La crise migratoire… Vers l’abolition, hélas, des frontières.
Les historiens qui écriront sur ce qui se passe sous nos yeux impuissants, en ces deux premières décennies du vingt et unième siècle, parleront de notre époque comme d’un temps qui vit l’abolition des frontières héritées de la seconde guerre mondiale ou tout simplement remontant à des siècles. Voici un mal ou une évolution que nul n’aurait pu prévoie en se fondant sur des données historiques vérifiables : rien ne permettait de prévoir un tel afflux de réfugiés, éligibles pour le droit d’asile (qu’on ne peut plus conserver dans sa forme actuelle, faute de quoi des pays entiers en perdraient leur identité ou leur génie national), ou de simples migrants, à la recherche de contrées plus viables pour eux, qui sont victimes chez eux d’en chômage endémique, d’une économie sous développée ou d’instabilité politique depuis leur accession à l’indépendance. Exemple : le Mali.
Nous vivons les prémisses d’une abolition généralisée des frontières. Nous vivons un afflux de migrants qui ne demandent plus de visas pour accoster chez nous ou pour faire sur place un simple séjour de tourisme. L’ère des séjours limités avec pour horizon plus ou moins lointain un retour au pays d’origine est définitivement abolie : on vient pour s’installer pour toujours, pour y faire souche. Cette mutation n’est pas sans poser de graves problèmes. Elle a pris nos dirigeants occidentaux au dépourvu. Le cas le plus emblématique est évidemment celui de la chancelière allemande qui a décidé toute seule de laisser rentrer dans les frontières de son pays près d’un million et demi d’hommes jeunes, nullement persécutés dans leurs pays d’Afrique noir ou d’Afrique du nord mais qui voulaient vivre une autre vie, convaincus que l’Europe est un eldorado, une Terre de promission où coulent le lait et le miel, sans avoir à fournir le moindre effort. Des pays dont la législation permettait d’en profiter sans limite : les migrants, aiguillés ou même aiguillonnés par des passeurs ou des politiciens sans scrupules ont abusé de la crédulité des gens et leur ont fait miroiter un avenir radieux sur les rivages européens.
La crise migratoire… Vers l’abolition, hélas, des frontières.
Mais ces pauvres hères ne savaient pas que leur afflux massif avait alarmé les populations européennes, notamment en Italie, en Allemagne, en France et surtout dans les anciens pays du glacis soviétique, les conduisant à élire des majorités violemment anti migrants, pratiquant donc une politique migratoire très restrictive. Citons un seul exemple : un pays historiquement réputé, le nôtre, pour sa tradition d’accueil et de générosité, se prépare à réduire de manière drastique l’éligibilité au statut d’asile : désormais, il faudrait que votre vie fût menacée dans votre pays pour que la France vous ouvre les bras.
Tout cela était pourtant prévisible. D’innombrables personnes ont abusé du droit d ‘asile, Madame Merkel en avait conscience mais souhaitait, par sa politique à courte vue, fournir à l’industrie allemande les millions de bras qui vont lui manquer au motif d’une politique démographique catastrophique : outre-Rhin, les naissances ne compensent pas les décès , dus à l’absence d’une politique nataliste dans ce grand pays. L’Allelamgne n’a pas de Geburtenüberschuss (excédent des naissances ).
Je me souviens d’il y a quelques années alors que j’étais professeur à l’Uni de Heidelberg. L’industrie allemande manquait d’informaticiens et le gouvernement avait fait venir quelques milliers d’Hindous (rien de comparable avec l’afflux d’aujourd’hui, où il s’agit de centaines de milliers de gens), réputés pour leur compétence en informatique. La presse allemande avait alors fait ses manchettes sur le jeu de mot allemand suivant : KINDER statt INDER (des enfants plutôt que des Hindous). Tout un programme… Mais Madame Merkel qui n’était pas encore au pouvoir, avait la tête ailleurs. Et voilà que son siège de chancelière vacille. Ce que j’avais prévu il y a déjà plusieurs mois. Connaissant la mentalité allemande pour avoir été professeur de philosophie tant à Heidelberg qu’à Berlin pendant un quart de siècle et étant commandeur de l’Ordre fédéral du mérite (Träger des Grossbundesverdientskreuzes depuis 2012), je savais que le comportement ou la culture de ces migrants ne se concilierait jamais avec la culture et la discipline germaniques. On en a eu un avant-goût lors des fêtes de fin d’année à la gare centrale de Cologne où des centaines de femmes ont été victimes d’un comportement inadéquat de la part de ces nouveaux-venus. Pas tous, évidemment, mais d’un certain nombre d’entre eux, dans un pays où l’on ne badine pas avec ces choses là.
Hier, à Bruxelles, les Européens n’ont pas pu se mettre d’accord ; ils ont tenté de masquer leur grave désaccord et ont opté pour le chacun pour soi… Donc, l’Europe n’existe plus car chaque pays voit midi à sa porte. C’est la panique générale et l’Italie comme Malte sortent renforcés de cette confrontation. Le ministre italien de l’intérieur allant jusqu’à s’en prendre à la France et à son arrogance…
Qu’allons nous faire ? On connaît l’allergie des Français concernant cet afflux de migrants. Les sondages publiés ou gardés secrets révèlent que la population ne veut plus accueillir personne. J’ai eu des conversations avec des habitants de régions plutôt bien protégés au sujet de l’immigration qu’ils considèrent comme un mal. Je n’ose pas résumer ici leurs propos tant ils étaient excessifs. La gauche elle-même n’a pas osé braver cette réaction épidermique. Je ne parle même pas des craintes dites du grand remplacement qui voit dans cet afflux de migrants une tentative subtile et indolore de conquérir un pays sans tirer un seule coup de feu, mais je pense à des bouleversements d’ordre culturel. Le président de la République a parlé, au terme de sa rencontre avec la chancelière allemande à Berlin, d’un enjeu de civilisation… L’expression, pourtant fondamentale, ne fut pas relevée par les médias, or, elle est lourde de sens et de sous entendus. On peut la rapprocher d’un tract de LR qui a beaucoup stimulé la verve journalistique : pour que la France reste la France… Qu’un parti de gouvernement en vienne à cela, c’est dire que le malaise est profond. Mais qu’y a t il d’étonnant ? L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy avait choisi, lors de sa campagne, un slogan très proche : la France de toujours… Au fond, les deux slogans se valent. Et n’oublions pas que le parti de Madame Marine a obtenu plus de dix millions de suffrages lors des dernières élections. Devons nous considérer ces Français comme des pestiférés ?
Il y a en France, mais aussi en Europe et dans les USA du président Trump, des millions de gens qui tiennent à leurs frontières nationales et refusent ce qu’il faut bien nommer des invasions. Devons nous rester sourds à leur appel ? Devons nous les traiter par le mépris ? J’en doute fortement car leur nombre augmente chaque jour que Dieu fait…
Je ne peux pas clore cet éditorial sans évoquer, même succinctement, une autre invasion, violente celle-là, de franchissement de frontières pourtant internationalement reconnues : la bande de Gaza où un mouvement terroriste a lancé contre la frontière avec Israël des milliers de ses partisans, faisant couler inutilement du sang. Est il interdit de protéger ses frontières ? Non point.
Mais l’Europe doit prendre des mesures et ne plus se contenter du chacun pour soi. Vous connaissez bien l’allégorie du voyageur sur une barque et qui fore un trou sous son propre siège. Ses compagnons de voyage s’alarment et il leur répond que c’est sa place, qu’il a payée de son meilleur argent, que c’est son droit etc.. On lui répond qu’en agissant comme il agit, il met en danger l’ensemble de l’embarcation et non pas sa seule personne… C’est un peu ce qu’il faut rétorquer à Madame chancelière, die sonst klügere Frau Bundeskanzlerin…
Il faut peut-être penser à la relève…