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/Le Mishné Tora de Moïse Maïmonide

/Le Mishné Tora de Moïse Maïmonide

 

Comme nous ne disposons pas de texte en français s’occupant d’une analyse fouillée de ce compendium religieux, j’ai décidé de combler cette lacune de mon mieux. Il faut tenir compte non seulement de la la méthode d’analyse de ce texte fondateur que même Joseph Caro, le compilateur du Shulhan  Aroukh a utilisé, mais aussi en considérer l’arrière-plan idéologique et communautaire. On ne peut pas dire que l’accueil initial fut enthousiaste. D’abord, pour des raisons d’orgueil d’auteur : les collègues du grand maître ont, pour certains, mal vécu cette révolution culturelle : ne plus ni plus moins, Maimonide se substituait à la version traditionnelle des lois juives. Certes, il rêvait d’en faciliter l’accès mais cette démarche le plaçait en première ligne tandis que les autres érudits qui n’accompagnaient pas cette révolution culturelle se voyaient ravaler à un rang inférieur. D’où les controverses auteur du Mishné Tora, aussi, et pas seulement auto urdu Guide des égarés…

 

Les quelques pages qu’on va lire sont une étude assez savante, basée sur des recherches effectuées en milieu germanique. Avec l’application et la volonté irrépressible d’aller au fond des choses. Ce qui signifie en clair que ce texte ne se lit pas en pensant à autre chose. IL retrace en peu de pages l’installation d’une œuvre théologique censée remplacer les énormes folios talmudiques. Mais pas les faire sombrer dans l’oubli. Tout au contraire, en faciliter la consultation et en modernisant la présentation.

 

/Le Mishné Tora de Moïse Maïmonide

 

  Le Mishné Tora, plutôt appelé par l'auteur lui-même, par son propre fils Abraham et même par Nahmanide, Hibbour, summa, est donc l'aboutissement de deux travaux préparatoires, le Commentaire de la Mishna et le Livre des préceptes. Dans cette affaire je dirai que les raisons auxquelles le livre doit son existence sont presque aussi importantes que son contenu; en effet, Maïmonide ne pouvait pas réinventer la loi juive mais simplement la redéployer, c'est-à-dire la présenter autrement qu'elle ne l'avait été jusqu'ici. On va examiner dans ce qui va suivre une série de textes qui nous informeront des intentions profondes de l'auteur:

 

«En rédigeant ce code, je veux paver la voie devant les disciples et écarter les obstacles afin que leur entendement ne se lasse pas face à des discussions trop longues et qu'aucune erreur ne se glisse dans leurs jugements halakhiques.»[1]

 

Dans son commentaire consacré aux sacrifices Maïmonide écrira:

 

«Les règles des offrandes sacrificielles sont de moins en moins bien connues, peu de gens les tiennent en considération, nul ne les connaît parfaitement car elles n'ont plus d'utilité pratique. Dans ce domaine, personne ne pose la moindre question ni n'effectue la moindre recherche, de sorte que sur ce plan précis l'homme le plus érudit et l'homme le plus ignorant sont logés à la même enseigne. Bon nombre de disciples ignorent même les références scripturaires pour les offrandes sacrificielles.»

 

C'est pour faire pièce à toutes ces faiblesses que Maïmonide a rédigé son Mishné Tora; les longues et parfois stériles discussions du talmud font perdre le fil d'Ariane aux connaisseurs les plus exercés; l'auteur dit clairement qu'il n'a pas agi pour des raisons de vanité personnelle:

 

«C'est sur mon grand âge[2] que je ressentis du zèle en faveur du Dieu des Armées; je constatai alors que cette nation manquait d'un livre des préceptes qui ne contiendrait que des données justes, au-delà de toutes controverses ou contestations; ce que j'ai accompli l'a été par amour du Très-Haut."[3]

 

Les déclaration contenues dans la note précédente montrent que l'état des études juives était préoccupant aux yeux de Maïmonide dès les dernières années du XIIème siècle. Dire, du cœur de l'Orient, aux juifs de Provence que c'est à eux qu'il incombe de relever le défi et de porter le flambeau est un constat d'échec et devrait apporter un point final à la discussion portant sur l'existence d'une "tradition maïmonidienne orientale".[4] Il est probable que le Mishné Tora revête, malgré les dénégations de son auteur, un caractère plus révolutionnaire que réformateur. Toutes les branches du savoir y sont intimement liées les unes aux autres; la physique et la métaphysique y côtoyant par exemple l'éthique et la diététique. Ceci ne semble pas avoir recueilli la faveur de tous; on pourrait penser que ce les Américains nommèrent le «Mishne Tora criticism» a pris fin au XIVè siècle; il n'en fut rien, puisque même un érudit  aussi large d'esprit que Samuel David Luzzato (SHaDaL) n'avait pas hésité à renouveler les mêmes griefs à l'encontre de l'auteur[5]. Luzzato accusait l'auteur du Mishné Tora d'être trop loin dans sa volonté de remplacer tous les ouvrages qui l'avaient précédé et invoquait pour preuve le fait que Maïmonide ait ressenti le besoin de modifier quelque peu son introduction au Mishné Tora. Or, une comparaison entre deux intitulés, celui d'une lettre au juge d'Alexandrie, rabbi Pinhas ben Meshullam et celui de l'introduction elle-même montre qu'il n'en fut rien:

 

«En ce temps là, les persécutions se firent plus pesantes, l'heure plus oppressante tandis que la science de nos savants disparaissait et que l'intelligence de nos sages se couvrait d'un voile.... C'est pour cette raison que ces commentaires se firent de plus en plus difficiles au point que personne ne les comprenait plus comme il convenait.  Et je ne parle même pas de la gemara elle-même, babylonienne et palestinienne, ni de Sifra, Sifré ni même de la Tosefta[6] qui présupposent un grand savoir, un grand discernement par avance, sans oublier beaucoup de loisirs. C'est seulement après avoir parcouru tous ces commentaires que l'on pouvait parvenir à distinguer entre les choses permises et les choses interdites.»[7]

 

Dans sa lettre à son collègue d'Alexandrie Pinhas ben Meshullam Maïmonide ne dira rien d'autre: il spécifiera n'avoir écrit le Mishné Tora que pour voler au secours des disciples incapables de descendre sans dommage dans les profondeurs du talmud... Cette impérieuse nécessité de «remettre de l'ordre dans le talmud» ou simplement de le «moderniser» est patente chez Maïmonide. Quel mal y aurait-il à vouloir mettre en cause le travail rédactionnel ou compilatoire des serviteurs de la tradition ayant oeuvré sept siècles plus tôt?[8] Il est vrai que l'auteur recommandera de ne pas perdre de temps (ibbud ha-zeman u-mi'ut ha-to'élét) à étudier des parties abscondes du talmud; on peut s'instruire plus aisément en étudiant les halkahot d'Alfassi.[9]

On a vu plus haut, en nous référant à l'excellent article de Ludwig Blau[10] que Maïmonide établissait une distinction nette entre un code, ce qu'il a effectivement écrit, et un commentaire qui ne correspondait pas à son projet. Lorsqu'on passera en revue les différents textes maïmonidiens recensant ses réactions face à la Rezeptionsgeschichte de son ouvrage, on pourra relever que l'auteur ne souhaitait rédiger un volume entier de références aux autorités du passé et aux passages cités. On sait que ceci lui fut amèrement reproché[11]. Maïmonide estimait pouvoir s'appuyer sur une tradition de maîtres de la halakha tels Joseph ben Méir ibn Migash et Isaac Alfassi et qu'il importait de donner les solutions définitives sans avoir à reprendre toutes les données du problème. En agissant ainsi Maïmonide a fait œuvre de réformateur de l'ancien système éducatif juif.[12] Même rabbi Abraham ben David de Posquières, l'implacable censeur du Mishné Tora, a reconnu dans ses Hasagot (critiques) que «Maïmonide avait accompli une œuvre importante (melakha  gedola assa) en rassemblant tant de références de la gemara, du talmud de Jérusalem et de la tosefta.»[13]

A la fin de son Mishné Tora Maïmonide nous donne une vue d'ensemble du plan qu'il a choisi et des matières traitées:

 

«J'ai jugé utile de diviser cet ouvrage en 14 livres: Livre I. J'y inclus toutes les lois de la Tora de Moïse dont la connaissance est des plus importantes, comme l'unité de Dieu et l'interdiction de l'idolâtrie. Ce livre s'intitule le livre de la connaissance. Livre II. J'y inclus toutes les lois devant être respectées en permanence afin d'aimer Dieu et de penser sans cesse à lui, comme la lecture du Shémé Israël (Ecoute israël), la tefilla (les dix-huit bénédictions), les tefillin (mal traduit par phylactères) et la bénédiction sacerdotale. En fait aussi partie la circoncision car elle constitue une marque imprimée à notre corps afin que nous pensions à Dieu sans cesse, même au moment où nous ne portons pas de franges rituelles ni de tefillin. Ce livre s'intitule le livre de l'amour. Livre III. J'y inclus les prescriptions s'appliquant à des solennités déterminées, telles que le shabbat et les jours de fêtes. Ce livre s'intitule le livre des temps. Livre IV. J'y inclus les prescriptions s'appliquant au mariage, i.e. le contrat de mariage, le divorce, la loi loi du lévirat et la halitsa (cérémonie du déchaussement). Ce livre s'intitule le livre des femmes. Livre V. J'y inclus les prescriptions s'appliquant aux unions interdites et aux mets interdits. C'est que Dieu nous a sanctifiés et isolés de tous les autres suivant ces deux directions en limitant nos instincts; dans les deux cas il est dit (Lev. 20;26) «Je vous ai isolés des autres peuples.» et (Lev. 20;24) «Moi qui vous ai distingués des autres peuples.» Ce livre s'intitule le livre de la sanctification. Livre VI. J'y inclus les prescriptions s'appliquant à celui qui s'engage par ses paroles, par exemple des vœux et des serments. Ce livre s'intitule le livre de la séparation. Livre VII. J'y inclus les prescriptions relatives aux semences de la terre, aux lois du shabbat, du jubilé, des dîmes, des prélèvements et d'autres commandements subsumés sous cette catégorie. Ce livre s'intitule le livre des semences. Livre VIII. J'y inclus les prescriptions relatives à la construction du temple et aux sacrifices communautaires permanents. Ce livre s'intitule le livre du culte du temple. Livre IX. J'y inclus les prescriptions relatives aux sacrifices individuels. Ce livre s'intitule le livre des sacrifices. Livre X. J'y inclus les prescriptions relatives à la pureté et à l'impureté. Ce livre s'intitule le livre de la pureté. Livre XI. J'y inclus les prescriptions relatives aux relations entre les hommes lorsque surviennent des dommages corporels ou matériels. Ce livre s'intitule le livre des dommages. Livre XII. J'y inclus les prescriptions relatives à l'achat et à la vente. Ce livre s'intitule le livre des acquisitions. Livre XIII. J'y inclus les prescriptions relatives aux relations entre les hommes, notamment lorsqu'un dommage est difficilement évaluable, comme pour le cas des gardiens, des créanciers, ou bien lorsqu'il y a contestations ou reniements. Ce livre s'intitule le livre des litiges juridiques. Livre XIV. J'y inclus les prescriptions réglant les décisions du Sanhédrin: peine de mort, audition des témoins etc... ainsi que les lois relatives aux rois et à la guerre. Ce livre s'intitule le livre des juges.»

 

Dans son analyse du Mishné Tora Ziemlich a proposé de partager le contenu en deux parties: des livres portant sur la halakha pratique (1 à 6 et 11 à 13) et des livres d'intérêt plus théorique (de 7 à 10 et 14). On peut dire aussi que les dix premiers livres règlent les relations entre Dieu et l'homme tandis que les quatre derniers (10 à 14) se préoccupent surtout des relations entre les hommes.[14]

Passons en revue les rubriques de quelques livres du Mishné Tora en tête desquels Maïmonide a placé des versets des Psaumes (36, 112, 116, 129; mais aussi un verset des Proverbes (13,14). Le livre de la connaissance contient cinq rubriques : les fondements de la Tora, les doctrines, l'enseignement de la Tora, les idolâtres et les rites, et enfin le repentir. Le livre de l'amour contient six rubriques: la lecture du Shema', la prière et la bénédiction sacerdotales, les tefillin, la mezuza (parchemin collé aux linteaux des portes) et le rouleau de la loi, les franges rituelles, les bénédictions[15] et la circoncision. Le livre des temps (solennités) comprend dix rubriques: le shabbat, les mélanges des lieux au sein desquels on peut transporter des mets le jour du shabbat, différents types de chômage en des jours fériés, le pain levé et le pain azyme, la corne de bélier, la fête des cabanes et la branche de palmier, les sheqalim (pièces de monnaie servant lors du recensement ou acquittés en guise d'impôt), la néoménie, les jeûnes et enfin le rouleau (d'Esther) et la fête de Hanoukka. Le livre  des femmes contient cinq rubriques: l'état marital, le divorce, les lois du lévirat et du déchaussement, la jeune vierge, la femme adultère. Le livre de la sainteté contient trois rubriques: les cohabitations sexuelles interdites, les mets interdits et les règles d'abattage. Le livre suivant, le sixième, traite des serments, des vœux, des dons et aussi des lois relatives au Nazir (l'ascète biblique). Le livre des semences contient sept rubriques: les semences hybrides, les dons aux pauvres, les prélèvements, les dîmes, la dîme réservée aux pauvres, les prémices et les dons réservés à la caste sacerdotale, l'année de la jachère et du jubilé. Le livre VIII contient neuf rubriques: l'illustre demeure (Bet ha-Behira=le temple), les ustensiles du temple et ceux qui s'en servent, la venue dans le temple, les interdits de l'autel, les sacrifices, les sacrifices permanents et supplémentaires (musafin), le culte du Jour des Propitiations et enfin la faute grave (mé'ila). Les livres IX et X contiennent respectivement six (sacrifice de Pâque, les aînés etc..) et huit rubriques (l'impureté du mort, la vache rousse, l'impureté du pestiféré, les ustensiles, les bains rituels...). Le livre des dommages contient cinq rubriques: dommages pécuniaires, le vol, perdu et retrouvé, les malfaiteurs (dénonciateurs parfois), l'assassin et la préservation de la vie. Les livres XII et XIII contiennent chacun cinq rubriques (la vente, l'offrande en guise de présent, les voisins, les émissaires, les associés et les esclaves) et (les salaires, les emprunts et les dépôts de gages, les relations entre les prêteurs et les emprunteurs, les héritages et les litiges commerciaux. Le quatorzième livre enfin, celui des juges, contient cinq rubriques: le sanhédrin, les témoins, les rebelles, le deuil, les rois et les guerres.

A la fin d'un tel livre, couronnement de l'ensemble, Maïmonide se devait d'émettre quelques considérations d'ordre eschatologique; il commence par prévenir ses lecteurs sur le mystère qui entoure la venue des temps messianiques et la nature même du Mélékh ha-Mashiyah (le Roi-Messie). L'auteur met aussi en garde contre des représentations fantaisistes de l'aggada et conclut en ces termes:

 

«Sache que les Sages et les prophètes n'ont pas appelé de leurs vœux l'époque messianique afin de régir l'univers, de dominer les autres peuples ou de jouir de bienfaits matériels, ils veulent simplement pouvoir s'adonner sans trouble aucun à l'étude de la Tora et de la sagesse. A l'ère messianique il n'y aura plus de famine, de guerre, d'envie ni de jalousie; le bien coulera en abondance, tous les plaisirs ne vaudront guère plus que de la poussière tandis que la terre entière ne poursuivra plus qu'un seul objectif, connaître Dieu suivant la parole du prophète (Is. 11; 9):La connaissance de Dieu emplira la terre comme l'eau recouvre la face de l'océan.»

 

Il est temps à présent d'en venir aux déclarations de Maïmonide sur son œuvre; il m'a paru bon de retenir cinq textes principaux nous dévoilant aussi bien la nature du Mishné Tora que l'intention profonde de son auteur. On commencera par l'introduction au Livre des préceptes dont il est bon de redire qu'il était conçu avec le Commentaire de la Mishna comme une œuvre préparation à ce qui nous occupe présentement; on citera ensuite un passage extrait de l'introduction au Mishné Tora lui-même; il y aura une lettre adressée par Maïmonide à son collègue d'Alexandrie Pinhas ben Meshullam et enfin une missive destinée à  Jonathan ha-Cohen de Lunel. Pour finir, on ne résumera pas ici les passages les plus saillants d'une longue épître adressée par Maïmonide à son disciple préféré et pour lequel le Guide des égarés fut écrit.

 

 

 

[1]  Cf. Bernhard Ziemlich, «Plan und Anlage des Mischne Torah» in Moses ben Maimon... vol. I, pp 248-318; voir p 249.

[2]  Il n'avait en fait que 37 ans et ne mourra qu'à l'âge de 66 ans!

[3]  Cité par Ziemlich, p 252. Il n'est peut-être pas inintéressant de reproduire ici un texte de Maïmonide, un peu plus tardif puisqu'il est de 1191 et qu'il fut adressé aux Sages de Provence:

«Sachez qu'en ces temps difficiles il ne reste plus d'hommes qui redressent l'étendard de la Bible et du talmud, hormis vous-mêmes et certaines autres personnes vivant à proximité. Je sais que vous entretenez régulièrement vos maisons d'études sans toutefois négliger la sagesse et la science. Malheureusement dans nos pays (i.e. l'est du pourtour du bassin méditerranéen), la Tora a presque totalement disparu, les grandes contrées sont comme mortes, tandis que certaines autres sont à l'agonie et que trois ou quatre lieux en Terre Sainte ne sont, pour ainsi dire, que malades. La Syrie dans son ensemble n'a plus qu'Alep à montrer car on y étudie la Tora sans toutefois songer à se sacrifier pour elle. Il ne reste plus en Mésopotamie que trois ou quatre havres minuscules où l'on étudie la Tora. Au Yémen et d'autres forteresses en terre arabe les gens s'occupent quelque peu du talmud, mais ils le font par intérêt. Dans ces régions quelques personnalités ont eu à coeur d'acquérir quelques exemplaires de mon œuvre (le M.T.); elles en ont déposé un par province afin d'éclairer la lanterne des gens et d'améliorer leur conduite. Cet exemple est parvenu jusqu'aux Indes. Mais les juifs là-bas ne connaissent que la loi écrite, ils ignorent tout de la religion, à l'exception des règles du shabbat et de la circoncision. Quant au Maghreb et à ce qui s'y passe, pour notre malheur, nous ne le savons que trop bien: il ne nous reste plus d'autre espoir, mes chers frères, qu'en vous. Vous êtes ceux qui doivent prolonger la tradition.» Cité p 73 in Ismar Elbogen, «Moses ben Maimons Persönlichkeit» pp  65-80 in Monatsschrift für Geschichte und Wissenschaft des Judentums, 1935, 79.

[4] Cf. David R. Blumenthal, «Was there an eastern maimonidean tradition?» in Revue des Etudes Juives 138, 1-2, 1979 pp 57-68; l'auteur revient dans un autre ouvrage sur ses positions sans les modifier in The philosophic questions and answers of Hoter ben Shelomo, Leyde, Brill, 1981 p  32s et la note 109.

[5]  In Cherem Chemed III, p 66s. Cité par Ziemlich, p 254, note 2.

[6]  Sur ces notions voir Strack-Stemberger-Hayoun, Introduction au talmud et au midrash, Paris, Cerf, 1986 pp 201-315 ainsi que ma Littérature rabbinique, PUF, Paris, QSJ, 1990.

[7]  Introduction au Mishné Tora. Cité en vis-à-vis du second texte (adressé à Meshullam) par Ziemlich, pp 255-256

[8] Quelles qu'aient été les tentatives d'affranchissement par rapport à la forme du talmud et non vis-à-vis de sa doctrine, on peut parler de Maïmonide comme d'un «réformateur»  ainsi que le firent des gens comme Samuel Holdheim (1806-1860). On se reportera à  deux de ses ouvrages, Reformbestrebung und Emancipation, 1845 et Über die Autonomie der Rabbinen und das Princip der jüdischen Ehe, Schwerin, 1847. Voir aussi mon Judaïsme moderne, Paris, PUF, 1989 p 99s.

[9] Ziemlich insiste à juste titre sur les intentions véritables de Maïmonide qui ne voulait pas, contrairement à certaines allégations de quelques biographes, supprimer l'enseignement ni l'étude du talmud, mais qui voulait au contraire le simplifer et le rationaliser. Voir p 259.

[10] Moses ben Maimon... II, pp 331-358.

[11] Cette «carence» volontaire fut écartée grâce travail de Vidal de Toloso (début du XIVe siècle) qui fut un disciple de ben Adret, dans son Maggid Mishné et par Joseph Caro dans son Késéf Mishné

[12] On peut même dire, sans forcer les termes, qu'il fut le père le plus lointain de la science du judaïsme au XIXème siècle, sans que ceci n'implique d'affinité idéologique profonde quant à la nécessité de reformer la religion juive dans son ensemble.

[13] Voir à propos des Hilkhot kil'ayim VI,2. Voir aussi Isadore Twersky, Rabad of Posquieres, Cambridge, Mass. 1962, et du même «The beginnings of Mishneh Torah criticism» in Biblical and other Studies (Ed. A. Altmann) Cambridge, Mass. 1963 pp 161-183.

[14] Cette distinction entre halakha pratique et halkha théorique a suscité l'ire d'une grande autorité de l'époque en matière de littérature rabbinique, Adolf Schwarz, le recteur de la Haute Ecole Juive de Vienne. Voir d'addendum à l'article de Ziemlich, pp 308-318.

[15] Pour des raisons d'espace, on ne peut parler des vues maïmonidiennes sur la liturgie juive; on se reportera à l'article d'ismar Elbogen in Moses ben Maimon... «Der Ritus im Mischne Thora» I pp 319-331. Et du même, Der jüdische Gottesdienst in seiner geschichtlichen Entwicklung dargestellt,  Francfort sur le Main (4è édition) 1931. L'ouvrage a été traduit en langue hébraïque avec des ajouts et des corrections de Joseph Heinemann sous le titre ha-Tefilla ba-Yisraël.

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