Le désarroi des démocraties occidentales : les migrants, la sécurité et la liberté…
Le journal Le Monde en date du 22 octobre (parallèlement à la Süddeutsche Zeitung de Munich publient toute une page sur le dialogue et la coopération entre le Conseil constitutionnel et la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Il s’agit de voir comment on peut préserver les libertés publiques tout en assurant la sécurité des citoyens de plus en plus menacés par les actes terroristes, et donc de plus en plus tentés par l’envoi par dessus bord de l’Etat de droit.
En fait, c’est le démantèlement de la soi disant jungle de Calais qui m’a inspiré cet éditorial de ce matin. Les démocraties sont faibles et leurs ennemis se servent de ces faiblesses (qui honorent nos régimes) pour attaquer partout où ils le peuvent l’Etat de droit.
Ce qui me frappe, c’est qu’il fait évacuer la jungle, c’est une obligation qui s’impose à tous, mais qu’au regard du droit des gens, reconnu par nos régimes européens (à l’exception de la Pologne et de la Hongrie, mauvais élèves de la classe européenne ?), nous ne pouvons pas forcer des êtres humains, apatrides ou réfugiés politiques pour la plupart, à quitter un lieu contre leur gré…
Victor Hugo, cité dans l’entretient par Laurent Fabius, rappelle que souvent la foule est l’ennemi du peuple, ce qui signifie que l’on ne peut pas changer les principes de l’Etat de droit au gré des majorités nécessairement changeantes et évolutives. Le droit est immuable dans ses principes fondamentaux même s’il peut connaître des adaptations. Exemple : il est interdit de tuer, le meurtre est unanimement condamné mais pendant la guerre il est recommandé et recherché. L’être humain, partout où il se trouve, est mon frère en humanité, mais les ressortissants d’un pays ennemis se voient généralement internés… Etc…
Nous n’avons pas compris que le monde était devenu un seul village planétaire : des Afghans, des Erythréens, des Soudanais, des Syriens, des Irakiens, des Africains de toutes provenances risquent chaque jour leur vie pour quitter cet enfer qu’est devenu leur pays. Mais ici, en France, sans parler de la Suisse, des villages et des villes ne veulent pas de ces contingents de réfugiés qui risquent de compromettre leur bon vivre… Avons nous le droit de les condamner ?