Que va devenir la loi travail?
Visiblement, cette loi est mal partie. D’abor, le nom qui lui est donné abusivement n’est pas juste. Madame El-Khomry est très touchante, très émouvante, mais elle n’a pas les épaules assez larges pour porter une telle loi. N’y voyez aucun machisme ni aucune réserve, une telle législation nécessite un certain coffre et une certaine expérience. Or, sans être désagréable, le compte n’y est pas.
Hormis cette question de personnalité, le projet de loi était très bon à l’origine, avant d’être vidé de son contenu. Or, même les frondeurs du PS refusent de voter le texte en l’état. La droite, quant à elle, juge le texte dénaturé puisque le gouvernement a dû céder sur un certain nombre de points.
Il est difficile de rentrer dans le détail mais certains points étaient de nature à transformer en profondeur les relations entre employeurs et employés. Notamment quand on privilégie les ententes au sein de l’entreprise, au détriment des accords au plan national. Les syndicats se sont sentis marginalisés.
Il y a aussi les facilités de licenciement qui ne passent pas. Les syndicats et la gauche ne veulent pas qu’une entreprise multinationale puisse dégraisser ses effectifs en France tout en ayant une exploitation florissante à l’étranger. Enfin, il y a la surtaxassions des CDD. Cette mesure arrachée à Manuel Valls a braqué durablement le Medef qui souhaite désormais le retrait de la loi.
Que va t il se passer à l’Assemblée ? Selon le dernier comptage il manquerait 40 voix pour l’adoption de la loi. Va t on retirer le texte ? Ce serait catastrophique pour l’image du président et de son gouvernement. Après le retrait de la loi sur la déchéance de nationalité, ce serait le coup de grâce. Le gouvernement est donc à condamné à vivre entre le marteau et l’enclume : soit recourir au 49,3 soit plier et dénaturer le texte encore plus.
Ja France reste rétive au changement. C’est ainsi, on n’y peut rien, la preuve !