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De l’inceste dana la Bible… Réflexions sur un débat d’actualité.

 

De l’inceste dana la Bible… Réflexions sur un débat d’actualité.

Dans l’histoire de la pensée philosophique en Europe, dans le monde de l’histoire des idées, un fait perdure depuis bien des siècles, depuis la Renaissance au moins, époque à laquelle la spéculation n’était plus enfermée dans le strict carcan de l’église catholique. Je dis bien catholique et non pas chrétienne car la Réforme est généralement accompagnée par l’humanisme. Mais je ne fais pas ici le procès du cléricalisme ni de la police religieuse de la pensée, ce n’est plus d’actualité. Ce que je veux dire, c’est que la Bible allait connaître un interminable purgatoire au point de ne plus faire partie du paysage intellectuel. Il faudra des siècles pour replacer l’anthropologie biblique au centre de la spéculation philosophique contemporaine. Nous en sommes là car aujourd’hui encore aucune pensée fondée sur l’héritage biblique n’a obtenu droit de cité, si ce n’est dans des revues ou des maisons d’édition à caractère confidentiel. Cet aveuglement est incompréhensible. On peut, on doit combattre la férule cléricale si elle s’avisait de vouloir à nous nouveau nous régenter ou simplement nous embrigader, mais on ne devrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

 

De l’inceste dana la Bible… Réflexions sur un débat d’actualité.

 

La Bible, socle fondateur du judéo-christianisme, comparable à un véritable néoplatonisme dans le monde de la foi et de la Révélation, contient aussi des enseignements et des principes de nature supra-religieuse ; notamment dans le domaine éthique. La Bible se veut la première éducatrice du genre humain qui lui a emprunté ses inspirations les plus nobles et les plus fécondes. Le Décalogue est la charte morale de l’humanité civilisée puisqu’elle sacralise la vie humaine en interdisant le meurtre et trace les limites qui séparent l’humanité de l’animalité …Certes, pendant de longs siècles, l’Eglise catholique déterminait à elle seule ce que devaient être les biens culturels et il fallait passer sous ses fourches caudines pour avoir accès à la culture, à l’érudition ou simplement à l’instruction. Ce n’est pas par hasard que des cardinaux comme Richelieu et Mazarin se sont retrouvés à la tête du gouvernement du royaume de France. On peut avancer le fait de la monarchie de droit divin qui faisait de la religion le meilleur allié du pouvoir civil.

Il faut séparer la Bible de l’interprétation qu’on a bien voulu en donner, de même qu’il faut distinguer entre la plante et le terreau sur lequel elle pousse. Les deux choses sont liées étroitement mais pas au point de se confondre l’une avec l’autre. Voltaire a joué un rôle non négligeable dans cette entreprise de diabolisation de l’héritage biblique, au motif justement que l’église a tenté de confiner la philosophie à un rôle ancillaire : elle devait fournir les preuves logiques de la véracité des saintes Ecritures…

Mais cette volonté déformatrice a presque entièrement disparu, mais pas ses lointaines conséquences délétères. On continue de mal penser de la Bible et quiconque s’y réfère se voit taxé de théologien ou de penseur d’inspiration religieuse. Et dans le pays du petit père Combes, cela vaut carbonisation immédiate, explosion en plein vol. Vos propos sont dévalués avant même que d’avoir été examinés de près.

Pourtant, si les puissants de ce monde avaient jeté un rapide coup d’œil sur les donnés du problème, ils auraient vite compris que la Bible ne contient pas que du négatif, c’est-à-dire du fanatisme et de la haine religieuse. On n’est pas obligé de tout reprendre mais on doit bien reconnaître que le Décalogue fait un peu figure de constitution spirituelle de l’Europe. N’y voyez aucun européocentrisme.

Et j’en viens à l’inceste qui est combattu dans la Bible , notamment dans le chapitre 18 du Lévitique. On y lit une longue énumération des relations sexuelles interdites, ce qui couvre la totalité des relations incestueuses et va même bien au-delà.

Ceux qui sont juifs et respectent le jeûne de Kippour, savent que la péricope biblique lue au milieu de l’après-midi de cette journée solennelle n’est autre que ce même chapitre 18 du Lévitique. Je voudrais exprimer une anecdote personnelle : enfant, j’accompagnais mon père à la synagogue et je suivais s dans mon livre de prière à la fois le texte hébreu et sa traduction française. J’étais étonné que l’on parle de telles choses ce jour là et dans une telle journée. Mon père était visiblement gêné et répondit à côté de la plaque. Il me parla des mœurs condamnables des peuplades cananéennes qui perdirent leurs droits sur cette terre promise en raison justement de leurs mœurs corrompues et de leur bassesse morale…

Ce n’est qu’après que je compris l’accent que la Torah des juifs mettait sur le comportement sexuel des hommes. La pratique religieuse juive n’enseigne pas la contemption du corps, elle ne condamne pas la sexualité mais l’encadre solidement dans des limites strictes. Je rappelle que le premier commandement positif s’intitule ainsi ; croissez et multipliez vous…

Dans nos sociétés occidentales déchristianisées, et par là même déjudaïsées, c’est-à-dire ayant oublié le socle vétérotestamentaire de leur propre religion, la permissivité sexuelle crut libérer l’homme alors qu’en réalité elle en faisait le jouet de ses bas instincts. C’est ainsi qu’on vit des écrivains se vanter sur les plateaux de télévision de favoriser l’amour de petits garçons et de petites filles, sans que personne n’y trouve à redire. On a assisté au mea maxima culpa de quelques uns de ces faux prophètes se justifier à la télévision d’avoir gardé le silence lorsque ces être dévoyés se proclamaient au-dessus des lois éthiques. Ils faisaient état de leur talent littéraire pour couvrir de tels actes. La littérature que nous cultivons, disaient ils sans dard, transcende les comportements petit-bourgeois. Quand je pense que ces gens ont bénéficié des prébendes du ministère de la culture pendant de si longues années ! Quand je pense qu’on continue d’y recourir malgré de telles fautes morales !

Et voilà qu’aujourd’hui, le scandale éclate : des têtes d ‘affiche que j’avoue avoir jadis, moi aussi, écouté avec attention et respect les analyses et les discussions se révèlent être des gens de peu. Comment admettre qu’on maltraite sexuellement des enfants dont on a épousé la mère et dont on a, partant, la charge. Au lieu d’en abuser, il fallait les aimer, les protéger, les défendre puisqu’ils sont sans défense face à soi, dans le monde des adultes. Mais il faut, présentement, s’en tenir à la présomption d’innocence même si ce principe a bon dos.

Mais il y eut bien pire dans l’indécence : comment avoir osé parler de consentement dans ce cas précis ? Comment un enfant de 14 ans si j’en crois l’auteur d’un livre qui défraie la chronique depuis des semaines, peut-il donner son accord quand on lui fait subir un tel traitement ? Encore une fois, les hommes se croient capables de se crée eux-mêmes, d’être venus à l’être par eux-mêmes. Sans aide extérieure aucune. Du coup, ils se croient tout permis.

Toutes ces affaires nous infligent une terrible leçon d’humilité : chaque fois qu’on nous approche un micro de la bouche, il faudrait de tems à autre, savoir le repousser gentiment et dire ; je ne sais pas . Certains esprits universels, maîtrisant tout le social aujourd’hui, sont des penseurs auto-proclamés qui devraient rentrer en eux-mêmes et se faire un peu moins voir.

Ce serait faire un grand pas en avant vers une éthique saine et largement recommandable. Malheureusement , une médiatisation sans discernement, voire une frénésie face à tous ces scoops, pèsent gravement sur l’information. Et si un groupe de presse faisait preuve de conduite vertueuse, il ne serait pas imité par la concurrence qui profiterait de cette place vide pour l’investir

Dans nos sociétés, le magistère religieux n’existe pratiquement plus, ce qui a donné l’occasion à de faux maîtres et à de faux prophètes de profiter de ce contre quoi le général de Gaulle nous appelait à nous méfier : la papier supporte tout et le micro diffuse n’importe quoi…

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