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  • La finalité de la visite de M. Obama en Israël

    La finalité de la visite du Président Obama en Israël

     

    J’ai écoute ce qui me semble être la vraie, l’authentique traduction de la pensée politique du président Obama à l’égard d’Israël, de sa politique et de son Premier Ministre Benjamin Netanyahou. Il s’agit du long discours prononcé devant une partie de la jeunesse israélienne qui lui a réservé un accueil enthousiaste, quelques standing ovations  et beaucoup d’applaudissements.

     

    Qu’a dit le président ? D’abord, il s’est, comme toujours, présenté comme l’allié indéfectible d’Israël, entendez par là que les deux pays ont besoin l’un de l’autre, qu’ils disposent tous deux d’atouts convergents dans cette région du monde et que par conséquent ils ne peuvent qu’agir de concert, même si (et M. Obama) insiste là-dessus, ils ne sont pas toujours d’accord sur toute la marche à suivre.

     

    M. Obama a, volontairement ou à son corps défendant, statué une différence entre l’alliance et l’amitié, et cela est certainement motivé par des relents de rancunes personnelles vis-à-vis de Benjamin Netanyahou qui a, avec d’autres, ouvertement soutenu l’autre candidat à la Maison Blanche. Cela était nettement perceptible vers la fin de l’allocution lorsqu’il a exhorté la jeunesse d’Israël a voter pour une autre majorité à la Kenését.  C’est de vous, leur a t-il dit, que dépend l’avenir d’Israël : votez autrement et l’avenir que vous dessinerez sera différent. Comprenez, vous aurez enfin la paix.

     

    La paix, telle était le principe architectonique de ce discours qui ne manquait pas d’inspiration mais cachait difficilement de graves divergences d’appréciation de la situation actuelle au Proche Orient. Barack Obama a dit son admiration pour l’état juif, il a même rendu hommage à la sagesse proverbiale et à l’ingéniosité légendaire du peuple d’Israël. Il a aussi cité un mot de David Ben Gourion  que pour être réaliste en Israël, il faut croire au miracle.

     

    Mais assez étrangement, le président a simplement cité ce bon mot sans en tirer les leçons : Ben Gourion considérait que le maintien en vie d’Israël était un acte d’héroïsme quotidien, relevait même du miracle en raison de la haine implacable que lui vouent ses voisins, ceux-là mêmes avec lesquels M. Obama exhorte les Israéliens à contracter une paix, juste et durable.

     

    M. Obama a bien construit son discours puisqu’il a développé, sans notes, ces deux idées de justice et de pérennité. Mais a-t-il convaincu son auditoire ? C’est assez peu probable. Il a énoncé un catalogue de pensées et de propositions banales, sans aucune idée nouvelle. On se défend mal de l’impression que le Proche Orient n’est plus la priorité des USA qui sentent le centre de gravité du monde se déplacer vers l’Asie où les économies émergentes offrent de nouveaux marchés et où la Chine pose à l’hyperpuissance un certain nombre de questions…

     

    Certes, ses conseillers juifs démocrates lui ont préparé quelques citations bien nommées en hébreu ; il y en eut trois : attem lo levad (vous n’êtes pas seuls), tikkoun ‘olam (restauration de l’harmonie cosmique) et toda rabba (merci beaucoup)… Mais ceci est assez mince pour songer résoudre un problème qui dure depuis 70 ans et qui perdurera encore quelques temps.

     

    Il est presque certain qu’Israël ne va pas attendre que l’Iran se dote de l’arme nucléaire et agira seul, s’il le faut. Pour cet état il y va de la survie absolue, il ne peut pas voir venir une seconde Shoah. Le président US a certes dit qu’il fera tout pour que l’Iran des Mollahs n’accède pas à l’arme nucléaire mais les Israéliens ne semblent pas le croire.

     

    Je laisse à d’authentiques experts le soin de dire si cette visite a été un succès ou pas. Ce que je relève ce qu’elle n’a pas permis de lever les ambiguïtés de la politique non pas des USA mais de M. Obama…… Décidément, les rancunes personnelles sont vivaces. Et les accolades ostentatoires n’ y changeront rien. Cela était nettement perceptible : le premier jour M. Obama a tenu des discours dictés par la réalité objective et la raison d’Etat mais au cours du deuxième il a ouvert son cœur. Et là il n y avait pas que de bonnes choses pour Israël.

  • Barack Obama, un ami d'Israël?

    Barack Obama est il un ami d’Israël ?

    Oui, la question demeure posée et cela a attiré et retenu mon attention depuis que j’ai entendu à la télévision les réponses de citoyens israéliens interrogés à ce sujet. Il n’est pas question d’interférer dans le débat ni de dire ce que je pense personnellement, même si je puis ajouter, sans crainte d’être injuste, que l’homme, jadis simple sénateur de l’Illinois, n’a pas vraiment la stature du grand homme et d’Etat et qu’il n’a été élu que parce que les intellectuels de côte est et de Hollywood ont eu assez de Georges Walker Bush. Et surtout des guerres en Afghanistan et en Irak.

     

    Ce que les Israéliens interrogés reprochaient, pour certains avec véhémence, à Barack Obama, ce sont ces origines sur lesquels il a pendant un bref laps de temps entretenu un certain flou.

     

    Je pense, pour ma part, qu’il n’a pas à avoir honte de ce qu’il est, mais il faut se souvenir de la réaction des Israéliens voyant qu’il n’a jamais mis les pieds en Israël pendant toute la durée de son mandat, alors qu’il s’était rendu dans de nombreux pays arabes limitrophes d’Israël, comme l’Egypte où il salua la foule par un tonitruant as salam aleikoum. Les Israéliens ont aussi relevé avec une certaine inquiétude la déclaration suivante : j’ai aussi quelques musulmans dans ma famille…

     

    Rares sont ceux qui en Israël portent sur l’actuel président américain un jugement favorable. Pourquoi ? Il faut d’emblée se souvenir des difficultés de communication entre le président US et le Premier Ministre d’Israël Benjamin Netanyahou qui est pourtant le plus américain de tous les Israéliens, son père, éminent spécialiste de philosophie médiévale juive (il a écrit sur  Isaac Abrabanel) a fait l’essentiel de sa carrière aux USA… Benjamin est donc parfaitement bilingue et n’a pas cet accent chantant qui permet de repérer un Israëlien dès qu’il se met à parler en anglais…

     

    Les Israéliens, même adversaires de leur Premier Ministre, n’ont pas admis que le président exerce d’insupportables pressions sur le chef de leur gouvernement allant jusqu’à dire qu’il commençait à perdre patience. Et puis, il y a la boutade de B. Obama disant que Netanyahou le harcèle au téléphone.  Sans oublier les encouragements prodigués aux Palestiniens qui auraient selon la presse de Tel Aviv, durci leur position.

     

    Mais là où Israël a regardé l’actuel président US avec une forte curiosité, c’est dans le traitement du dossier iranien. Tant d’officiels US de très haut rang se sont succédés à Tel Aviv pour empêcher Tsahal d’agir et jamais B. Obama n’a voulu reprendre la notion de ligne rouge à ne pas franchir. Il est vrai que depuis hier, le président US a recentré son discours, il se montre plus conciliant et n’espère plus grand chose de l’Iran ni même des régimes arabes modérés…

     

    Est-ce suffisant pour redresser cette image plutôt négative dans l’opinion de l’Etat juif ?

     

    Alors, Barack Obama, un ami d’Israël ? Difficile de répondre de manière tranchée car aujourd’hui, toute l’élite juive du parti démocrate US, jadis rassemblée en un front uni autour du président-candidat, se fissure. Ces gens se rendent compte que M. Obama n’a pas tenu toutes ces promesses, même s’il dit aujourd’hui une phrase étonnante du style, l’alliance avec Israël est éternelle…

     

    Les Israéliens attendent de M. Obama qu’il neutralise avec eux l’Iran, favorise le changement de régime à Damas et paralyse la menace que représente le Hezbollah libanais pour leur pays. De la réponse du président US à ces questions dépendra son classement parmi les amis et les soutiens d’Israël.

  • La politique, l'argent et le journalisme d'investigation

    La démission du ministre français du budget : la politique, l’argent et le journalisme d’investigation

     

    C’est hier que le ministre du budget a remis sa démission afin de pouvoir mieux assurer sa défense sans placer le gouvernement auquel il appartenait dans une situation délicate. Nous n’avons pas à porter ici de jugement sur l’intéressé en raison de la présomption d’innocence. Ce qui est cependant étonnant, c’est que le présumé coupable, ait remis sa démission alors qu’il était en droit de demander une contre expertise sur son empreinte vocale et sur les indices présumés rassemblés par les enquêteurs.

     

    Le retrait d’un ministre, la mise en accusation d’un homme, le déballage de faits plus ou moins avérés par une presse à scandales ne laisse pas indifférent. C’est une véritable tragédie personnelle, même si les hommes et les femmes politiques doivent savoir que dans leur position, une transparence absolue est exigée.

     

    Un mot à présent sur le pouvoir politique et l’argent : dans les pays de culture catholique, on évite ce sujet car l’argent, la puissance économique et financière ont toujours été l’objet d’une suspicion généralisée. Il en va autrement dans les pays à dominante protestante ou chez les Anglo-saxons où la richesse est bien vue et considérée comme un don de la Providence. Voyez les grands industriels flamands, les USA, la Grande Bretagne où le rapport à l’argent est tout autre.

     

    Mais il faut aussi examiner l’influence  de l’argent sur la nature humaine. On dit généralement que l’homme est sensible à trois tentations majeures, dans le désordre : l’argent, les femmes et les honneurs. Or, des trois, c’est bien le premier point qui permet d’acquérir les deux autres… Il fut un temps où les partis politiques devaient magouiller (pardonnez le choix du terme) pour financer les campagnes électorales de leurs candidats. D’où une cascade de procès,  inaboutis pour la plupart, d’annulation d’élections, de fausses factures et de financements litigieux (même l’ancien président français est actuellement sous le coup d’une enquête…)

     

    Ecrasées par une domination masculine sans égale tout au long de l’Histoire, les femmes sont particulièrement sensible au pouvoir et ont subi les caprices de leurs seigneurs et maîtres (expression héritée du Moyen Âge). Elles furent contraintes d’en passer par où les hommes voulaient pour espérer survivre ou simplement tirer leur épingle du jeu. C’est tout à fait anormal et cela doit cesser immédiatement. Mais parviendrons nous à changer le cœur de l’homme ? Souvenez vous de cette phrase de Baudelaire (dans un tout autre contexte) : Le cœur des villes change plus vite que le cœur des hommes…

     

    La presse à présent. Il est vrai que la presse doit être libre, autonome, non inféodée à qui que ce soit, à l’instar de la justice. Mais la presse dépend aussi aujourd’hui de certaines puissance d’argent, notamment par le canal de la publicité. Des politiques éditoriales  ont brusquement changé de ligne du jour au lendemain en raison de changements d’actionnaires… Mais il faut aussi se méfier du lynchage public : que se passera-t-il si l’ex ministre du budget réussissait à prouver son innocence ? Qui réparera le mal commis et l’injustice dont il aura été victime ?

     

    La presse est un contre pouvoir nécessaire dans nos sociétés de plus en plus complexes, mais parfois elle se mue en pouvoir, tout simplement.

    Cette évolution est néfaste.