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  • La manifestation contre le mariage pour tous d'hier à PAris

    La manifestation contre le «mariage pour tous», hier à Paris

    Images très frappantes hier soir à la télévision à propos des heurts entre la police et les manifestants dans le quartier de l’Etoile et des Champs Elysées. C’est la première fois depuis fort longtemps que de telles scènes de violence se produisent ainsi au cœur même de la capitale française.

    Le ministère n’aurait pas dû confiner la manifestation dans des secteurs très étroits : c’est la cause principale des violences. Par ailleurs, tout en respectant la volonté de la majorité actuelle d’appliquer les réformes pour lesquelles elle a été élue, il faut aussi veiller à ne pas diviser le pays,  la minorité a elle aussi le droit de dire ce qu’elle pense, dans le calme et le respect de la loi.

    Personnellement, je ne savais pas que les opposants à cette mesure étaient aussi fortement mobilisés. Etait ce une raison pour faire donner les CRS contre des femmes et des bébés dans des poussettes ? Il faut faire très attention à ne pas exciter les oppositions.

    Cela dit, les gens ne comprennent pas très bien pourquoi on se focalise sur des thèmes sociétaux alors que la France est engagée dans une guerre contre les islamistes au Mali et que la situation économique est très délicate, les plans sociaux se succédant les uns aux autres. Ajoutez à cela la mise en examen d’un ancien président de la République et l’élection de justesse d’un député UMP, devançant d’à peine 8OO voix le candidats du Front national, et vous aurez la température exacte du pays. Et certains ajoutent même à ce tableau la côte de popularité anormalement basse du président de la République.

    Ce pays, la France, est un vieux pays doté d’un solide bon sens et de beaucoup d’expérience. Il faut l’aider à évoluer sans le forcer ni le violer. Si l’on veut que les choses avancent sereinement il convient d’en tenir compte.

  • La Turquie et Israël, vers un rétablissement mais sans réchauffement

     

    La Turquie et Israël : vers un rétablissement mais sans réchauffement.

     

    Si l’on devait chercher désespérément  ou presque un élément constructif ou une retombée positive du voyage du président Obama au Proche Orient (hormis son aspect touristique à Bethlehem et à Pétra) ce serait sans conteste le rétablissement de relations normales mais non plus chaleureuses entre Jérusalem et Ankara. En effet, avec l’Arabie Saoudite et les monarchies du Golfe, il s’agit de deux alliés solides des USA dans cette région en proie à des soubresauts depuis toujours : M. Obama avait donc tout intérêt à pacifier les relations entre ces deux puissances régionales. Et Ankara est de surcroît membre de l’OTAN. Enfin, les difficultés de M . Erdogan tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son pays l’on rendu moins récalcitrant.

     

    DE son côté, Israël a fait un geste puisque M. Netanyahou a appelé son homologue turc pour lui présenter des excuses, suite à la riposte israélienne contre les convois turcs désireux de se rendre à Gaza malgré  l’interdiction de Tsahal.  Saül Liebermann s’y opposait avec quelque raison mais comme il est actuellement empêché, le premier ministre a pu agir.

     

    L’affaire avait été préparée par les Américains et par quelques rencontres discrètes. Les ambassadeurs ont été envoyés à leurs postes respectifs et il semble que la situation en Syrie et les remous en Egypte aient convaincu le premier ministre turc que son meilleur allié, fiable, puissant et démocratique, n’était autre qu’Israël. M. Erdogan a pris son temps, il a fini par comprendre que les impératifs de politique intérieure ne devaient jamais peser sur les bons choix à l’extérieur.

     

    C’est un bon signe pour la suite. M.Erdogan n’ignore pas que les USA et Israël vont sûrement agir en Iran dans les semaines qui viennent, eu égard au retour du beau temps et de la saison chaude.

     

    La Michna, une partie du Talmud dit que celui qui vient se purifier doit bénéficier de toutes les facilités. On lui facilite la tâche. Ha-ba lehitthér, messsaye’im lo/

     

    Maurice-Ruben HAYOUN

    In Tribune de Genève du 24 mars 2013

     

  • Nicolas Sarkozy mis en examen…

    Nicolas Sarkozy mis en examen…

     

    La nouvelle continue de faire des vagues et l’expression est bien faible par rapport aux questions qu’elle soulève et à l’émotion qu’elle suscite. Je n’entrerai pas dans les détails même si depuis hier, les langues se délient et les fuites se font de plus en plus précises et substantielles. Que reproche le juge à l’ancien Président de la République ? Deux choses : de ne pas avoir dit la vérité sur le nombre exact de ses visites chez les Bettencourt  et d’avoir (je le dis sous toutes réserves, car cela reste à prouver) commis un «abus de faiblesse» à l’encontre de Madame Bettencourt, le tout en vue de financer sa campagne électorale . Cela paraît assez incroyable, mais tels sont les chefs d’accusation qui, selon le juge, rendaient nécessaire et justifiaient une telle mise en examen.

     

    L’analyse qu’on va lire n’est pas tendancieuse ni orientée. Je n’ai pas pour Nicolas Sarkozy une affection particulière même si j’ai assez bien connu son entourage élyséen immédiat et quant au juge Gentil je ne sais de lui que ce que j’ai lu dans les journaux…

     

    A mes yeux, plusieurs questions se posent :

     

    A)           fallait-il confier à ce juge dont je ne me mets nullement en cause le professionnalisme un tel dossier alors qu’on savait que les deux hommes, le juge et le justiciable, avaient été opposés sur bien des points, notamment la suppression du juge d’instruction qui devait devenir le juge de l’instruction ?

    B)           Pourquoi ne pas avoir dit à Nicolas Sarkozy qu’il serait confronté durant de longues heures non pas à un ni à deux mais à quatre anciens membres du personnel de Me Bettencourt ?

    C)           Où sont les preuves tangibles et irréfutables justifiant cette mise en examen qui, rappelons le, reste en France singulièrement infâmante, même si l’on sait de la bouche même de certains anciens gardes des sceaux que 80% des mises en examen se soldent par des non lieux ? Et je parle même pas de la présomption d’innocence.

    D)           Le juge dont la probité n’est à ce jour nullement remise en question par des fais matériels précis n’a t il pas été instrumentalisé (je ne dis pas manipulé) par certains milieux politiques désireux de neutraliser définitivement un adversaire politique en 2017 ?

    E)           Enfin, certains analystes chevronnés établissent un parallèle entre le sort de l’ancien ministre du budget et celui de l’ancien président de la République, précisant qu’un tel contre feu a pris de court l’opposition et lui a infligé un camouflet bien plus sérieux ?

     

    Après les interrogations viennent les réflexions qui ne sont toujours pas permises dans ce grand pays qu’est la France où des mythes comme la laïcité intransigeante, la justice impartiale et égale pour tous etc… continuent à être arborés à chaque occasion.

     

    Ma question est : un ancien président de la République est-il dans les FAITS, un justiciable comme un autre ? La réponse est évidemment négative. En dépit de l’adage latin : fiat justicia pereat mundus : que la justice soit, le monde dût-il en périr… Au fond, pourquoi parle t on tant de cela alors que les tribunaux, dans leur travail quotidien procèdent à des mises en examen qui ne font pas le moindre bruit ? Mais parce que c’est un ancien président de la République !! On confond toujours sur les bords de Seine égalité et égalitarisme…

     

    Avons nous oublié d’autres points ? Je ne veux pas croire que le juge en question ait cherché à faire un coup médiatique, ce serait trop gros et ne correspondrait pas à ce que mon ami Maître Lef Forster vient de dire à son sujet sur BFM Tv…

     

    J’émettrai un vœu en conclusion : depuis Platon jusqu’à Heidegger, on s’en tient à la ligne suivante : la société veut et doit assurer le bonheur de l’homme. La justice, qui est un pilier essentiel de l’Etat (un Etat de droit), doit prendre garde à ne pas menacer cet équilibre. Que s’est-il passé véritablement à Bordeaux avant hier ?

     

    Prions pour que la chambre de l’instruction qui doit être saisie lundi par l’avocat de NS Maître Herzog, rétablisse les choses et ramène la sérénité.

     

    Souvenez vous du premier verset du livre des Juges. On y parle de l’époque «du jugement des juges» ? Deux exégèses de ce verset sont possibles :

     

    a)     l’époque de la judicature où des hommes et non des rois, jugeaient le peuple.

    b)    Mais la seconde exégèse est plus inquiétante : l’époque où l’on devait juger les juges, les faire comparaître devant les tribunaux…

     

    Prudence !!

     

    Maurice-Ruben HAYOUN

    In Tribune de Genève du 23 mars 2013