Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le macronisme, c'est l'enterrement fu hollandisme

Le macronisme, c’est l’enterrement du hollandisme

Comme tous les commentateurs politiques du pays, j’ai été renversé par le résultat des élections présidentielles et par le résultat prévisible des élections législatives. Une conclusion s’impose : Macron a enterré Hollande qui fut pourtant son tuteur et son père en politique. La seconde conclusion touche à l’état de décomposition avancée d’une classe politique complément dépassée, autiste,  déconnectée de sa base et dont le mandat de Fr. Hollande est l’illustration la plus achevée, je veux dire la plus décomposée, dans le sens du pourrissement. Nous ne connaissons pas, dans l’histoire récente ou ancienne, un quinquennat plus médiocre, plus néfaste ni plus incompétent.  L’Elysée coupe son locataire des autres et de la réalité, les conseillers-courtisans hésitant à dire au monarque républicain ce qui se passe vraiment dans le pays.

Le macronisme, c’est l’enterrement du hollandisme

 

Je pense que c’est à cette aune qu’il faut mesurer l’incroyable discrédit de cette classe politique qui a été balayée par des candidats-députés absolument inconnus, inexpérimentés, sans aucune attache partisane ; et ce sont eux qui l’emportent. Regardez Paris dont les circonscriptions largement convoitées étaient réputées imprenables tant leurs titulaires les avaient érigées en baronnies, en fiefs…… Ces gens sont tous éliminés, et de quelle façon, par des candidats absolument novices. Les Français avaient adressé des avertissements à leurs élus qui continuaient de les ignorer superbement. Et puis comment admettre que des millions de Français (FN, France insoumise, etc) ne soient pas représentés à l’Assemblée Nation ? Comment admettre que cette dernière soit ramenée à une simple chambre d’enregistrement ?

Comment s’explique le coup de génie d’Emmanuel Macron dont peu de gens  prévoyaient vraiment l’élection ? L’homme associe à un engagement dans le secteur politique et public un bref mais très marquant passage dans le secteur privé, notamment bancaire. Pris sous les ailes de Hollande, il a vu, à bout portant, la nudité du roi. Et ce ne devait pas être beau à voir. Hollande a commis toutes les fautes qu’il ne faut jamais commettre. Il s’est cru tout permis. Au lieu de gouverner, il a voulu présider, un peu comme les anciens rois de France. Un grand préfet ami m’a confié, à son sujet, qu’on n’avait pas quitté la monarchie… Mais il y a plus, il y a aussi les scandales de la vie privée qui ont abîmé la fonction présidentielle ; les atermoiements au sujet d’une éventuelle première dame, la nomination au gouvernement de la mère de ses quatre enfants, la promotion de personnes étrangères au bloc traditionnel français, toutes ces choses ont fini par produire un effet cumulé que le monarque en son palais n’a pas jugé comme il convenait.

Et la sanction est venue, elle s’est abattue telle une vague de plusieurs mètres de haut, au point que bien qu’avide de pouvoir, Hollande a jugé bon d’éviter l’humiliation ultime et de s’abstenir. Ce fait est unique dans les annales. Le désaveu fut cinglant : huit électeurs sur dix n’en voulaient plus…

Que l’on ne prenne pas cet éditorial comme une sorte de règlement de comptes. Il n’en est rien. On ne tire pas sur une ambulance. Un principe talmudique dit que lorsque le bœuf est à terre les couteaux au-dessus de sa tête se multiplient : nafla tourta istagui sakinayhou…  Et il faut respecter la sagesse talmudique et s’en insprrer.

Mais ici, ce n’est pas ce qui nous inspire. En décidant de ne pas se représenter, l’ancien président aurait dû annoncer sa démission dans le même souffle. Mais voilà l’amour, la jouissance du pouvoir, l’exercice monarchique de ce même pouvoir lui ont fait croire qu’il pouvait tout se permettre. Le résultat est imparable : son parti est menacé de mort clinique et les centaines de députés présents dans sa majorité ne sont même plus sûrs de pouvoir réunir le nombre nécessaire pour former un groupe… Et l’intéressé a eu le toupet de dire qu’il avait redressé la France !!

Je m’explique le succès foudroyant d’Emmanuel Macron par le rejet, voire le dégoût du hollandisme. Quand on voit l’homme, quand on l’écoute, on se demande comment il fonctionne. Il a, dix ans durant, gouverné le PS en usant de petites tactiques, en divisant pour régner et a cru pouvoir utiliser la même méthode à l’Elysée. Il a fait perdre au pays plus de deux années en jetant les électeurs dans des réformes sociétales, censées faire oublier le chômage, le pouvoir d’achat et l’insécurité croissante en raison du terrorisme. Il a divisé le pays, inutilement.

 On se souvient de cette phrase attribuée à Winston Churchill : on peut mentir à quelqu’un tout le temps, on ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps…

Quand Macron a commencé à manifester des velléités d’indépendance, d’autonomie  vis-à-vis de son mentor, Hollande a cru pouvoir continuer à driver son protégé comme bon lui semblerait. On se souvient de ce pathétique propos présidentiel à la télévision : il (Macron) sait ce qu’il me doit… L’intéressé fit aussitôt savoir qu’il n’était l’obligé de personne. Si Hollande avait aussitôt réagi, il aurait brisé la dynamique Macron. Heureusement, Dieu soit loué, son jugement fut obscurci par des conseillers très proches de lui mais qui roulaient déjà pour le futur président, l’actuel.

Hollande a appris à se jouer de tout le monde, mais il existe une justice immanente, un ordre éthique universel ; ce qui permet toujours le rétablissement du Bien et de la Vérité.

Il faudra bien faire un jour le procès du hollandisme. Le PS ou ce qu’il en reste, le fera et certains ont déjà commencé. Je ne comprends pas du tout la banderole au dessus de rue de Solferino : Merci…

Quel leurre de soi-même, quelle cécité, quelle ignorance du principe de réalité !!

Emmanuel Macron a compris qu’il fallait faire le contraire de ce que faisait un Hollande frappé d’incontinence médiatique ! Depuis son élection, il ne se précipite pas sur les plateaux de télévision. Il ne crie pas victoire après les législatives dont le second tour, dimanche, va lui offrir plus de 400 députés…

Les commentateurs les plus cruels ont imaginé un président disant à Hollande : Merci pour ce moment…

Si Emmanuel Macron tient ses promesses, il pourra inaugurer une ère nouvelle de la politique intérieure française. Il fera des réformes dont le pays a besoin alors que depuis des décennies il vit largement au-dessus de ses moyens. Il remettre la France au travail. Et surtout il laissera le Premier Ministre œuvrer… Il ne remplacera pas la politique par la communication. Il ne confondra pas la stratégie avec la tactique.

La politique n’est pas un métier, c’est une vocation temporaire. Regardons les pays autour de nous : les autres premiers ministres ne restent pas en politique des décennies. Macron a dit que dans dix ans il aura quitté la politique… Tiendra t il parole ? Les tentations monarchistes sont très fortes. Un exemple : chaque vendredi après-midi, Madame Angela Merkel quitte ses appartements de fonction et se rend dans son appartement berlinois et le samedi elle va faire ses courses au supermarché du coin avec ses deux gardes du corps. Elle fait la queue à la caisse comme tout le monde. En France, le président se rend dans de somptueuses résidences à Versailles ou à Rambouillet dans les chasses présidentielles, par exemple. En été, c’est le Fort d e Brégançon………

Cela doit cesser. Sinon le peuple de France fera de nouveau le ménage, en excluant de la consultation électorale les partis traditionnels.

Ce pays que l’on croyait profondément assoupi s’est brusquement réveillé ; il a renvoyé sans ménagement ceux et celles qui entendaient l’anesthésier en transformant en rentes viagères leurs postes électoraux.

C’est peut-être le renouveau français.

MRH

Les commentaires sont fermés.