Ernst Cassirer, Le mythe de l’Etat (Gallimard)
Cet auteur, penseure judéo-allemand, ancien disciple du philosophe néokantien Hermann Ezéchiel Cohen, s’est tant intéressé aux formes symboliques et à la philosophie de l’Aufklärung, sans oublier la Renaissance ; deux ouvrages excellemment traduits en français par le distingué philosophe et germaniste, Pierre Quillet.
Réfugié aux Etats Unis dès que le régime national-socialiste chassa les juifs de tous les emplois publics, du simple instituteur aux célèbres avocats ou professeurs d’université, Cassirer y enseigna dans de prestigieux établissements comme Harvard ou Columbia. Ses collègues américains le prièrent d’expliquer dans un ouvrage comment un tel régime, raciste, niant la dignité humaine et les droits fondamentaux de l’individu, avait pu s’imposer à la tête du peuple le plus éduqué d’Europe. Un peuple qui a donné à l’humanité les meilleurs philosophes que l’on connaît, de Kant à Hegel et Nietzsche. Et cette œuvre, Le mythe de l’Etat, répond à cette demande.