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Une Europe divisée, en quête de ses racines judéo-chrétiennes…

Une Europe divisée, en quête de ses racines judéo-chrétiennes…

La chose devient de plus en plus visible, de plus en plus ostentatoire : entre l’est et l’ouest de cette Europe, réunie dans une Union de plus en plus contestée, la fracture, les dissensions se font sentir avec une acuité sans précédent. Cela me fait penser –et c’est un contexte, un prolongement naturel- à ce que ressentaient les Allemands au lendemain de la réunification. Certains commentateurs disaient que le mur de pierre entre les deux parties de Berlin était, certes, enfin tombé, mais que celui, invisible, niché dans les esprits, persistait dans le regard que les gens de l’ouest jetaient sur leurs frères de l’est. On parlait alors l’opposition des Ossies (est) et des wessies (ouest).

Toutes proportions gardées, c’est ce qui se passe aujourd’hui, sous nos yeux, sur fond de crise en Allemagne. Le couple franco-allemand, véritable moteur de la construction européenne, est en panne, ce qui permet aux anciens pays de l’autre côté du rideau de fer de constituer un petit groupe homogène au sein de l’Union.

Une Europe divisée, en quête de ses racines judéo-chrétiennes…

La chose devient de plus en plus visible, de plus en plus ostentatoire : entre l’est et l’ouest de cette Europe, réunie dans une Union de plus en plus contestée, la fracture, les dissensions se font sentir avec une acuité sans précédent. Cela me fait penser –et c’est un contexte, un prolongement naturel- à ce que ressentaient les Allemands au lendemain de la réunification. Certains commentateurs disaient que le mur de pierre entre les deux parties de Berlin était, certes, enfin tombé, mais que celui, invisible, niché dans les esprits, persistait dans le regard que les gens de l’ouest jetaient sur leurs frères de l’est. On parlait alors l’opposition des Ossies (est) et des wessies (ouest).

Toutes proportions gardées, c’est ce qui se passe aujourd’hui, sous nos yeux, sur fond de crise en Allemagne. Le couple franco-allemand, véritable moteur de la construction européenne, est en panne, ce qui permet aux anciens pays de l’autre côté du rideau de fer de constituer un petit groupe jomogène au sein de l’Union.

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Quarante-cinq ans durant, de 1945 à 1989, date de la chute de l’URSS, les républiques kidnappées par Moscou, se sont développées, à l’écart du schéma classique des démocraties occidentales : liberté de la presse, libertés individuelles, libre entreprise, liberté de voyager, etc… Leurs habitants ont horriblement souffert de la discipline de fer des partis communistes locaux imposés par Moscou et n’ont jamais cru que l’Europe, les USA, bref le monde libre ne volerait pas à leur secours. Ils ont entretenu cette lueur d’espoir au fond d’eux-mêmes, mais les Occidentaux ont préféré préserver leurs intérêts égoïstes et abandonner à leur triste sort des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, de Budapest à Prague, en passant par Varsovie, Riga, Tallin, etc..

Lorsque tous ces pays satellites d’Europe de l’est ont retrouvé l’indépendance et la liberté, ils se sont joints à l’UE avec une joie à nulle autre pareille. Ils se sont développés, ont annihilé toute idéologie totalitaire et surtout ont manifesté leur reconnaissance, leur gratitude à une institution qui fut leur seul refuge durant les années noires : les églises catholique et protestante. C’est à l’ombre de la Croix que les citoyens polonais, hongrois, tchèques et autres ont eu l’impression de retrouver un peu de liberté, d’autonomie intérieure, une sorte de jardin secret dont nul au monde ne pouvait leur interdire l’accès, ni y exercer la moindre surveillance.

Rappelez vous les meurtres de prêtres par le régime communiste en Pologne, l’immolation volontaire de Jan Palach à Prague, les insurgés de Budapest en 1956 écrasés, au propre comme au figuré, par les chars russes, agissant au nom des membres du pacte de Varsovie. Toutes ces épreuves vécues dans l’isolement le plus complet, en dépit de quelques condamnations du bout des lèvres, ont favorisé l’émergence d’un sentiment d’appartenance à une communauté religieuse qui a lutté pour eux, a épousé leur cause et leur a servi de havre de paix. Ces églises, même si certaines comme en Pologne, ne réussissaient pas à se défaire d’un antisémitisme virulent, ont incarné l’idéal nationaliste face à un occupant dont on ne savait pas comment il fallait s’en défaire.

Aujourd’hui, parmi les vingt-sept, ces mêmes pays qui ont un vécu autre que le nôtre, font valoir leur différence et n’entendent plus se plier au diktat de Bruxelles qui veut, par exemple, leur imposer un quota de réfugiés orientaux à recevoir et à intégrer chez eux. Ces gouvernements affirment vouloir défendre et préserver ainsi leur identité nationale et religieuse qui souvent se confondent. Le cas de la Pologne est si prégnant : un Polonais se conçoit avant tout comme un membre de l’église catholique. Et ce, en dépit du fait qu’à l’aube de la seconde guerre mondiale, près de trois millions de juifs vivaient en Pologne, pas seulement dans les grandes agglomérations comme Varsovie et Cracovie mais aussi dans les bourgs et les sites ruraux les plus reculés.

Certains gouvernants de ces mêmes pays confient sous le sceau de la confidentialité qu’ils ne veulent pas devenir comme la France, la Grande Bretagne, la Belgique ou l’Allemagne, une structure d’accueil de personnes d’une autre culture et d’une autre religion. En principe, une telle attitude est interdite par les règles de l’UE mais ces pays argumentent différemment en pointant les problèmes graves qu’une telle admission chez eux ne manquerait pas de provoquer. Et dans tous les cas, ils érigent la défense de leur identité nationale-religieuse comme une valeur qu’ils placent au-dessus de l’adhésion à l’UE. Or, il ne faudrait pas que l’exemple du brexit fasse tache d’huile…

Il existe donc une sorte de fracture, un schisme, au sein de l’UE séparant l’ouest de l’est : une Europe libérale, laïque, républicaine, et une Europe centrale et orientale arcboutée sur ses convictions spirituelles, constitutives de leur identité nationale. On peut même dire que c’est l’exemple allemand offert par Angela Merkel -qui coûte si cher à cette dernière- qui les a le plus motivés. Et inquiétés.

En accueillant environ un million et demi de réfugiés, issus de pays arabes et musulmans, la chancelière allemande se prépare, au gré de ses voisins du centre et de l’est de l’Europe, des lendemains difficiles… Le jugement n’est pas dénué d’un fond de vérité. La preuve en est la fin de partie, le chant du cygne, pour elle : elle a perdu les élections, elle a perdu la confiance des autres forces politiques du pays, elle a perdu la confiance des sociaux-démocrates, même si de timides efforts vont aboutir, son propre camp prépare même sa succession. Selon d’autres sondages, certains de ses concitoyens jugent qu’elle ne restera pas chancelière durant son mandat de quatre ans. Et qu’elle quittera le pouvoir avant.

Quel triste tomber de rideau. Et tout cela à cause d’une politique migratoire dépourvue de discernement : avoir permis à une telle masse de gens de franchir les frontières de l’Allemagne et donc de l’Europe, sans la moindre vérification, pour un Allemand bien né, c’est proprement inconcevable.

Les pays de l’Europe centrale et orientale ne sont pas d’accord. Ils ne voulaient pas non plus de l’entrée de la Turquie dans l’UE pour les mêmes raisons que celles évoquées plus haut.

L’Histoire leur donnera-t-elle raison ?

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