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  • L'armée lâche Husni Moubarak

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    L’imminent départ du président Hosni Moubarak

     

    Etant à Genève pour assurer mes obligations, je n’ai pu alimenter le blog, ce dont vous voudrez bien m’excuser. La situation en Egypte que j’ai pu suivre depuis Genève sur Al-Djazira et Al-Arabya évolue toujours dans le même sens. Mais les Egyptiens éduqués et cultivés savent agir dans la nuance : ainsi l’armée égyptienne a affirmé solennellement par la voix de son porte parole qu’elle ne tirerait jamais sur les manifestants dont les revendications lui semblent légitimes : c’est que l’armée, tout en ne condamnant pas le régime de Moubarak qui l’a choyée, prend ses distances. En fait, l’armée pense déjà à l’après Moubarak.

    Les historiens et les sociologues disserteront sûrement à perte de vue sur ce qui s’est passé, en réalité. Ce fut un ras le bol généralisé, le raïs étant malade, trop vieux et usé par trois décennies de pouvoir absolu. L’armée avait déjà décroché lorsqu’elle fit savoir qu’elle n’accepterait pas le fils Gamal Moubarak. Le raïs avait tenté de la contourner et voilà le résultat.

    Ce qui pose problème à présent, c’est ce qui va se passer après le départ de Moubarak. L’armée ne permettra jamais aux Frères Musulmans de venir imposer leur dictature anti-démocratique et fanatique… Allez demander aux Coptes (près de huit millions en Egypte) ce qu’ils pensent des Frères musulmans…

    Il y a une réaction des Iraniens qui brille par son incroyable cynisme : alors que le régime des Mollahs n’a pas hésité à faire tirer sur la foule des manifestants, son ministre des affaires étrangères se félicite des événements en Egypte où l’armée, précisément, ne tire pas et respecte les droits civiques des citoyens. Ce que la république islamique ne fait pas.

    Mais les Egyptiens sont un peuple mature qui sait où se trouvent ses vrais amis. Il ne choisira pas l’aventure, ce qui ramènerait l’Egypte trente ans en arrière et la ruinerait encore plus, si elle quittait le camp des USA et cherchait noise à son puissant voisin.

    Souhaitons que la transition se fasse en bon ordre.