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François Hollande, sifflé, hué, appelé à démissionner au salon de l’agriculture : le debut de la fin ?

François Hollande, sifflé, hué, appelé à démissionner au salon de l’agriculture : le debut de la fin ?

Quel désolant spectacle ! Un président de la République, tout juste revenu d’un long séjour à l’autre bout du monde, qui est presque conspué par des jeunes agriculteurs en colère, lui tournant le dos, revêtus d’un tee-shirt avec l’avertissement suivant : je meurs..

Les affiches suspendues au-dessus des stands appellent à la démission du président. Un président qui avance entouré d’une nuée de gardes du corps, inaccessible, protégé par des policiers qui le coupent de ceux auxquels il est justement venu rendre visite. Et cela ne fait que commencer puisqu’à neuf heures le public sera admis dans l’enceinte et là le pire est à craindre… Le mieux serait que François Hollande rentre sagement à l’Elysée et abandonne enfin cette technique mitterrandienne consistant à tenter de passer entre les gouttes.

Sans faire preuve de partialité, j’ai vraiment l’impression que ce n’est plus une manœuvre de journaliste, Fr Hollande a battu des records d’impopularité, il est certain que sa côte de popularité, ou ce qui en reste, va en prendre un coup après ce que nous avons vu sur tous les écrans de télévision…

Ces scènes ont produit un effet désastreux dont le principal intéressé devrait tirer la leçon. J’exclus un départ immédiat, mais une nouvelle candidature serait suicidaire. En moins de 13 mois, jamais il ne pourra remonter la pente. De tous côtés la colère gronde : l’aéroport des Landes, le mécontentement agricole, le monde salarié dans sa totalité vent debout contre la loi dite El Komry, le chômage, les retraites, les déficits, et je ne parle même plus de la sortie violente et virulente de Martine Aubry…

Certains vont jusqu’à dire que le bilan destructif de Fr Hollande bat tous les records, il est allé bien au-delà de tous ses prédécesseurs ; hier soir, je suivais une émission politique à la télévision et j’ai entendu de vieux militants socialistes dire que le quinquennat a commencé avec un slogan (mon ennemi c’est la finance) et s’achève avec une loi anti-salarié, digne du XIXe siècle… Et ces vieux militants disaient qu’ils avaient rendu leur carte et ne voteraient plus jamais pour Hollande.

Il y a donc le feu à l’intérieur et à l’extérieur. Certains instituts envisagent même l’implosion du PS.

Regardons les choses plus objectivement : il est indéniable que Fr. Hollande pratique une politique en tout point aux antipodes de ce qu’il avait avancé. Il a perdu 4 ans ! Aujourd’hui, il précipite la cadence à des fins personnelles car il songe à se représenter. C’est humain, mais ce serait une erreur lourde de conséquences de sa part car il fera perdre son camp. C’est donc une façon de s’accrocher au pouvoir. Certes, il a fait ce qu’il a pu mais il s’est trompé sur la situation réelle du pays. Il n’a jamais anticipé avant de prendre enfin conscience de l’imminence des problèmes… Dommage.

Tous les experts dont je ne suis pas sont d’accord pour dire que même au sein de l’exécutif, on se demande qui commande vraiment, qui décide. Valls donne l’impression de s’imposer au président. Cela fait penser à une phrase d’un journaliste US du temps de Nixon et Kissinger. Nixon commande en suggérant tandis que Kissinger suggère en commandant. Or, certains socialistes commencent à se demander s’il ne faudrait pas changer de premier ministre, offert en sacrifice expiatoire à un électorat déçu et en colère. Mais par qui le remplacerait-on ?

Martien Aubry ? Impossible, elle vient de brûler ses vaisseaux. François Bayrou ? Il refuse de s’embarquer sur le Titanic. Reprendre Jean-Marc Ayrault ? Quel aveu de faiblesse et d’impuissance ?

La seule alternative est d’envoyer des signaux de non candidature pour 2017. Personne, à l’exception de Dieu (qui ne compte pas en politique), ne pourra recréer des conditions favorables pour les mois qui restent. Le camp présidentiel avait compté sur l’esprit unitaire de janvier où la popularité de Fr Hollande avait repris des couleurs. Hélas, cela n’a pas duré et les vrais problèmes sont toujours là…

Fr. Hollande devrait cesser de se prendre pour un Mitterrand. Il suffisait de voir les traits crispés de son visage, ce matin même, sa mâchoire serrée et celle de son ministre de l’agriculture pour voir où nous en sommes vraiment.

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