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  • La femme de chambre du Sofitel de New York retire son masque

    La femme de chambre du Sofitel de New York retire son masque

    Ce que les avocats de DSK avaient prévu apparaît au grand jour : toutes cette affaire, si sordide soit-elle et qui comporte tant de zones d’ombre, apparaît enfin sous son vrai jour : une vaste entreprise d’extorsion de fonds. Attention ! Je ne dis pas que DSK est blanc comme neige dans cette affaire, mais je souligne qu’on ne peut pas prouver qu’il a fait violence à cette femme, même si, dans mon esprit, un tel homme n’aurait jamais dû se conduire de cette façon.

    Chez nous, les juristes disent que le pénal tient le civil en l’état. Or, la Guinéenne et son avocat ont compris que le procureur ne veut ni ne peut poursuivre et qu’il fait traîner l’affaire afin que l’essoufflement médiatique arrive enfin. Car, si le dossier contenait des charges sérieuses, pourquoi repousser la comparution plus tard ? De plus en plus, il apparaît que l’on s’oriente vers une sorte de non-lieu, même si, je le répète, DSK n’en sera pas quitte vis-à-vis de la morale.

    Hier sur France 24 que nous recevons à Tel Aviv, j’ai pu entendre l’interview d‘un journaliste qui a écrit un ouvrage sur Anne Sinclair. Elle semble être un personnage central dans la décision de DSK de se présenter à la présidence. N’a-t-elle pas, ainsi, causé la perte de l’homme qu’elle aime ? N’est ce pas une sorte d’instrumentalisation de l’amour ? Il y a parfois des bonnes intentions qui mènent en enfer..

    Mais ce n’est pas le plus important. Ce qui l’est, à mes yeux, c’est la suite. Que va-t-il se passer entre les époux ? Que vont-ils faire ? ET DSK pourra t il rebondir ?

    Pour finir, je pense aussi que la justice américaine devra réviser ses procédures pénales en s’abstenant notamment d’exhiber des hommes menottés pour rien. Mais ce chapitre sera sûrement évoqué lorsque l’Etat de NY devra payer des dommages à des gens injustement accusés.

  • Ankara vient à résipiscence…

    Ankara vient à résipiscence…

    Ce qui ne laisse pas de retenir l’attention avec le gouvernement turc actuel, c’est à la fois sa naïveté et son manque de discernement des nuances. Il s’était jeté de manière irréfléchie dans les bras de l’alliance maléfique syro-iranienne tout en demandant de rejoindre l’Union Européenne. Dans l’esprit des concepteurs de cette curieuses démarche il y avait l’idée suivante : nous allons montrer aux Européens qu’ils ont tout intérêt à nous recevoir et à nous traiter comme l’un des leurs, faute de quoi nous rejoindrons le camp qu’ils combattent et qui les préoccupe tant.

    M. Erdogan avait aussi un autre fer au feu, il voulait jouer les grands intermédiaires, un peu comme Otto von Bismarck jadis et s’était même mêlé du nucléaire iranien, dans l’intention de ménégaer aux Iraniens une sortie honorable

    . Aujourd’hui, les fronts sont renversés. Un journal iranien, proche des gardiens de la révolution, menace indirectement la Turquie, l’accusant d’ingérence dans la crise syrienne..

    Le Premier Ministre turc ne sait plus comment sortir de ce guêpier : avec l’aplomb des matadors, il dit à la télévision qu’il dépêche en Syrie son ministre des affaires étrangères et s’adresse à son voisin comme s’il était encore une province de l’empire ottoman… Résultat, le Syrien publie un communiqué disant qu’il n’a d’ordre à recevoir de personne et que toute autre attitude sera considérée comme une inacceptable ingérence. Il faut dire que M. Erdogan oublie un peu vite ses précédentes démarches : le régime de Damas n’a pas oublié qu’il cherche à rendre respectables les Frères musulmans, honnis et violemment combattus en Syrie…

    En gros, la politique étrangère des islamistes d’Ankara ressemble au cours en zigzag de Guillaume II. Un coup à droite, un autre à gauche et ensuite on a visera si cela ne marche pas.

    Une telle attitude est regrettable car la Turquie, par son histoire, son emplacement stratégique et ses richesses pourrait jouer un rôle à l’exacte mesure de ses légitimes ambitions. Disons le honnêtement : elle ne fera pas partie de l’Union Européenne avant longtemps, si tant est que l’adhésion puisse un jour se produire. Et puis, sa politique étrangère actuelle (qui déplaît à l’armée) fait peser sur elle bien des soupçons. Reconnaissons aussi, pour être équitable, que ce pays a fourni de gros efforts, même si on est encore assez loin d’une vie démocratique normale. Et je ne parle même pas des problèmes kurde et arménien..

    Mais revenons à la crise actuelle syro-turque : le ministre turc a été fraîchement accueilli à Damas. Or la Turquie a fait d’énormes investissements en Syrie et les sociétés turques sont très présentes en Syrie, comme, d’ailleurs, en Irak. C’est cet intérêt économico-commercial qui a aidé M. Erdogan à jouer ses nouveaux amis syro-iraniens contre l’alliance avec Israël. Or, aujourd’hui, cette nouvelle politique butte de manière scandaleuse contre ses limites et le Premier Ministre amorce, à sa manière, un retour vers la case départ. Il sait bien que le régime syrien ne saurait se déjuger ni partir en exil en abandonnant le pays à la révolte et au chaos. Mais il se rend compte que tout au long de sa frontière (plus de 800km) les chars syriens manœuvrent et répriment dans le sang des manifestations..

    Et puis, il y a les exigences des USA, un pays sans lquel la Turquie ne pourrait pas fonctionner plus ou moins normalement. Si l’on a dépêché un émissaire turc à Damas, c’est parce que Washington l’a demandé fermement.

    M. Erdogan n’avait pas prévu tous ces bouleversements. Mais gouverner, c’est prévoir.

    ll fallait réfléchir un petit peu avant de s’en prendre publiquement à Israël à Davos, il fallait réfléchir avant de lancer cette flottille vers Gaza. Bref, pour finir ce billet sur une note à la fois respectueuse et optimiste, citons un passage du prologue du Faust de Goethe : Wer strebend sich bemüht, den werden wir erlösen.

  • le neuf av

    La journée du 9 du mois d’Av Cette journée de deuil et de contrition est tout de même impressionnante. Hier soir, retour d’un agréable passage à Herzliya, une sorte de Neuilly de Tel Aviv, nous avons voulu prendre l’air sur le kikar de Natanya. Et là, surprise, tous les restaurants étaient fermés, quelques personnes âgées étaient attablées mais rien sur les tables, pas un seul verre, pas une seule assiette. Rien, absolument rien. Depuis hier en fin d’après-midi, nous avions remarqué que la plage se vidait de manière inhabituelle, vers 18h, alors que les nageurs sont encore nombreux sur le sable ou dans l’eau, là plus personne. Les gens se disaient entre eux que la veille du jour de deuil national, la destruction des deux temples de Jérusalem, il fallait aller se recueillir et rejoindre les synagogues et se préparer au grand jeûne, qui dure plus de 25 heures. En cette journée de souvenir, on récite le rouleau des Lamentations, attribué au prophète Jérémie, réputé pour ses plaintes et ses récriminations, d’où le nom de Jérémiades.. Même pour la prière du matin, on ne met pas les tefillin, on attend la fin de l’après-midi pour le faire. Lors de la prière du soir, qui précède la rupture du jeûne, les choses vont nettement mieux et le deuil est en passe de disparaître. Cette manière de revivre un passé par une nation à la fois vieille et jeune, ne laisse pas d’être intéressante. Même les laïcs y accordent une certaine importance même s’ils ne se soumettent pas aux mêmes obligations rituelles. C’était particulièrement frappant hier soir à Herzliya. Différences sociologiques, moindre attachement à une forme populaire de la religion, approches plus historiques et plus critique de la tradition. Les scènes les plus vives se déroulent à Jérusalem où le dernier vestige du Temple est là, sous les yeux de la foule des orants. C’est dire la complainte des gens qui implorent la reconstruction du Temple détruit. N’oublions pas que l’historiographie deutéronomiste a exalté le rôle de David et de son fils, le roi Salomon, faisant de ces roitelets des monarques forts et puissants. Charles Maurras accordait une grande importance aux cimetières et au culte des morts pour la patrie. La tradition juive n’a git pas très différemment en maintenant en vie le souvenir de la destruction du Temple. Je me souviens du temps de mon enfance où mes parents prenaient très au sérieux cette triste commémoration. Mais la tradition juive a su faire des concessions intelligentes à la vie : de même qu’un deuil ne dure jamais plus de six jours, car il est suspendu à l’arrivée du chabbat, ainsi la semaine suivante, c’est-à-dire dans trois jours, c’est une autre ambiance, celle de la consolation et du renouveau. Pour comprendre la sensibilité israélienne et la mentalité pluriséculaire du peuple juif, il faut se pencher sur leur façon de vivre les tragédies du passé. Afin d’éviter à tout jamais qu’elles ne se reproduisent.