l’autre débat sur la déchéance de nationalité, on a l’impression qu’une certaine communauté religieuse en France commence à poser un problème global. En clair, il y a une rupture de l’homogénéité de la société française qui se constate dans les banlieues, à tous les niveaux, depuis l’école maternelle jusque dans la vie professionnelle. Les attentats de janvier et de novembre ont mis cette plaie (car c’en est une) à nu. Comment guérir la société française ? Comment rétablir ou favoriser l’unité ?
Nous sommes pour la déchéance de la nationalité mais cela divise nettement la majorité actuelle et risque d’entériner une profonde désunion. La société française n’a pas besoin de cette nouvelle césure.
Le FN a peut-être raison de dire qu’il ne faut plus accueillir de nouveaux migrants et se concentrer sur l’intégration de ceux qui sont déjà là.