Suppression des visas pour l’entrée des Turcs en Europe: L’Union européenne ne doit pas céder
Tout le monde critique le double jeu de la Turquie qui soutient en sous main les ennemis de la coalition occidentale au motif que c’est ce double jeu qui sert le mieux ses propres intérêts nationaux. Or, ses intérêts reviennent à annihiler toute tentative d’ériger un futur état kurde indépendant. D’un autre côté, c’est d’insérer l’Europe, qui se refuse à l’admettre en son sein, dans un corset d’acier pour lui imposer ses propres vues et lui soutirer des milliards. Et comme Madame Merkel suit son propre jeu et impose au reste de l’Union ses propres vues, Les Turcs ont su profiter de cette faille. Mais le plus grave, ce n’est pas l’argent, ce sont les Turcs qui peuvent désormais entrer en Europe sans visa. En fait, ce n’est pas bien grave, mais cela signifie qu’ils viendront et resteront. C’est une manière d’imposer son entrée concrète dans l’Europe ; une fois que les gens seront là, comment faire pour les renvoyer chez eux ? Madame Merkel confond un peu trop ses propres intérêts avec ceux de l’ensemble de l’Union. Il est évident que certains pays européens très catholiques comme la Pologne, la Hongrie et quelques autres n’accepteront pas d’ouvrir leur pays à une invasion étrangère. Que va faire la France ? J’ai entendu des députés européens français exprimer les plus sérieuses réserves concernant ces facilités accordées à un Etat turc dirigé par des islamistes. Je ne pense pas que les référendums sur l’entrée de la Turquie au sein de l’UE seront favorables à ce pays. Même les diplomates européens à Paris sont d’avis que l’on ne respectera pas ces promesses faites à une Turquie en position de force. Il faudra attendre que la situation se règle en Syrie, que les flux migratoires se stabilisent, voire se tarissent et l’Europe négociera avec ce voisin instable en position de force. Personne n’acceptera que 85 millions de Turcs entrent en Europe. Pour faire partie de l’UE il faut partager un minimum de valeurs communes avec l’humus culturel de ce continent. Or, on voit que l’actuel président turc n’hésite pas à faire embastiller des adversaires politiques, des journalistes indépendants et des Kurdes indépendantistes. L’UE risque d‘éclater sur l’épineuse question turque : on peut accorder des facilités commerciales à la Turquie mais sans l’admettre au sein de l’UE. Elle est une puissance régionale dont la zone d’influence s’étend des anciennes républiques musulmanes soviétiques à la Syrie et à l’Irak. Vous voyez l’Europe ayant une frontière commune avec l’Irak et la Syrie, deux pays arabo-musulmans en pleine déliquescence ? C’est impensable. Madame Merkel va subir des déconvenues électorales dans quelques mois. Aucun pays ne pourra réussir le pari qu’elle engage.