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  • Marek Halter, Je voulais changer le monde. Mémoires (Robert Laffont)

     

    Marek Halter, Je voulais changer le monde. Mémoires (Robert Laffont)

    Quel homme et surtout quelle vie. Ce n’est pas une mais une dizaine de vies que Marek Halter nous raconte par le menu (plus de cinq cents pages), que nous lisons avec passion, tant le style est coulant et le contenu captivant. Je savais un certain nombre de choses mais le récit, recentré et plus développé sur certains points, donne encore à ces Mémoires une certaine fraîcheur. Au fond, c’est le symbole ou l’incarnation de l’histoire juive, pas uniquement celle de ce terrible XXe siècle, siècle de la Shoah, mais de toutes les vicissitudes d’Israël.

    Le petit garçon juif du ghetto de Varsovie qui n’a dû la vie sauve qu’à la décision de ses parents de quitter nuitamment leur gîte sans rien emporter avec soi, relate après plus d’un demi siècle ce qu’on peut éprouver quand on est un déraciné, un réprouvé, un exilé permanent, au seul fait d’être né juif et de devoir évoluer dans un monde gagné par l’antisémitisme… Pourtant, malgré la gravité dont sont empreints ces récits poignants, le narrateur ne se prend pas au sérieux ni ne s’apitoie toujours sur son sort. Par exemple, les forces de la vie n’ont pas cessé de battre dans son cœur, surtout lorsqu’il s’agissait de belles et vigoureuses jeunes femmes dont il appréciait l’anatomie.

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  • Entrer en stratégie, par le général Vincent Desportes (Robert Laffont)

    Entrer en stratégie, par le général Vincent Desportes (Robert Laffont)

    Ce titre est à prendre au pied de la lettre ; il ne s’agit pas d’une clause de style destinée à attirer le chaland ; non point, l’auteur, grand spécialiste d’histoire militaire (mais pas seulement) déroule devant nous les exemples de stratégie, aussi bien remontant aux antiquités chinoise et athénienne, qu’aux exemples contemporains, comme l’invasion de l’Irak par Georges W. Bush ou la lutte contre l’Etat Islamique.

    J’ai lu cet ouvrage avec un vif intérêt sans m’attendre à y trouver ce que j’y ai effectivement trouvé. Je l’ai lu aussi avec l’œil, le regard du philosophe car ce général, homme de grande culture, n’a pas, dans cet essai, négligé ce qui touche à la philosophie, voire à l’anthropologie. Qu’est ce que la stratégie ? C’est l’action de s’adapter, d’avancer et de reculer, de ne jamais reprendre à l’identique les recettes du passé car si elles ont fait leurs preuves jadis cela ne garantit guère qu’elles en feront autant dans le futur.

    Dès les premières lignes, j’ai senti qu’on s’orientait vers l’essai philosophique tant les thèmes discutés relèvent de cette discipline. Mais le général ne confine pas son propos au seul domaine militaire qu’il connaît parfaitement bien, il étend ses réflexions et ses investigations à l’industrie et aux entreprises dans l’acception la plus large du terme.

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  • Méir M. Bar-Asher, Les juifs dans le Coran. Préface de Mohammed Ali Amir-Moezzi (Albin Michel)

     

      

    Méir M. Bar-Asher, Les juifs dans le Coran. Préface de Mohammed Ali Amir-Moezzi (Albin Michel)

    Je tiens à dire d’emblée qu’avec cet ouvrage nous tenons une solide contribution à la question tant disputée du statut des juifs dans le Coran. L’auteur, excellent connaisseur du Coran et de la langue arabe, né dans un environnement qui facilite visiblement l’exploration d’un tel thème sans tomber dans les exagérations ou les mythes si bien véhiculés par une certaine presse et une certaine littérature. Avec notre auteur qui a fort bien choisi son préfacier, l’éditeur de l’excellent Dictionnaire du Coran, nous tenons un ouvrage fait aux normes de la méthode historico-critique. Ses conclusions, quand il y en a, sont donc scientifiques et montrent la grande complexité de la question.

    J’apprécie que l’auteur ait mentionné la thèse de doctorat d’Abraham Geiger, soutenue au début du XIXe siècle, à l’université de Bonn et qui fut couronnée (preisgkrönt) ; le jeune rabbin réformé y montrait l’importance des emprunts de Mahomet à la tradition juive tant écrite qu’orale, étant entendu que ce qu’il en a retenu n’est pas nécessairement ce qui s’y était dit…

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