L’ambassadeur d’Allemagne à l’ONU, le Dr Harald W. Braun, tire sa révérence, mission accomplie
Pendant au moins trois années pleines, l’Allemagne a disposé d’un éminent diplomate pour la représenter à l’ONU en tant que représentant permanent. Après tant de bons et loyaux services, l’ambassadeur Braun se retire. Il sera regretté par tous ses collègues qui ont apprécié sa finesse, sa délicatesse et son efficacité.
Un mot sur ce grand personnage dont le talent égale la discrétion et la modestie.
Comment ai-je rencontré ce très sympathique personnage ? Souvent, dans la vie, les choses arrivent par hasard : le prédécesseur de Monsieur Harald W. Braun, H.W. Beuth, au poste de ministre plénipotentiaire de l’ambassade d’Allemagne à Paris, s’apprêtait à quitter son poste pour une nouvelle affectation et il laissa à son successeur quelques recommandations, notamment prendre contact avec moi et maintenir mes relations étroites avec l’ambassade d’Allemagne à Paris.
Dès notre première rencontre, le courant passait. J’ai été impressionné par ce diplomate polyglotte, doté d’une finesse intellectuelle rare et ouvert sur le monde. Harald Braun se sentait très bien dans son poste à Paris ; chaque fin de semaine ou presque, il rejoignait sa chère épouse à Munich. Mais les qualités de cet homme le firent remarquer par le ministre de l’époque qui l’invita à le rejoindre à Berlin en qualité de secrétaire général du ministère. Il me téléphona pour me dire combien quitter Paris le peinait mais qu’il n’avait pas d’autre option que de dire oui… Il se rendit donc à Berlin après avoir organisé rue Marbeau une belle soirée d’adieu où tous les diplomates en poste dans la capitale française étaient présents. Danielle et moi étions sur place et avons tenu à marquer notre amitié pour Harald et sa chère épouse Ute.
Mais la carrière du future ambassadeur ne s’arrêta pas là ; peu après, il fut promu Staatssekretär des auswärtigen Amtes, c’est-à-dire conseiller diplomatique du gouvernement allemand. Dès lors, la voie était ouverte, libre, pour accéder au poste prestigieux de représentant permanent de l’Allemagne auprès de l’ONU. Un parcours sans faute qui trouve son couronnement dans une carrière exemplaire à tous égards.
Polyglotte, francophile, très cultivé, Harald Braun quitte bientôt ses fonctions à New York. Mais pour ce remarquable diplomate, ce n’est pas comme un marin qui pose son sac, i.e. qui se retire. Après quelque temps de repos et de recueillement, l’ambassadeur Braun va sûrement se lancer dans de nouvelles aventures. Nul doute que cette seconde carrière sera couronné de succès.
L’Allemagne doit à ces grands diplomates la transformation radicale de son image. Je sais de science sûre que les relations entre l’ambassadeur Braun et son collègue israélien Danny Danon sont excellentes. La République Fédérale conduit une politique responsable, consciente de ses devoirs et de ses engagements moraux à l’égard de tant de peuples, notamment des juifs. Et je me souviens d’une belle soirée passée au Kind David de Jérusalem lorsque l’ambassadeur Braun avait accompagné le président de la République Gauck lors d’une visite officielle en Israël.
Je tenais absolument à rendre un hommage mérité à un grand ambassadeur et à un ami très cher qui nous a récemment accueillis dans sa belle résidence à New Yok, au cours du mois d’avril.
Bonne chance à Monsieur l’Ambassadeur et à sa chère épouse.
Maurice-Ruben HAYOUN
In Tribune de Genève du 25 juin 2016