Quitter l’état d’urgence sans jamais en sortir ?
Les propositions du Premier Ministre français visant à muscler considérablement la législation anti-terroriste peuvent se comprendre. Certes, l’actuelle ministre de la justice ne sera pas d’accord, mais il y a de fortes chances pour que le problème soit résolu lors du prochainement remaniement. Il est, par exemple, inconcevable que cette dame porte devant le parlement un projet qu’elle a condamné publiquement depuis le début. Même François Hollande ne pourra pas le permettre, sauf à perdre toute crédibilité aux yeux de la France entière.
Ayant accès aux meilleures sources concernant les dangers terroristes qui menacent le pays, l’actuel Premier Ministre veut transformer l’état d’urgence en état normal, habituel car il sait que l’arsenal juridique est largement insuffisant. Il tire probablement les leçons des failles juridiques des institutions lors des attentats. Et surtout il a compris qu’un troisième attentat serait fatal au gouvernement et au président de la République.
Pour ma part, je trouve que Manuel Valls a raison, il est fondé à demander un renforcement de l’arsenal policier : on peut fouiller les voitures et les maisons, on peut perquisitionner même de nuit, les policiers peuvent faire usage de leurs armes sans attendre d’être criblés de balles d’armes de guerre, bref on se passe des autorisations des juges.
On est conscient des exigences de l’état de droit, mais il faut les aménager quand on sait que les terroristes s’en servent pour semer la mort et la désolation. Je comprends que des esprits chagrins s’élèvent contre de telles mesures, après tout, c’est habituel, ils sont là pour cela, mais pensons au 17 morts de janvier et aux 130 morts de novembre ! Peu me chaut que soient respectées les règles de l’état de droit, ce qui compte pour moi, c’est la préservation des vies françaises, le rétablissement de l’autorité de l’Etat, la fermeture ou la surveillance des frontières et l’expulsion de réfugiés illégaux qui n’ont rien à faire en France. Songez donc à la peine des familles, ayant enterré les leurs quelques semaines avant les fêtes de fin d’année, résonnant pour elles comme des fins de vie : les parents ayant perdu leurs enfants, les enfants devenus orphelins, les hommes, les femmes, les frères, les sœurs… Je ne veux pas de métaphysique du droit, je laisse cela à Kant , morts sans jamais avoir eu d’enfant. Il a expliqué que le droit existerait même sans monde !!!
Regardez ce qui s’est passé dans la patrie de Kant, à la gare principale de Cologne, le soir de la Saint Sylvestre ! Et déjà on nous dit d’éviter des amalgames alors que la première réaction aurait dû être la compassion pour les femmes allemandes victimes de viol ce soir là…
Ces jours-ci, on a pu voir ad nauseam les reconstitutions télévisuelles des attaques venues principalement de Belgique ; on a vu comment les terroristes ont su se mouvoir tranquillement dans différents pays grâce à Schengen ! N’est il pas normal que les autorités de chaque pays cherchent à protéger leurs concitoyens ? C’est de cela que s’inspire la démarche de Manuel Valls qui sait que l’évolution de la société française au cours des dernières décennies a favorisé l’émergence d’ennemi intérieur presque insaisissable. Le fait que de vraies scènes de guerre se soient déroulées à Saint-Denis, dans le 93, prouve que des territoires échappent désormais à l’autorité de l’Etat…… Il doit tout faire pour les reconquérir.
La situation est grave. Certains lecteurs de ce blog auront relevé un durcissement du ton et une focalisation sur certains thèmes comme le fanatisme, le communautarisme, l’immigration incontrôlée, etc… Ma réaction est : comment faire autrement ? Les plus hautes autorités de l’Etat tiennent mordicus à la déchéance de nationalité pour les binationaux, même ceux nés en France. Pourquoi, croyez vous, qu’elles le font même contre vents et marées ? Parce que la gravité de la situation l’exige.
Comme vous pouvez le remarquer, Schengen est mort et ne ressuscitera plus, la chancelière allemande risque de compromettre sa réélection à cause justement de ses mesures prises en faveur des réfugiés. Je doute, connaissant bien les Allemands, qu’elle soit suivie par ses concitoyens, eux qui aiment avant tout l’ordre et la discipline.
Manuel Valls a donc raison de proposer de telles mesures. Il faut le soutenir sur ce point.