L’Europe a-t-elle encore un avenir ? Telle est la question de plus en plus angoissante que les gens se posent dans le vieux continent, menacé par d’incessantes arrivées de migrants et de réfugiés et hanté par des attaques au couteau quasi quotidiennes, à Paris, Bruxelles, Barcelone, Berlin, Hambourg, Milan, Londres, Rotterdam, Turku, Helsinki et ailleurs.
Il y tout juste deux ans, la vieille Europe croyait que ces attaques ne concernaient que Tel Aviv, Haïfa ou Beersheba, à savoir les cités israéliennes. Les gouvernements européens découvrent avec stupéfaction que cette maladie est mondiale et que nul n’est à l’abri. Comment en sommes nous arrivés là ?
Une réalité saute aux yeux : les pays d’accueil de toutes ces masses de migrants n’ont pas effectué un simple travail de concertation et d’organisation : expliquer aux nouveaux-venus que le continent sur lequel ils mettaient le pied repose sur des valeurs judéo-chrétiennes qui ne sont pas nécessairement les leurs mais que cela ne les dispense nullement de les respecter à la lettre : le rejet de l’exclusivisme religieux et du prosélytisme, l’égalité absolue des hommes et des femmes et enfin toutes les règles édictées par la laïcité afin de permettre à des gens venus d’ailleurs de vivre ensemble sans heurt ni haine.
On devait aussi exiger l’apprentissage de la langue du pays dans lequel on a choisi de vivre. Mais tout ceci a été décrié par de belles âmes qui considéraient qu’il ne fallait rien exiger des migrants, qu’il fallait ouvrir toutes les frontières, accueillir la terre entière et ne rien exiger des nouveaux arrivants… Je caricature à peine.
L’Europe, par cet accueil sans discernement, a commis des fautes graves : elle s’est jetée dans une course désordonnée, sans concertation ni accord entre les pays de l’Union, permettant ainsi à l’actuelle chancelière allemande de recueillir près d’un million d’Africains et de refugiés fuyant des zones de guerre. En soi, cela ne devrait pas présenter de difficultés insurmontables mais le fait que la troisième ou quatrième génération d’immigrés remettent en cause, et souvent très violemment, leur présence en Europe où ils sont pourtant nés, aurait dû inciter à la prudence.
Et pourtant, nul n’a réagi, excepté les pays d’Europe centrale ou orientale, comme la Hongrie dont l’histoire nationale comporte aussi quelques graves accrochages avec l’empire ottoman de l’ époque. Avec tout le respect dû à la dirigeante de la plus forte puissance européenne, on peut dire qu’elle n’a pas agi par pure humanité mais mue par le besoin de millions de bras pour l’industrie allemande dans les prochaines années. Nous espérons que le pays de l’autre côté du Rhin n’aura pas à faire face aux même difficultés que la France où l’on parle désormais de Paris de la manière suivante : de ce côté-ci ou de l’autre côté du périphérique… Et chacun sait de quoi il est question. L’Europe est désormais dominée par l’Allemagne laquelle impose naturellement ses vues au reste de l’Union.
Or, depuis quelque temps, l’Allemagne traverse une grave crise dans ses relations avec la Turquie du président Erdogan qui a osé dire aux Turcs ayant un passeport allemand de ne pas voter pour la chancelière. Il s’est même permis de demander à l’Espagne l’extradition d’un citoyen germano-turc, coupable d’agiter contre lui et sa politique. Mais même le journal Le Monde titrait hier soir que la Turquie d’Erdogan devenait de plus en plus un Etat policier. Mais allons plus loin : est ce que l’identité de tous ces migrants est compatible avec la culture européenne au fondement de laquelle gisent les valeurs judéo-chrétiennes ?
De la réponse à cette grave interrogation dépend l’intégration ou la non intégration des migrants. Je note en passant que la Turquie actuelle n’a aucune chance d’intégrer l’Europe. La France y est opposée et l’Allemagne aussi, désormais. Tout ceci est un peu triste car l’Europe aurait pu être une chance pour cette religion qui peine à se faire accepter en raison d’un exclusivisme que l’opinion ne comprend pas.
Déjà des voix s’élèvent pour demander l’abrogation pure et simple de Schengen en raison de la vague d’attentats terroristes commis par des personnes nées sur place, ici même en Europe. Je ne parviens pas à m’expliquer rationnellement cette haine meurtrière ; en quelques jours, à Barcelone, à Bruxelles et à Londres, plusieurs islamistes ont été neutralisés alors qu’ils s’en prenaient à des membres des forces de l’ordre… Où allons-nous comme ça ?