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Arnaud Rozan, Mémoires de Maisons Blanches.  Plon, 2022

Arnaud Rozan, Mémoires de Maisons Blanches.  Plon, 2022

Arnaud Rozan, Mémoires de Maisons Blanches.  Plon, 2022

 

En commandant cet ouvrage, je ne savais pas vraiment ce qui m’attendait au moment où j’entrepris la lecture. IL a fallu que je lise lentement, tranquillement, pour tenter d’arracher un lambeau de texte, de sens ou de signification. Étant philosophe, je n’ai pas l’habitude  de lire de tels textes. Mais en disant cela, je ne cherche pas à porter atteinte à la qualité de ce livre puisque  j’ai réussi à aller jusqu’au bout. J’avoue que maintes fois j’ai été à deux doigts de jeter l’éponge.

 

On change sans arrêt de récit, on entremêle les dates, les événements de vie de simples enfants avec l’actuel président des États-Unis. Le tout, parallèlement à sa vie de futur président de la  plus puissante nation au monde Du coup, je ne vais pas vous proposer une analyse raisonnée de l’ouvrage qui oscille entre rationalisme et mysticisme. Le critique qui est soucieux de faire son travail doit s’accrocher à certains passages qu’il cite dans l’espoir de ne pas passer à côté de l’essentiel... C’est la raison pour laquelle, je produis un petit passage qui se trouve à la fin du chapitre V. C’est un personnage mystérieux, central dans le développement du livre qui parle de sa vie :

 

Ma vie ? Elle me brûle le sang, mon sommeil est mort, ma vie, c’est une eau qui sent la boue, des cheveux  sales de misère, toujours le même linge puant , il n’y a pas de ciel où j’habite , sauf la pitié des passants, ne donnant jamais un rayon clisserait il- qu’il m’apporterait encore de l’ombre, tout s’éteint pour moi, la saleté sur mon corps, tu ne la vois pas. Moi, je la sens chaque seconde, la misère... (. ) Quelle vie pour lui avec moi ? (. ) J’ai été cent fois battue, je suis vaincue, la terre penche, j’ai peur de la vie  j’ai peur de la mort...

 

On peut difficilement être plus pessimiste, et encore je n’ai pas choisi les phrases les plus désespérées. N’était l’absence de Dieu, on penserait au livre de Job...

 

Que dire, sinon que ce livre envoutant vous transporte aux confins de l’imaginaire. L’image de l’araignée est très bien choisie. On se laisse entraîner par l’entrecroisement, l’enchevêtrement des destins et des vies. Cette confrontation entre deux êtres que out sépare nous touche profondément : d’un côté, le président des États Unis, et de l’autre,  une vieille femme à la peau tannée par un violent soleil et une âme qui a tout enduré dans ce bas monde... Mais l’hôte de la vraie Maison Blanche la connait, on ne dira pas comment, par quel canal, par quel  secret, ces deux vies se sont croisées. L’instant est solennel, le Président le sait, il sait aussi que la vieille dame aux doigts noueux doit lui apprendre quelque chose et que c’est seulement après qu’il trouvera la force et l’inspiration pour parler devant toute la nation. Puis survint le drame malgré tout ce luxe de précautions.

 

Ce roman se veut visionnaire et mystérieux à la fois. Pour le suivre il faut faire des efforts, sans être absolument convaincu qu’on a vraiment tout compris. En d’autres termes, ce n’est pas un roman ordinaire. Mais le rêve est à ce prix...

 

La confrontation entre ces deux destins si éloignés l’un de l’autre ne laissera personne indifférent. J’ai bien aimé l’évocation franche mais sans pathos des drames qui ont jalonné la vie de l’actuel président américain. La rencontre avec sa future épouse, la disparition de celle-ci, la mort du fils, une quantité d’épreuves du jeune étudiant en droit à l’université, celui-là même qui voulait devenir président de son pays. La scène de leur amour, la promesse de se dire oui, est réalisée avec beaucoup  de tendresse. Mais la vie est faite aussi d’épreuves, en une phrase, l’échec fait partie de la vie. On ne peut pas tout réussir, et puis au bout du voyage il y a la mort, memento mori...

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